Le sens du beau : aux origines de la culture contemporaine Suivi d'un Débat Ferry-Sollers sur l'art contemporain Luc Ferry
Résumé
Comment vivre bien sans la beauté, sans la multiplicité des symboles et des significations qu'elle offre à nos méditations, à nos conversations? "Des goûts et des couleurs on ne discute pas", prétend la sagesse des nations... Et pourtant, ajoutait Nietzsche, on ne fait que cela! Sans doute, mais cependant pas depuis toujours... Dans l'Antiquité, la question des critères du Beau ne se posait guère. L'oeuvre d'art possédait une certaine objectivité, définie par sa capacité d'incarner à notre échelle les propriétés harmonieuses de l'Ordre du monde, du grand Tout cosmique. Elle s'imposait donc aux hommes comme un "microcosme", doué de qualités incontestables. Le Moyen Age reconduira cette conviction que l'art a pour fonction de mettre en oeuvre dans un matériau sensible une vérité supérieure et extérieure à l'humanité, celle de la splendeur des attributs divins. Il faut attendre le dix-septième siècle pour qu'advienne la "Révolution du goût" : l'idée qu'il existe au plus intime du coeur humain un sens du beau et que l'oeuvre a pour vocation, non plus d'incarner une vérité, cosmique ou divine, mais de plaire à la sensibilité des êtres humains. Et c'est au dix-huitième siècle, sur fond de cette première laïcisation de la culture, que la philosophie de l'art prendra la forme d'une théorie de la sensibilité, d'une esthétique. L'oeuvre n'apparaît plus comme le reflet d'un univers transcendant, mais comme une création de part en part réalisée par et pour les êtres humains. L'auteur et le spectateur, le génie et son réceptacle, deviennent ainsi les deux visages inséparables de cette subjectivisation de la beauté. C'est de cette singulière mutation, à l'origine de toute la culture moderne, que le présent livre tente de retracer l'histoire et de dégager les enjeux. Plus largement, il vise à éclairer nos débats actuels en les situant dans la perspective globale de la sécularisation du monde, de "l'humanisation du divin". Luc Ferry. Homo Aestheticus (Grasset, 1990, traduit en quinze langues) a servi de base pour ce livre. L'ouvrage initial a été profondément remanié et réécrit. S'y ajoutent une très riche iconographie, ainsi qu'un débat avec Philippe Sollers sur la crise (point d'interrogation) de l'art contemporain.
- Auteur :
- Ferry, Luc (1951-....)
- Auteur :
- Ferry, Luc (1951-....) ; Sollers, Philippe (1936-....)
- Éditeur :
- Paris, Éd. Cercle d'art, 1998
- Langue :
- français.
- Pays :
- France.
- Note :
- Index
- Mots-clés :
-
- Nom commun :
- Esthétique moderne
- Description du livre original :
- 237 p. : ill. en noir et en coul., couv. ill. ; 27 cm
- ISBN :
- 2702205127.
- Domaine public :
- Non
Table des matières
- Quatrième de couverture.
- Avant-propos
- Chapitre liminaire. La naissance de l'esthétique et la question des critères
- La fin du théologico-culturel ou les nouvelles finalités de l'art.
- La double révolution de l'esthétique : le génie et le goût.
- L'ancien, le moderne et le contemporain : le retrait du monde
- Les trois problèmes fondamentaux de l'esthétique naissante.
- 1. Peut-on discuter du beau ? La question des critères du goût.
- 2. La naissance de la critique. Histoire contre tradition.
- 3. L'irrationalité du beau : L'autonomie du sensible comme coupure entre l'homme et Dieu.
- Première partie. La révolution du goût ou l'humanisation de l'art
- Chapitre premier. Sentimentalisme et classicisme : entre le coeur et la raison.
- Classicisme et délicatesse : les dialogues d'Eudoxe et de Philanthe
- Classicisme et sentiment au dix-huitième siècle : l'indiscutabilité du goût.
- La fin des traditions ou la naissance de l'individualisme moderne
- Chapitre deuxième : Le moment kantien : le beau, le vrai et l'agréable
- L'antinomie du goût : la réconciliation du classicisme et du sentimentalisme
- La solution de l'antinomie du goût : de l'individu "écorné" au sujet "élargi".
- Science et beauté : la fin de l'idéal classique d'une objectivité du gout
- Une pensée inédite du sujet : la réflexion et le sens commun
- Chapitre troisième. Le moment hégélien : le retour au classicisme et la naissance de l'histoire
- La contre-révolution copernicienne : beauté artistique contre beauté naturelle ?
- La théorie du génie
- Vers un nouveau classicisme.
- La triple historicité de l'art
- 1. La première historicité : symbolisme, classicisme, romantisme.
- 2. La deuxième historicité : architecture, sculpture, peinture, musique et poésie.
- 3. La troisième historicité : la dissolution de l'art dans la religion.
- Chapitre premier. Sentimentalisme et classicisme : entre le coeur et la raison.
- Deuxième partie. Du moderne au contemporain : le retrait du monde
- Chapitre premier : Le moment nietzschéen : les arriere-mondes philosophiques de l'avant-garde
- Contre la dialectique : la revalorisation de l'esthétique
- La brisure du sujet
- La " physiologie de l'art " : un nouveau visage de l'historicisme
- Le perspectivisme de Nietzsche : un individualisme sans sujet ni objet.
- De l'ultra-individualisme à l'hyper-classicisme : le "grand style".
- Cohérence de Nietzsche. Proximité de Heidegger
- Chapitre second : naissance et déclin des avant-gardes : la postmodernité
- Dialectique de la fin des avant-gardes
- De l'art moderne comme art "d'avant-garde". Sens et histoire du concept d'avant-garde.
- L'interprétation "individualiste" de l'avant-garde.
- La "quatrième dimension".
- Le rôle de la science-fiction
- La double dimension de la "quatrième dimension" : l'ultra-individualisme et l'hyper-classicisme.
- Les trois significations du "postmoderne".
- 1. Le postmoderne comme comble du modernisme
- 2. le postmoderne comme "revivalisme". Le "retour" à la tradition contre le modernisme
- 3. la postmodernité comme dépassement du modernisme
- Fin de l'innovation : déclin de l'occident ?
- La fin du "grandiose" et le sentiment du déclin
- Le débat Ferry Sollers.
- Première rencontre, le 19 mars 1997.
- Intervention de Philippe Sollers.
- Intervention de Luc Ferry.
- Le débat.
- Seconde rencontre, le 2 avril 1997 :
- Intervention de Philippe Sollers.
- Intervention de Luc Ferry.
- Le débat.
- Première rencontre, le 19 mars 1997.
- Liste et légendes des oeuvres et documents reproduits
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