Enfances de classe : De l'inégalité parmi les enfants Bernard Lahire
Résumé
Naissons-nous égaux ? Des plus matérielles aux plus culturelles, les inégalités sociales sont régulièrement mesurées et commentées, parfois dénoncées. Mais les discours, qu'ils soient savants ou politiques, restent souvent trop abstraits. Ce livre relève le défi de regarder à hauteur d'enfants les distances sociales afin de rendre visibles les contrastes saisissants dans leurs conditions concrètes d'existence. Menée par un collectif de 17 chercheurs, entre 2014 et 2018, dans différentes villes de France, auprès de 35 enfants âgés de 5 à 6 ans issus des différentes fractions des classes populaires, moyennes et supérieures, l'enquête à l'origine de cet ouvrage est inédite, tant dans son dispositif méthodologique que dans ses modalités d'écriture, qui articulent portraits sociologiques et analyses théoriques. Son ambition est de faire sentir, en même temps que de faire comprendre, cette réalité incontournable : les enfants vivent au même moment dans la même société, mais pas dans le même monde. Rendre raison des inégalités présentes dans l'enfance permet dès lors de retracer l'enfance des inégalités, autrement dit leur genèse et leur influence sur le destin social des individus. En donnant à voir ce qui est accessible aux uns et inaccessible aux autres, évident pour certains et impensable pour d'autres dans des domaines aussi différents que ceux du logement, de l'école, du langage, des loisirs, du sport, de l'alimentation ou de la santé, cet ouvrage met sous les yeux du lecteur l'écart entre des vies augmentées et des vies diminuées. Il éclaire les mécanismes profonds de la reproduction des inégalités dans la société française contemporaine, et apporte ainsi des connaissances utiles à la mise en oeuvre de véritables politiques démocratiques.
- Auteur :
- Lahire, Bernard
- Éditeur :
- Paris, Le Seuil, 2019
- Genre :
- Essai
- Langue :
- français.
- Description du livre original :
- 1 vol. (1229 p.)
- ISBN :
- 9782021419603.
- Domaine public :
- Non
Table des matières
- Remerciements
- Introduction
L’enfance des inégalités - Partie I Étudier les inégalités à l’échelle des enfants
- 1 Une enfance socialisée
- Cachez ces déterminismes que l’on ne saurait voir
- La dépendance du petit d’homme
- Des socialisations multiples filtrées par la famille
- L’école : premier grand marché légitime
dans la vie des enfants
- 2 Le poids des inégalités
- Ce qui fait inégalité
- Les obstacles à une sociologie des inégalités
- La constitution précoce des inégalités
- 3 Un dispositif de recherche inédit
- Constitution de la population enquêtée
- Des entretiens multiples
- Observations ethnographiques et collecte de documents
- Quatre exercices langagiers
- Les nécessités et les ambitions du travail collectif
- 1 Une enfance socialisée
- Partie II Études de cas
- Introduction
Classer, écrire
- Introduction
- A Classes populaires
- Avant-propos
Enfances populaires - 1 Libertad : la vie très précaire d’une petite fille rom
- Une existence rythmée par les expulsions
et les déplacements - De très faibles ressources scolaires,
mais l’espoir d’une vie meilleure en France - Les maladies de la pauvreté
- Incompréhension, dépendance et tensions
à l’égard des institutions - Une famille de « mauvais pauvres »
- Une grande insécurité physique
dans les rapports avec la police - Des rapports ambivalents à l’école
- Libertad : une scolarisation difficile mais précoce
- Des parents qui rêvent que leur fille soit chanteuse
- Une petite fille qui fait des bêtises malgré une volonté
de discipline et de morale - Une socialisation familiale à une féminité appuyée
- Un univers familial éloigné de la culture écrite
et de l’univers scolaire - Un temps familial distendu
- La difficile acquisition du langage
- Libertad à l’école : un rapport compliqué
avec les autres élèves - Une présentation soignée par ses parents
malgré leurs conditions de vie difficiles - Une petite fille « discrète », « sage » et jamais absente
- Des difficultés scolaires reconnues mais sous-estimées
- Des exercices langagiers qui confirment
le manque de maîtrise du langage
- Une existence rythmée par les expulsions
- 2 Ashan : vivre seul avec sa mère dans un foyer de sans-abri
- Une longue histoire de malheurs familiaux
- Lorsque presque toutes les ressources économiques
et culturelles font défaut - Les loisirs de la pauvreté
- Désorganisation objective et subjective
- Un enfant scolairement indocile
- Ashan en classe : entre moments d’étranges absences
et grave indiscipline - Un manque d’autonomie scolaire
- Des exercices confirmant les difficultés
- 3 Balkis : dormir dans une voiture devant l’école
- Une voiture propre de l’extérieur, encombrée
et malodorante à l’intérieur - Des « détails » de la vie quotidienne
qui prennent toute la place - Une biographie familiale marquée
par des déracinements et des déclassements - Une vie relativement réglée en Espagne
- Culture écrite et langue française :
bonne volonté scolaire et souci d’intégration - Des principes éducatifs difficiles à appliquer
- Tenter de maintenir un cadre temporel
malgré les difficultés - Les représentants de l’école :
entre soutien et suspicion - Balkis à l’école : une autocontrainte limitée
et des apprentissages incertains - Les exercices langagiers : vouloir bien répondre
au point de se taire
- Une voiture propre de l’extérieur, encombrée
- 4 Ilyes : la vie fragile
- Une famille issue de l’immigration,
vivant en dessous du seuil de pauvreté - Des relations extra-familiales décisives
- Un appartement pimpant dans un quartier pauvre
- Des loisirs domestiques peu pédagogisés
- Des sorties culturelles entre hédonisme
et volontarisme éducatif - Le sport pour éloigner de la rue
- Lectures du soir et sorties à la bibliothèque :
une conformation aux pratiques valorisées par l’école - Une grande aisance pour parler,
des fautes de langue fréquentes - Des contraintes peu nombreuses,
un enfant qui fait « des crises » - L’école : un environnement familier
pour la mère et le fils - Un bon élève à l’oral, plus en difficulté avec l’écrit
- Le rapport à l’argent : une intériorisation précoce
des limites - Les pratiques de santé : les effets contrastés
de la distance à l’univers médical - Des préoccupations diététiques limitées
- L’apparence vestimentaire et corporelle :
se distinguer du bas de l’échelle sociale - La religion comme évidence
- Ilyes à l’école : un élève attentif et enthousiaste
- Des exercices langagiers contrastés
- Une famille issue de l’immigration,
- 5 Zélie : trop petite pour faire le jeu des grands
- Cumul de diplômes professionnels et stabilisation
tardive dans l’emploi - Un ancrage dans les classes populaires
- Le souci d’être parents
- Une petite fille déterminée qui inquiète moins
que son frère aîné - Une maison pour les enfants
- Une petite fille déterminée qui inquiète moins
- « On est une génération qui vit avec ses enfants »
- Préserver l’enfance
- Régularité et régulation domestiques
- Contrainte extérieure plus qu’autocontrainte
- Un fort souci scolaire, mais partiel et concurrencé
- Des livres assez peu présents, mais une forte
préoccupation scolaire - Le bien-être et l’esprit d’équipe contre l’excellence
et l’esprit de compétition - Entre encouragement à l’émancipation
et incitation à la réserve - Zélie à l’école : une petite fille discrète
- Une élève qui ne « pose pas de problème »
- Participation : plus à l’aise en petits groupes
qu’en regroupements - Ni « excellente », ni dans les derniers de la classe :
une certaine invisibilité scolaire - Des désordres silencieux… peu remarqués
ou sanctionnés
- Exercices langagiers : Zélie appliquée
mais peu diserte
- Cumul de diplômes professionnels et stabilisation
- 6 Léonie : forces et faiblesses des liens en milieu rural populaire
- Une famille populaire en petite ascension
- Une « famille du coin » : des petits propriétaires
en milieu rural - L’importance des liens familiaux,
une séparation difficile - Des pratiques religieuses essentiellement scolaires
- Jeux de rôles et jeux de société :
des activités ludiques « de son âge » - Un usage très modéré et relativement légitime
des écrans - Les activités sportives et musicales :
plaisir, convivialité et goût de l’effort - Des activités de loisir conviviales et utilitaires
- Un rythme de vie réglé, une autorité plutôt négociée
- Une enfant à l’aise à l’oral, un rapport pratique
au langage - Un intérêt pour les « belles lectures simples »,
un goût pour l’écriture peu relayé par les parents - Rapport à l’école : entre suivi et distance,
des ambitions modérées - Alimentation, santé et vêtements :
une attention au corps- Une alimentation équilibrée
- Un suivi médical de base
- Une attention à la présentation de soi
- Léonie à l’école : un rapport ambivalent
aux situations scolaires- L’intériorisation difficile du métier d’élève
- Une élève enthousiaste à l’école
- Aisance et enthousiasme langagiers
- Avant-propos
- B Classes moyennes
- AVANT-PROPOS
Grandir au « milieu » de l’espace social - 7 Thibault : grandir à la ferme
- Une famille d’agriculteurs sur trois générations
- Une maison spacieuse, des aménagements
extérieurs pour les enfants - Des loisirs centrés sur la ferme et sur la maison
- Des sorties culturelles peu légitimes scolairement
- Lire et écrire : des pratiques parentales
en décalage partiel avec l’école - Parler poliment, parler « français »
- Un rapport positif à l’école : remise de soi
et « respect » des enseignants. - L’école en concurrence avec la ferme
- « Ange » à l’école, « démon » à la maison
- Raclette, gaufres et bonbons :
un hédonisme alimentaire assumé - Une vigilance étroite en matière de santé
- Des vêtements gages de respectabilité
- Un goût précoce pour l’argent
- La timidité en héritage
- Télévision, religion, traditions :
l’apprentissage relatif de l’esprit critique - Un bon élève, obéissant et appliqué
- Exercices langagiers : des récits succincts
et relativement implicites
- 8 Alexis : un petit dominant pas très scolaire
- Une famille de classe moyenne du secteur privé,
une mère en ascension sociale - Des jeux à la maison peu encadrés
- Des activités physiques pour se dépenser et s’amuser
- La télévision : un loisir apprécié
- Une distance aux loisirs culturels légitimes
- La lecture : un goût exclusivement maternel,
et un plaisir ludique - Un début de familiarisation à l’écrit
et une correction langagière partielle - Un début d’initiation à la pratique orale
des langues étrangères - L’habitude de la controverse et de la repartie
- Une vie domestique bien réglée
et « pilotée » par la mère - L’exercice de l’autorité comme rapport de force
- L’alimentation : un équilibre
sans trop de restrictions - Un corps soigné : l’attention à la santé
et à l’apparence physique - Les débuts d’un intérêt pour l’argent
- Les rapports familiaux à l’école :
entre prise au sérieux et mise à distance - Un comportement pas toujours adéquat à l’école
- Caractère et ressemblances : un « dominant »
pas toujours très sûr de lui - Alexis à l’école : une certaine distance aux exercices
et aux règles, et une tendance à s’imposer - Exercices langagiers : un résultat mitigé
- Une famille de classe moyenne du secteur privé,
- 9 Annabelle : la bonne volonté scolaire et culturelle en héritage
- Des parents séparés, une grand-mère à domicile
- Des jeux éducatifs et un rapport scolaire aux jeux
- Des activités sportives encadrées pour apprendre
et se perfectionner - Une bonne volonté culturelle
mais des sorties limitées - Une initiation à la musique
comme auditrice seulement - La familiarité à la culture écrite,
mais sans prendre trop d’avance - De la famille et des voyages à l’étranger,
et un début d’initiation aux langues étrangères - Une mère attentive à la scolarité,
une petite fille qui aime l’école - Une bonne élève qui a des « capacités »
- Une confiance en soi encore à renforcer
- Une petite fille sage à l’école mais « insolente »
à la maison - Des règles explicites, prévisibles
et inscrites dans la durée - Une nourriture variée,
de qualité et pas trop sucrée - La santé : une affaire sérieuse
- Un grand soin accordé à l’apparence
et une féminité assumée - Une formation limitée à l’esprit critique
- L’argent comme centre d’intérêt très secondaire
- Annabelle à l’école : la bonne volonté scolaire
en pratique - Des exercices langagiers globalement réussis
- 10 Rebecca : deux mères et un bon esprit critique
- Une famille homoparentale recomposée,
des mères aux profils sociaux dissonants - Deux lieux de vie : cohérence culturelle
et contraste matériel - Semaines « speed », week-ends « détente » :
des routines et des organisations familiales distinctes - Une autorité négociée : discuter au lieu de punir
- Une attention soutenue et multiple au langage
- Les livres et la lecture au centre
de l’univers familial - Des loisirs peu coûteux tournés
vers la culture légitime - Les vêtements et les jouets : des goûts enfantins
pour « des trucs de filles » - Une alimentation « équilibrée » et « respectueuse »,
ancrée dans un souci de santé - Des appréhensions variées du « porte-monnaie » :
calcul, gestion et manque - Des activités physiques secondaires
et « sans pression » - Exigence scolaire et suivi distant
- Rebecca à l’école : « Une très bonne élève…
qui n’a pas confiance en elle » - Exercices langagiers : aisance, sens critique
et maîtrise de l’interaction
- Une famille homoparentale recomposée,
- 11 Aleksei ou le bonheur sans compétition
- Les hauts et les bas d’un milieu petit-bourgeois
- Des parents locataires
et des grands-parents propriétaires - Loisirs « en famille » et « pour le plaisir »
- Une famille hostile à l’esprit de compétition
- Un bon capital culturel, sans forcing scolaire
- Le réel, l’imaginaire et la spiritualité
- Beaucoup de jeux… pédagogiques
- Le contrôle des écrans
- Souplesse, douceur et informalité :
le long apprentissage de l’autocontrôle - Une alimentation saine et un suivi médical
sans tension - Aleksei en classe : un enfant heureux
et très adapté à l’école - Des exercices langagiers plutôt réussis
- 12 Mathilde : distinction et discipline
- Une famille de la fraction supérieure
des classes moyennes - Vivre dans un quartier gentrifié
- Le « bon goût » vestimentaire
- La lecture, pas la télévision : exigence culturelle
et volonté pédagogique - Ni tourisme de masse ni jouets ordinaires
- Un désir de contrôle et un rigorisme éducatif
- Obéissance, pudeur et politesse
- Écologie et végétarisme
comme stratégies de distinction - Une prise de distance critique
- Mathilde en classe : une très bonne élève,
« très scolaire » et très compétitive - Des exercices langagiers globalement réussis
- Une famille de la fraction supérieure
- AVANT-PROPOS
- C Classes supérieures
- AVANT-PROPOS
L’enfance des classes supérieures - 13 L’épanouissement culturel de Lucie
- Une constellation familiale richement dotée
en capitaux culturels - Une culture livresque omniprésente
- Un souci langagier constant
- Une exigence culturelle permanente
- La télévision mise à distance
- Des rapports familiaux à l’école
- Une attention scolaire
- Une nourriture saine, un suivi médical régulier
- Ce qui est secondaire : l’apparence, l’argent
et l’esprit de compétition - L’évidence d’une transmission cohérente et permanente :
un épanouissement culturellement contraint - Les limites de l’autonomie
et les nécessaires rappels à l’ordre - La loi et l’ironie : des styles parentaux
et des rôles éducatifs différenciés - Lucie en situation scolaire
- L’aisance langagière de Lucie
- Une constellation familiale richement dotée
- 14 Yoann : « Je suis très fort parce que mon père il est ingénieur »
- Des parents aux parcours scolaires « sans faute »
- La vie en appartement dans un quartier « mixte »
de Montpellier - Une vie « citadine », de nombreuses sorties culturelles
dédiées aux enfants - La lecture : un élément quotidien pour les enfants
- Un usage encadré et limité de la télévision
et des écrans - Jeux et activités artistiques :
une familiarisation avec l’école - Les activités physiques et sportives :
une « boule d’énergie » qui aime la compétition - Apprendre à penser et à parler comme à l’école
- Vêtements et apparence physique :
un domaine peu investi, un style « décontracté » - Un souci parental de la santé et de l’alimentation aligné
sur les prescriptions professionnelles - Un enfant pas « timide », un « commandant » populaire
auprès de ses pairs - Un « ado à la maison » : entre règles fixes
et valorisation de l’écoute et de la discussion - Un très bon élève, mais indiscipliné
- Un élève confiant qui a du mal
à « laisser de la place aux autres » - Les facilités langagières de Yoann
- 15 Maxence ou le goût des chiffres
- L’excellence scolaire en héritage
- Une appréhension compétitive du monde :
sports, jeux et calcul mental - Logique, rationalité et calcul mental
- Un enfant sûr de lui, dominateur mais nerveux,
qui « se met la pression » - Des loisirs pensés pour nourrir
la curiosité intellectuelle - Une famille où l’on parle politique,
et où l’on exerce un esprit critique - Rituels de vie quotidienne : un repas en famille
et un coucher négocié - Des principes éducatifs fermes : alimentation, punition
et « bon goût » vestimentaire - Rapport à l’école : entre confiance et distance
avec le jeu scolaire - Maxence en classe : dispersion et manque d’investissement
mais réussite globale et confiance en soi - Des exercices plutôt inégaux, réalisés avec une relative
mauvaise volonté et défiance
- 16 Mathis ou la difficile conversion des ressources économiques en capital scolaire
- Une famille de la bourgeoisie entrepreneuriale
en ascension sociale - Un rapport difficile des parents à l’école
et le choix de la pédagogie Montessori - Des pratiques culturelles proches
des classes populaires - Des pratiques sportives qui inscrivent
dans la bourgeoisie - L’omniprésence de la télévision, des tablettes
et de la console de jeux - Les vacances : le camping-car et la maison
à l’île Maurice - L’omniprésence maternelle et la discipline de vie
- Alimentation, santé, habillement :
un corps sous contrôle relatif - Une éducation morale
- Le rapport à l’argent
- Mathis, l’enfant « incroyable » de la famille
- Le surinvestissement scolaire sur Mathis
- Mathis à l’école : un enfant « anxieux »
et « sous pression » - Les exercices langagiers :
une épreuve pleine d’enjeux
- Une famille de la bourgeoisie entrepreneuriale
- 17 Anaïs : une petite fille qui aime diriger
- Une fille unique dans un milieu aisé et diplômé
- Clémence, avocate au sommet,
portée par une ascension familiale - Sophie, une héritière sur le fil
- Des capitaux culturels et scolaires importants…
mais en partie indisponibles - La délégation à des nourrices peu diplômées
- Danse et gymnastique pour inculquer « discipline »
et aisance en public - « Diriger » et « être remarquée »
dans les loisirs quotidiens - Une « passion pour les robes et la beauté » :
une féminité valorisée, et anxiogène - Une petite fille qui aime « voir du monde »,
des proches qui aiment recevoir - Des pratiques alimentaires entre maîtrise diététique,
rapidité et plaisir - Une petite fille sage ou capricieuse :
la variation des règles - Éthique du travail, mérite et argent
- Une bonne volonté culturelle intermittente
- Une familiarisation instrumentale à la lecture
et à l’écriture - Correction langagière, rareté des jeux de mots
- Une initiation active et précoce à l’anglais
- Une initiation très limitée à l’esprit critique
- Une mère attentive à la scolarité de sa fille
mais éloignée de la vie de l’école - Une élève aux bons résultats
dans tous les domaines - Une élève dissipée ou appliquée selon le contexte
- Un vocabulaire assez maîtrisé,
une narration peu structurée
- 18 Valentine : grandir aujourd’hui dans la bourgeoisie parisienne
- Des familles bien établies dans le VIIe arrondissement
de Paris - Les formes les plus légitimes de la culture :
l’opéra, le théâtre, le ballet… - Tennis et natation au Racing, ski à Méribel
et danse classique - Nourrice à domicile, jeunes filles
au pair anglophones - De nombreux voyages à l’étranger
- « L’école, c’est génial ! »
- Une présence discrète de la religion
- Une enfant « facile », « volontaire » et « obstinée »
- L’apprentissage parfait de l’autocontrôle :
les dessins animés, les bonbons, les repas, la télévision… - Une enfant qui mange de tout,
et se modère elle-même - La place centrale de la lecture
et des jeux éducatifs - Les loisirs précoces d’une éducation bourgeoise :
la danse, la musique, le tennis - La culture, pas la compétition
- Une école très privilégiée, une bonne élève,
des amitiés homogames - De bonnes compétences langagières et narratives
- Des familles bien établies dans le VIIe arrondissement
- AVANT-PROPOS
- Partie III Les inégalités dans tous leurs états
- INTRODUCTION
La fabrique sociale des enfants - 1 Habiter quelque part : la trame spatiale des inégalités
- 1. Vivre sans « chez-soi » : l’instabilité résidentielle
des familles les plus précaires- 1.1. Les effets physiologiques
de la précarité résidentielle - 1.2. L’absence des supports spatiaux
et matériels du métier d’élève
- 1.1. Les effets physiologiques
- 2. Les conditions d’habitat des classes populaires stables
et des petites classes moyennes- 2.1. Des espaces de vie en partie contraints
par le manque de ressources - 2.2. Une pédagogisation de l’espace domestique
- 2.3. L’ordre intérieur : souci de respectabilité
et propreté
- 2.1. Des espaces de vie en partie contraints
- 3. Des ressources résidentielles
et des conditions d’existence privilégiées- 3.1. Des habitats spacieux
- 3.2. Du personnel de maison, des vacances
et des voyages - 3.3. Des intérieurs supports de capital culturel objectivé
- Conclusion
- 1. Vivre sans « chez-soi » : l’instabilité résidentielle
- 2 Stabilité professionnelle et disponibilité parentale : l’inégale maîtrise du temps
- 1. Emploi stable ou emploi précaire :
un enjeu déterminant - 2. Profession et disponibilité des parents
- Conclusion
- 1. Emploi stable ou emploi précaire :
- 3 Apprendre l’argent
- 1. Apprendre (ou pas) à être économe :
savoir se priver - 2. Transmettre un rapport réflexif et planificateur
à l’argent : savoir attendre - 3. Promouvoir l’épargne, promouvoir la richesse
- 3.1. Apprendre la pratique et le sens de l’épargne :
savoir accumuler - 3.2. Promouvoir et légitimer la richesse :
croire que l’argent se mérite
- 3.1. Apprendre la pratique et le sens de l’épargne :
- Conclusion
- 1. Apprendre (ou pas) à être économe :
- 4 La maternelle n’est pas qu’un jeu d’enfant
- 1. Une inégale familiarité avec l’institution scolaire
française- 1.1. Être « pionnier » : exception et difficulté
- 1.2. Des parents souvent plus diplômés
que les grands-parents - 1.3. Des parents inégalement dotés scolairement
- 2. Le clivage des enjeux portés
par la scolarisation enfantine- 2.1. Des expériences scolaires parentales diverses
aux aspirations fortes pour leurs enfants - 2.2. La précocité de stratégies de scolarisation
socialement différenciées - 2.3. Une confiance relative dans l’école
et ses enseignants - 2.4. L’investissement de l’école et des temps scolaires
- 2.1. Des expériences scolaires parentales diverses
- 3. Des rapports parentaux différenciés
aux apprentissages scolaires- 3.1. Des activités de répétition scolaire moins investies
dans les classes moyennes - 3.2. Les activités ludiques et la pédagogie invisible
valorisée par les classes moyennes - 3.3. Pédagogiser la vie, dire et questionner le monde :
un atout des classes moyennes et supérieures
- 3.1. Des activités de répétition scolaire moins investies
- 4. Quels élèves sont les enfants rencontrés ?
- 4.1. Plutôt de « bons » élèves pour leurs enseignants
- 4.2. Une adéquation relative entre perceptions
parentales et jugements professoraux
- Conclusion
- 1. Une inégale familiarité avec l’institution scolaire
- 5 Obéir et critiquer
- 1. Des élèves inégalement « dociles » et « autonomes »
- 2. Un exercice de l’autorité variable
selon la classe sociale des parents- 2.1. Intervenir soi-même ou travailler
à discipliner l’enfant - 2.2. Des sanctions plus ou moins prévisibles
et une autocontrainte inégalement exigée
- 2.1. Intervenir soi-même ou travailler
- 3. Autorité et esprit critique
- Conclusion
- 6 Le langage comme capital
- 1. Ce qui fait capital : des objets et des pratiques parentaux
- 1.1. Livres et lectures parentales
- 1.2. Parler en public et en entretien
- 2. Le langage dans les relations familiales
- 2.1. Lire des livres et raconter des histoires
- 2.2. Parler au quotidien
- Les usages sociaux des langues étrangères
- Réguler les enfants par la parole,
réguler la parole des enfants
- 2.3. Rire et jouer avec les mots
- Conclusion
- 1. Ce qui fait capital : des objets et des pratiques parentaux
- 7 Lire et parler
- 1. Savoir lire avant l’heure : capital culturel
et stratégies parentales - 2. Face aux exercices langagiers
- 2.1. Les productions langagières en situation d’interaction
- 2.2. Raconter une histoire à partir d’un support
- Forme des récits et précision du vocabulaire
- Une inégale réflexivité langagière
selon les classes sociales
- 2.3. Raconter une expérience vécue
- L’inégale maîtrise formelle du langage
selon l’origine sociale - Les filles ne sont pas les plus bavardes
- L’inégale maîtrise formelle du langage
- 3. Des compétences inégalement rentables scolairement
- Conclusion
- 1. Savoir lire avant l’heure : capital culturel
- 8 Sous les loisirs, la classe
- 1. Des classes supérieures polarisées
- 1.1. Fractions économiques en ascension :
une relative distance à la culture légitime - 1.2. Fractions culturelles et établies des classes supérieures :
épanouissement et distinction culturelle
- 1.1. Fractions économiques en ascension :
- 2. L’éclectisme des classes moyennes
- 2.1. Fractions économiques des classes moyennes :
des loisirs populaires comme le bricolage et la télévision - 2.2. L’éclectisme des fractions les plus dotées
en capital culturel - 2.3. Des familles aux pratiques culturelles ambiguës
- 2.1. Fractions économiques des classes moyennes :
- 3. Des loisirs populaires sous contraintes budgétaires
- 3.1. Fractions les plus précaires : un accès difficile
au monde des loisirs par manque de moyens - 3.2. Fractions stables des classes populaires :
des loisirs tournés vers la maison
- 3.1. Fractions les plus précaires : un accès difficile
- Conclusion : un souci partagé,
mais des pratiques inégales
- 1. Des classes supérieures polarisées
- 9 Quand le sport construit la classe
- 1. La « sportivisation » de l’enfance
et ceux qui en sont exclus. - 2. Une logique de la modération dans les classes
populaires stabilisées. - 3. L’expression de soi au pôle culturel
des classes moyennes - 4. Classes moyennes du pôle économique
et classes supérieures : dépassement de soi
et compétition - Conclusion
- 1. La « sportivisation » de l’enfance
- 10 Le corps des inégalités : vêtements, santé et alimentation
- 1. L’apparence des enfants : reflet des inégalités
et des enjeux de distinction- 1.1. Les vêtements et l’hygiène comme marqueurs
de pauvreté - 1.2. L’apparence corporelle comme gage
de respectabilité - 1.3. Des investissements élevés
dans l’apparence des enfants - 1.4. Une distance relative au travail de l’apparence
- 1.1. Les vêtements et l’hygiène comme marqueurs
- 2. Les enfants inégaux face à la santé
- 2.1. Les problèmes de santé et les conduites alimentaires
de la pauvreté - 2.2. Pratiques curatives de santé et distance
aux normes nutritionnelles - 2.3. Entre respect des normes alimentaires
et distance relative au corps médical - 2.4. L’apprentissage des pratiques de santé
comme style de vie
- 2.1. Les problèmes de santé et les conduites alimentaires
- Conclusion
- 1. L’apparence des enfants : reflet des inégalités
- INTRODUCTION
- CONCLUSION
Réalité augmentée, réalité diminuée- La richesse comme extension de soi
- Contrer la régression
- Annexe
- Bibliographie complète
- Membres de l’auteur collectif
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