A Polytechnique X 1901 : Enquête sur une promotion de polytechniciens de La Belle Epoque aux Trente Glorieuses Hervé Joly
Résumé
En cette année 1901, la première du siècle qui s'ouvre, ils sont cent quatre-vingts reçus au concours d'entrée à l'Ecole polytechnique. Tous des hommes, personne n'imaginant encore qu'il puisse en être autrement. Tous conscients d'entrer dans l'une des écoles les plus prestigieuses de France, celle qui forme l'élite de la nation et appartient aux grands mythes du pays. Entre eux, ils s'appellent les "X 1901". Une brillante carrière au service de l'Etat, notamment dans l'armée, les attend. Mais les temps ont changé, et beaucoup vont emprunter d'autres voies. Qui sont ces jeunes gens ? Qu'ont-ils accompli ? Dans un ouvrage mené comme une enquête, Hervé Joly retrace l'histoire de chacun d'entre eux. De leurs origines sociales à l'entrée à l'Ecole, des rudes années de formation à l'ensemble de leur parcours, il les suit pas à pas dans leurs réussites ou leurs échecs. Si aucun ne figure parmi les célébrités de Polytechnique, nombreux sont ceux qui ont atteint les plus hauts sommets du pouvoir. Quelques-uns ont connu des carrières plus chaotiques, voire médiocres. Certains sont morts au champ d'honneur de la Grande Guerre. De la débâcle à la déportation, ils ne seront pas épargnés par la Seconde Guerre mondiale. "Un titre d'Etat acquis à 20 ans et sur lequel une vie entière se sera parfois échafaudée", note Antoine Compagnon dans la préface. Un destin qui repose tout entier entre les mains de ces jeunes élèves dont les itinéraires de vie offrent ici une autre histoire de la France, de la Belle Epoque aux Trente Glorieuses.
- Auteur :
- Joly , Hervé
- Éditeur :
- Paris, Flammarion, 2021
- Genre :
- Essai
- Langue :
- français.
- Description du livre original :
- 1 vol. (437 p.)
- ISBN :
- 9782081512108.
- Domaine public :
- Non
Table des matières
-
Préface
Une histoire exemplaire -
Introduction
Ceux de 1901 -
I Devenir et être polytechnicien
-
La longue marche vers le succès
- Conditions préalables
- Tous bacheliers
- Plusieurs années de préparation
- Mille cinquante et un candidats
- Un millier de copies à corriger
- L’épreuve de l’oral
- Dernière épreuve avant l’admission
- Cent quatre-vingts élus
-
Ceux qui refusent d’en être
- Normale Sup’ contre Polytechnique
- Les raisons d’un choix
- Des carrières d’enseignants
-
Ceux qui n’en sont pas
- Hors Polytechnique, une autre vie est possible
- Le choix de l’Université
- L’armée ne ferme pas ses portes
- Dans les services inférieurs de l’État
-
Aux origines du polytechnicien
- Des bourses très largement attribuées
- Une entrouverture sociale spectaculaire
- Des classes moyennes bien représentées
- Fils de banquiers, d’industriels, de nobles
- L’ascenseur social
- Des familles stables et homogènes
- Famille nombreuse, famille restreinte
-
Deux ans de casernement et de labeur
- Une école militaire au cœur de Paris
- Aux prises avec le règlement
- De rares échappatoires
- Punitions, colles et prison
- La rébellion de l’année 1903
- L’affaire Hinstin, un souffle de scandale
- L’École forme des généralistes
- Des professeurs issus du sérail
- La faiblesse des enseignements pratiques
- Une école militaire avant tout
- L’obsession de la note et du classement
-
La longue marche vers le succès
-
II Carrières de polytechniciens
-
Le classement détermine la carrière
- Aux meilleurs, les grands corps de l’État
- L’armée par défaut
- Ceux qui quittent leur corps avant d’y entrer
- Que faire après une démission ?
-
Les corps civils,
consécration ou tremplin ?- Les grands corps civils offrent de belles carrières
- L’exception qui confirme la règle :
la carrière chaotique d’Édouard Hinstin - La tentation du privé ou les stratégies de Charles Marchal
- Démissionner pour rejoindre le privé
- Avant 35 ans, la moitié de démissionnaires
- Pantouflages et conflits d’intérêts
- Georges Magnier, comment rester pour mieux partir
- La consécration de l’inspection générale
- Partir pour mieux revenir
- La carrière écourtée de Louis Drouët
-
Les corps militaires,
par défaut ou par vocation ?- À l’école d’application
- La concurrence restreinte des promotions internes
- Des polytechniciens au pied peu marin
- Des carrières sûres mais sans éclats
- Élèves médiocres mais officiers de valeur
- Valoriser les compétences techniques plus que militaires
- Encore et toujours l’attirance pour le privé
- Des carrières contrariées
- Les brebis galeuses de l’armée
- Le cas de l’officier Devienne
- Le grand jeu de la piste aux étoiles
- Deux généraux d’exception
- Professionnels du commandement
-
L’entreprise, à qui perd gagne ?
- Les héritiers
- Les chemins de fer, la voie royale
- Autres fiefs polytechniciens
- Carrières instables pour les démissionnaires de l’armée
- De faibles capacités entrepreneuriales
-
La science, par accident
- La recherche scientifique délaissée
- Le professeur Lecourt, savant autoproclamé
- À l’origine de la statistique moderne
- L’ingénieur inventeur, un profil en déclin
- Des vulgarisateurs peu reconnus
-
Le sport, en amateur…
- Borotra et du Manoir, les gloires polytechniciennes du sport
- Les frères Mouronval, sportifs de haut niveau
envers et contre l’École - Jacques Müntz, le maître de l’arbitrage
- Louis Pierron, l’amour du risque
-
Le classement détermine la carrière
-
III Vivre polytechnicien
-
La conjointe, un choix encadré
- Le mariage, une norme qui souffre quelques exceptions
- Le choix de l’épouse sous surveillance
- Qui se ressemble s’assemble
- Des mariages mondains
- Mariages et carrières font bon ménage
- Décès et divorces affectent la longévité des unions
-
Enfants d’X,
un bon départ dans la vie- Trois enfants par famille
- Dynasties polytechniciennes
- L’armée et l’entreprise, encore et toujours
- Intellectuels, artistes et hommes de lettres
-
Les fortunes,
entre héritages et ascension- L’attraction des beaux quartiers
- Femme de chambre, bonne et cuisinière
- De grosses fortunes
- Des revenus confortables
- Une situation financière délicate
- Des écarts de revenus d’un à vingt
-
Les risques de la vie polytechnicienne
- Mourir dans la fleur de l’âge
- Mortelles pratiques
- Le tribut payé à la modernité
- Le mal de vivre
- L’assassinat de l’avoué stéphanois
- Meurtre sur le Cherbourg-Paris
-
La conjointe, un choix encadré
-
IV La traversée du siècle
-
Une politisation freinée
- Des élus de la République
- Jean du Pouget de Nadaillac, du centre droit à l’extrême droite
- La compromission dans la collaboration
- Quelques hommes de gauche
- Des engagements moins partisans
-
Les juifs après Dreyfus
- Des pratiques religieuses plutôt distendues
- La présence discrète des protestants
- Français de longue date
- Des élèves bien classés
- Servir l’État républicain
- Des carrières brisées par la politique antisémite de Vichy
- Exclusion et aryanisation des biens
- Victimes de la Shoah
- Un difficile retour à la normale
-
La Grande Guerre,
entre fronts et arrière- Un statut protecteur
- Loin du front
- Le baptême du feu
- Blessés de guerre
- Évacués du front
- Les as de l’aviation
- Un rôle essentiel à l’arrière
- Des citations pour bravoure
- Des pertes non négligeables
-
La dernière bataille,
entre débâcle et Résistance- De nouveau sur le front de la guerre
- Le rappel des réservistes
- Les combats de l’année 40
- L’étrange non-défaite de l’armée des Alpes
- Dans l’Empire, rallier Vichy ou la France libre
- Continuer le combat
- L’après-guerre, des hommes en fin de carrière
-
Une politisation freinée
- Conclusion
-
Annexes
- Remerciements
- Bibliographie sélective
- Index
- Crédits photographiques
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