Les sept écologies Luc Ferry

Résumé

Parler aujourd'hui d'écologie au singulier n'a guère de sens tant les mouvements qui s'en réclament sont multiples et opposés entre eux. De fait, l'écologie se divise désormais en sept grands courants : les "effondristes", qui tiennent la catastrophe pour inévitable ; les alarmistes révolutionnaires, héritiers de la critique marxienne du capitalisme, qui plaident pour la décroissance, comme les écoféministes, les décoloniaux et les véganes, qui considèrent la lutte pour l'environnement comme indissociable de celle pour le droit des femmes, des colonisés et des animaux ; les réformistes, qui pensent au contraire que la solution se situe dans la croissance verte et le développement durable. Viennent enfin les partisans de "l'écomodernisme" et de l'économie circulaire que je défends ici. Ces différentes composantes s'accordent sans doute sur le fait que la planète va mal, mais leur opposition n'en reste pas moins parfois radicale, les effondristes et les révolutionnaires tenant notamment la croissance verte et le développement durable pour des impostures. C'est à analyser les idées, les convictions et les propositions qui les animent que ce livre est consacré, mais aussi à proposer une alternative écomoderniste à l'écologie punitive, une vision du monde qui esquisse enfin un grand dessein enthousiasmant pour une humanité réconciliée avec elle-même comme avec sa planète.

Auteur :
Ferry, Luc
Éditeur :
Paris, L'Observatoire,
Genre :
Essai
Langue :
français.
Description du livre original :
1 vol. (273 p.)
ISBN :
9791032918234.
Domaine public :
Non
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Table des matières

  • Introduction
    Les sept visages de l’écologie politiqueLa vague verte ou les raisons d’un succès
    • Les sept visages de l’écologie politique contemporaine
      • 1. L’effondrisme : la catastrophe est imminente, voire inévitable
      • 2. L’alarmisme réformiste : le développement durable
      • 3. L’alarmisme révolutionnaire : pour une décroissance tous azimuts !
      • 4. L’écoféminisme
      • 5. Les décoloniaux
      • 6. Les véganes
      • 7. L’écomodernisme et l’économie circulaire : croissance infinie, zéro pollution. La parabole du cerisier
    • Ni Marx ni Jésus : Greta ! Aux trois sources
      de la vague verte : un constat alarmant,
      un vide intersidéral et une aspiration au bien-être
      • 1. Le constat
      • 2. Le vide
      • 3. Déconstruction des idéologies, souci de soi, peur de la mort et quête du bonheur – ou pourquoi l’écologie n’est plus obligatoirement de gauche et devient universelle
    • Des interrogations philosophiques
      et scientifiques majeures
      • La question de la mondialisation libérale et technicienne
      • Une société de décroissance ne serait-elle pas à proprement parler inhumaine ?
  • Première partie Reset ! Vers la fin du monde ?
    • Chapitre I Effondristes et collapsologues
      La fin du monde est imminente
      et inévitable
      • Un effondrement en trois étapes,
        engendré par de multiples causalités
      • Le monde d’après la catastrophe : une renaissance possible de l’humanité en 2050
        dans cinq dimensions vitales
        • 1. Sur le plan politique d’abord : les « biorégions »
        • 2. Des énergies 100 % renouvelables, le nucléaire étant une folie
        • 3. Une alimentation essentiellement végétale, locale et saisonnière
        • 4. Une mobilité naturelle : chevaux, ânes, voiles, rames et… pieds !
        • 5. Une pensée et une conception du monde nouvelles adossées à trois thèses fondamentales
      • Lost in transition. Que faire en attendant la fin du monde ? Les conseils de Pablo Servigne
      • Éloge du rationnement, un « outil »
        supposé « convivial »
      • « Happy collapse » ! L’amour du terroir, la haine du grand large, des voyages et de la pensée élargie
    • Chapitre II Les alarmistes révolutionnaires
      Décroissance ou fin du monde
      • 1. L’extinction des espèces et plus généralement
        de la vie
      • 2. Les effets du réchauffement climatique
      • 3. Des pollutions diverses et multiples
      • Une décroissance tous azimuts pour éviter le pire
      • La critique du développement durable
        et de l’humanisme abstrait
      • La décroissance est tout simplement vitale
        si l’humanité veut « durer » : le Shift Project,
        de Jean-Marc Jancovici
      • Les principales propositions du Shift Project
      • Deux variantes du fondamentalisme vert : écoféministes et décoloniaux
        • 1. L’écoféminisme
        • 2. L’écologie décoloniale
    • Chapitre III Réformistes contre fondamentalistes
      Croissance verte et développement durable versus décroissance
      • Un optimisme technique, économique et politique
      • Dix critiques des effondristes et des alarmistes révolutionnaires au nom d’un possible réformisme
        • 1. Aucun État, qu’il soit démocratique ou non, ne plaide aujourd’hui pour autre chose que pour la croissance
        • 2. Organiser démocratiquement la décroissance est impossible non seulement de fait, mais de droit
        • 3. Donner l’exemple ? Mais de quoi au juste, puisque la décroissance est dénuée de sens quand elle n’est appliquée que dans un seul pays ?
        • 4. Des prévisions fondées sur les concepts fantaisistes de « jour du dépassement » et d’« empreinte écologique » qui visent avant tout à discréditer les acquis de la modernité
        • 5. Des constats non démontrés, parfois mensongers, essentiellement destinés à affoler les populations
        • 6. Sauver la planète ou détruire l’Occident ?
        • 7. Une technophobie et un retour aux low-tech qui signeraient la mort de la civilisation européenne en laissant la place aux nouveaux entrants, en particulier à la Chine
        • 8. Des tentatives de récupération grossières
        • 9. Les passions tristes forment le fond éthique et spirituel de l’écologie punitive
        • 10. Un monde inhumain, adossé à un naturalisme négateur des libertés, de l’historicité et de la pensée élargie
      • Des réalisations réformistes réalistes, certes utiles, mais structurellement insuffisantes
  • Seconde partie Innover ! Croissance infinie,
    zéro pollution
    Le grand dessein écomoderniste
    • Chapitre I Les écomodernistes
      Le découplage et l’hypertechnologie sauveront la planète
      • Le type idéal de l’écomodernisme en dix points fondamentaux
        • 1. Découpler le bien-être humain, la croissance et le progrès d’avec la destruction de l’environnement. Favoriser et amplifier un double découplage, démographique et technique
        • 2. Découplage relatif et découplage absolu : pour un « réformisme radical », sinon révolutionnaire
        • 3. À l’encontre d’une idée reçue, véhiculée à tort par les émissions grand public du type « Ushuaïa » qui ont fait la fortune de Nicolas Hulot, prendre les sociétés traditionnelles pour modèle serait à la fois suicidaire pour des centaines de millions de personnes, mais qui plus est dévastateur pour l’environnement
        • 4. Un « bon Anthropocène » est donc possible à condition toutefois qu’on fasse appel aux technologies les plus modernes au service de l’énergie et de l’agriculture
        • 5. L’anti-Malthus : une croissance infinie est bien évidemment tout à fait possible dans un monde fini. Il n’y a aucune limite identifiable ni à la croissance, ni à la démographie, ni à l’énergie, ni à l’alimentation
        • 6. Un rôle politique majeur pour les sociétés civiles, bien sûr, mais plus encore pour les États qui se devraient, en tant que lieux de l’intérêt général, d’être beaucoup plus volontaristes
        • 7. Une coopération internationale est vitale, en quoi la mondialisation est bien davantage notre alliée que notre ennemie
        • 8. Privilégier l’éthique de la discussion plutôt que la « tyrannie bienveillante » et l’autoritarisme vert
        • 9. Une écologie humaniste contre les « droits de la nature »
        • 10. Un grand dessein politique, économique, mais aussi esthétique et spirituel
    • Chapitre II L’économie circulaire
      « C2C » : croissance infinie,
      zéro pollution !
      • 1. Une critique radicale des principes
        des premières révolutions industrielles
      • 2. Gardiens et commerçants. Ne pas dresser
        les premiers contre les seconds, et réciproquement
      • 3. Recyclage, sous-cyclage et surcyclage : pourquoi le non-durable n’est pas forcément un mal en soi, et la propriété des services parfois préférable
        à celle des biens
      • 4. Éco-bénéficience contre éco-efficacité.
        De l’écologie moralisatrice à l’écologie
        de l’intelligence
      • 5. La fin des « produits crétins »
      • 6. Croissance infinie, zéro pollution :
        contre l’heuristique de la peur qui conduit
        à la décroissance pour « sauver la planète »
      • 7. Réorganiser la ville et ses bâtiments :
        encore une tâche pour un État guide
        de sa société civile
      • 8. Faire des enfants, soigner les malades,
        même les plus vieux !
      • Les critiques de l’écomodernisme
        et de l’économie circulaire
    • Chapitre III La cause animale
      Vers une agriculture cellulaire
      • I. Une brève histoire des philosophies de l’animal
        • 1. Le cartésianisme et les animaux-machines : l’animal n’a aucun droit et nous n’avons aucun devoir envers lui
        • 2. L’animal n’a aucun droit, mais nous avons quand même des devoirs indirects envers lui, du moins quand il est domestiqué : les humanistes anthropocentristes, de Kant à Grammont
        • 3. Nous avons des devoirs directs envers les animaux, même sauvages : l’héritage du romantisme dans les législations allemandes des années 1930
        • 4. L’animal a des droits au même titre que les êtres humains parce qu’il éprouve comme eux du plaisir et de la souffrance : l’utilitarisme et le Mouvement de libération animale
        • 5. Le véganisme : l’animal est aussi sacré que l’être humain, non seulement on ne doit pas le faire souffrir, mais on ne doit pas non plus l’exploiter, ni exploiter les produits qui en sont issus
      • Pourquoi le véganisme ne peut pas
        ni ne pourra jamais être, comme il le prétend,
        « 100 % éthique »
      • La viande cellulaire, une bonne nouvelle ?
      • L’erreur du matérialisme continuiste ou pourquoi l’être humain n’est pas (seulement) un animal
  • Conclusion
    L’écologie positive, un grand dessein

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