Notre humanité : d'Aristote aux neurosciences Francis Wolff
Résumé
Les idées ne mènent pas le monde. Pourtant, les représentations que les hommes ont de leur humanité le font tourner dans un sens ou dans l'autre. A l'origine des grandes révolutions scientifiques, il y a une idée philosophique de l'homme : l'" animal rationnel " de l'Antiquité est lié à la naissance des sciences naturelles ; à l'âge classique, l'" âme étroitement unie à un corps " de la métaphysique cartésienne est indissociable de la physique mathématique ; le "sujet assujetti" du structuralisme était l'objet privilégié des sciences humaines triomphantes du siècle passé ; et le vivant défini par ses " capacités cognitives " marque la victoire actuelle des neurosciences. Chaque définition de l'homme charrie aussi son lot de croyances morales et d'idéologies politiques, d'autant plus puissantes qu'elles semblent soutenues par les certitudes scientifiques de leur époque. Derrière l'esclavagisme ou le racisme, à l'origine du totalitarisme ou des formes les plus subtiles de l'antihumanisme contemporain, se trouve une définition de notre humanité. C'est toujours au nom de ce qu'est l'homme ou de ce qu'il doit être que l'on prescrit ce qu'il faut faire et ne pas faire. L'idée d'humanité se situe à l'entrecroisement d'un rapport aux savoirs qu'elle permet de garantir et d'un rapport à des normes qu'elle permet de fonder. Elle est donc l'enjeu de toutes les querelles de légitimité. Quelle idée de l'homme pouvons-nous encore avoir aujourd'hui qu'on le décrète un " animal comme les autres " ? Que reste-t-il de notre humanité si elle ne peut plus se définir par sa place entre divinité et animalité ? L'" animal rationnel " n'a pas dit son dernier mot. Pas plus que l'humanisme, que l'on annonce pourtant " épuisé ".
- Auteur :
- Wolff, Francis (1950-....)
- Éditeur :
- [Paris], Fayard, impr. 2010
- Collection :
- Histoire de la pensée
- Genre :
- Essai
- Langue :
- français.
- Note :
- Index
- Mots-clés :
-
- Nom commun :
- Humanité
- Description du livre original :
- 1 vol. (383 p.) : couv. ill. ; 24 cm
- ISBN :
- 9782213651347.
- Domaine public :
- Non
Table des matières
- Introduction
- Première partie Figures
- Chapitre 1 L’homme antique
L’« animal rationnel »- Définir l’homme
- L’homme dans le monde
- L’homme, l’être modèle
- L’homme défini par la science de la nature comme l’être capable de science de la nature
- L’homme, le pensable et l’impensable dans la science antique
- Chapitre 2 L’homme classique
La « substance pensante
étroitement unie à un corps »- Une nouvelle façon de déterminer l’essence de l’homme
- De la nature de l’homme à la possibilité d’une science de la nature
- De la substance pensante à l’union de l’âme et du corps
- Les deux concepts d’homme, conditions de la science de la nature
- Chapitre 3 L’homme structural
Le « sujet assujetti »- Le non-homme des sciences humaines
- Contre Descartes : le non-sujet
- Contre Aristote : l’antinature
- Chapitre 4 L’homme neuronal
L’« animal comme les autres »- Deux paradigmes : cognitivisme vs structuralisme
- Le franchissement des frontières
- La fin des propres de l’homme
- Chapitre 1 L’homme antique
- Deuxième partie Configurations
- Introduction Des figures à la configuration
- Chapitre 5 Système
Des quatre manières d’être homme- Essentialisme ou antiessentialisme ?
- La place de l’homme dans le monde
- Les deux variantes opposées du naturalisme
- Les deux variantes opposées du dualisme antinaturaliste
- Chapitre 6 Récit
Quatre révolutions scientifiques- La révolution de la première figure : la possibilité d’une science naturelle
- La révolution de la deuxième figure : la possibilité d’une physique mathématique
- La révolution de la troisième figure : la possibilité des sciences de l’homme
- Formes aristotéliciennes et structures lévi-straussiennes
- La révolution de la quatrième figure : l’homme re-naturalisé
- Troisième partie L’envers des quatre figures
- Introduction De l’avers à l’envers de l’homme
- Chapitre 7 Attraits et dangers de l’animal rationnel
- Atouts moraux de l’essentialisme naturaliste
- Avantages et risques de l’homme « naturellement politique »
- Dangers politiques et moraux de l’homme « animal rationnel »
- L’invocation d’un concept essentialiste et naturaliste de l’humanité
- Chapitre 8 Attraits et dangers
de la substance pensante- « Arraisonnement » de la nature ?
- Atouts et risques de l’homme fait de deux substances
- Chapitre 9 Attraits et dangers du sujet assujetti
- L’humanisme des sciences humaines
- L’antiportrait de l’homme libéral
- De l’homme structural comme sujet assujetti aux sujets assujettis à tous les totalitarismes
- Chapitre 10 L’envers moral et politique
de l’homme naturalisé- Attraits et dangers de la naturalisation des affects et des conduites humaines
- Biologisme, évolutionnisme, racialisme, historicisme
- Deux conséquences du naturalisme antihiérarchique : post-humanisme et animalisme
- Notre humanité selon la version forte de l’animalisme
- L’animalisme (version faible) : stade suprême de l’humanisme, ou sa négation ?
- De l’humanité morale vis-à-vis des autres vivants
- Notre humanité politique selon l’animalisme (version faible)
- Notre humanité dans le miroir antispéciste
- Conclusion
Notre humanité - Index
- A
- B
- C
- D
- E
- F
- G
- H
- J
- K
- L
- M
- N
- O
- P
- Q
- R
- S
- T
- V
- W
- [
- a
- b
- c
- d
- e
- f
- g
- h
- i
- l
- m
- n
- p
- r
- s
- t
- v
- É
- â
- é
Commentaires
Laisser un commentaire sur ce livre