Penser l'islam Michel Onfray

Résumé

« Il est difficile, ces temps ci, de penser librement et encore plus de penser en athée. Affirmer que les idéaux de la philosophie des Lumières sont toujours d’actualité nous fait paradoxalement passer pour des réactionnaires, des islamophobes, voire des compagnons de route du Front National assimilé au fascisme. Dans un monde qui prétend en masse « Je suis Charlie », Voltaire revenu passerait pour un défenseur du fanatisme ! C’est le monde à l’envers. Je me propose de réactiver la pensée des Lumières dans ce Penser l’Islam. Non pas le penser en faveur ou en défaveur, ça n’est pas le propos, mais en philosophe. Je lis le Coran, examine les hadiths et croise avec des biographies du Prophète pour montrer qu’il existe dans ce corpus matière au pire et au meilleur : le pire, ce que des minorités agissantes activent par la violence, le meilleur, ce que des majorités silencieuses pratiquent de manière privée. Comment la république doit-elle considérer ces deux façons d’être musulman ? Y-a-t-il des relations et des points de passage entre minorités agissantes et majorités silencieuses, sachant que l’histoire est faite par les premières, pas par les secondes ? Ce livre remet également en relation ce qu’il est convenu d’appeler le terrorisme avec la politique étrangère islamophobe menée par la France derrière l’OTAN depuis des années. Nous nommons barbarie ce que nous ne voulons pas comprendre. L’islam terroriste a été partiellement créé par l’occident belliqueux. Les choses ne sont pas aussi simples que ce que, de part et d’autre, on voudrait nous faire croire. D’où la nécessité de se remettre à penser. Sur ce sujet comme sur d’autres.» M. O.

Auteur  :
Onfray, Michel, Auteur du texte
Éditeur :
Paris, Editions Grasset et Fasquelle,
Collection :
essai français
Genre :
Essai
Langue :
français.
Description du livre original :
1 vol. (180 p.) ; 21 cm
ISBN :
9782246859499.
Domaine public :
Non
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Table des matières

  • TABLE
  • Penser en post-République
  • Préface
  • Introduction
    Ni rire ni pleurer mais comprendre
  • Entretien
    • Dans votre Traité d’athéologie vous critiquez vivement les « trois monothéismes » tout en précisant que l’Occident aurait bien tort de mépriser l’islam. Mais, vous-même, avez-vous une connaissance approfondie de l’islam ?
    • Vous n’ignorez pas que les mots peuvent avoir une énorme influence sur les esprits… La laïcité, par exemple : que doit-on mettre derrière ce mot ? Qu’y mettez-vous vous-même ?
    • En janvier 2015, la France a traversé des événements tragiques qui ne sont pas sans rappeler le choc d’après le 11 septembre 2001…
    • À la suite des attentats de Paris, nombreux ont été ceux qui ont choisi de souffler sur les braises d’une islamophobie latente. Qu’en pensez-vous ?
    • Est-ce que l’intégration – ou la non-intégration – de la communauté musulmane en France est de nature à obscurcir la relation des Français à l’islam ?
    • Dès le lendemain des attentats de janvier, une large partie de l’opinion a cru devoir choisir comme slogan : « Je suis Charlie. » Était-ce le bon slogan ?
    • Avons-nous bien compris, au fond, les causes réelles du terrorisme ?
    • N’est-il pas injuste de « cibler » les musulmans ? De croire que l’islam est globalement « responsable » ?
    • N’y a-t-il pas une part de violence injustifiable dans cette suspicion à l’endroit de l’islam ?
    • Faut-il se battre pour la laïcité ?
    • Vous écrivez souvent que l’islam « apprend à décapiter ». N’est-ce pas une bien curieuse leçon de morale de la part d’une nation qui a inventé la guillotine ?
    • Beaucoup prétendent que l’Occident « néolibéral » est politiquement, et moralement, pornographique, idolâtre et ennemi de toute transcendance. Qu’en pensez-vous ?
    • Vous défendez la laïcité mais l’islam, vous ne l’ignorez pas, vaut pour tous les temps et tous les lieux. Doit-on, en conséquence, le rendre « compatible » avec la République ? Et qu’entendez-vous par « un islam à moderniser en profondeur » ?
    • Comment justifiez-vous le fait – fondé sur la « circulaire Chatel » – que les femmes voilées soient interdites de sortie scolaire ?
    • Ne pensez-vous pas que les musulmans ont le droit de refuser cette islamophobie institutionnelle ?
    • N’assiste-t-on pas à une confusion entre l’islam en tant que politique et l’islam en tant que religion ?
    • L’ancien président Sarkozy a déclaré qu’il interdirait le voile s’il revenait aux affaires. À l’époque de son premier mandat, il avait déjà interdit la burqa. Ne confond-il pas « burqa » et « voile » ?
    • Qu’est-ce qui vous autorise à voir le prophète Mahomet comme un homme de guerre alors qu’il ne voulait inscrire que l’humilité et la bonté dans le cœur des hommes ?
    • N’avez-vous pas l’impression d’aller trop loin ? De vous servir des textes secondaires pour jeter l’opprobre sur le Prophète – dont chacun reconnaît l’infinie sagesse ?
    • Vous parlez de sourates comme s’il y avait deux sortes de Coran : le spirituel d’un côté et le temporel de l’autre. Ignorez-vous donc qu’il n’y a qu’un seul Coran ?
    • Savez-vous que les sourates ont elles-mêmes connu des étapes mekkoises et des étapes médinoises ? Et que ces séquences se retrouvent parfois à l’intérieur de la même sourate ? Ne serait-il pas, de votre part, plus prudent d’étudier ces nuances avant de vous risquer à des jugements excessifs ?
    • « On doit pouvoir lire la Torah, la Bible et le Coran comme on lit Platon ou Aristote », écrivez-vous. Et vous ajoutez que ce programme n’est un « péché » que chez ceux qui n’aiment ni la liberté ni l’exercice de la raison…
    • L’athéisme peut-il accoucher d’une morale ?
    • La philosophie a-t-elle vraiment besoin de « désenchanter » le monde ?
    • Ne pensez-vous pas que l’actuelle confusion entre islam et terrorisme, entre musulmans et terroristes, est entretenue par des médias irresponsables ?
    • Où en est la gauche vis-à-vis de l’islam ?
    • Approuvez-vous la phrase fameuse de Marx sur la religion comme « opium du peuple » ?
    • L’islam, selon vous, partagerait donc avec le marxisme révolutionnaire une critique des valeurs du capitalisme libéral ?
    • Le contexte devient différent avec la décolonisation…
    • Mais le Coran n’est ni de droite ni de gauche…
    • Diriez-vous que, par anticapitalisme et anticolonialisme, la gauche islamophile s’est faite antisémite et antisioniste ?
    • Revenons aux préjugés désormais si répandus : comment lutter contre les idées trop vite acquises ?
    • Vous ne pensez pas qu’il convient de distinguer les textes fondateurs à portée universelle et les interprétations historiques dont la portée dépend davantage du contexte qui les a vues naître ?
    • Comment « penser ensemble » ce qui est en apparence contradictoire dans les textes fondateurs de l’islam ?
    • Faut-il prendre et faire prendre conscience de ce processus historique ? Faut-il le « déconstruire » pour remonter jusqu’au message originel ?
    • L’islam doit-il être « essentialisé » comme vous le faites ? Ne doit-il pas être saisi à travers son histoire, et à travers les circonstances de sa conceptualisation ?
    • Peut-on, doit-on, opposer l’islam et la laïcité ?
    • Le Coran, je vous le rappelle, n’exige que l’on se soumette à lui que dans les cas « justes »…
    • Comment définiriez-vous le statut du Coran ? Un texte « divin » dans son contenu et dans sa forme ? Ou « humain » par son langage ?
    • La pensée islamique doit trouver son chemin entre une lecture stricte du Coran et une interprétation par définition incertaine…
    • Comment faire face à l’obscurantisme et à l’autoritarisme de certaines élites politiques trop soumises à des institutions religieuses ?
  • Conclusion
    Pour ne pas conclure
    • Après l’annonce des attentats cette nuit à Paris, vous avez écrit sur votre compte Twitter : « Droite et gauche qui ont internationalement semé la guerre contre l’islam politique récoltent nationalement la guerre de l’islam politique. » N’avez-vous pas l’impression de faire le procès de la victime plutôt que celui du coupable ?
    • Faire porter la responsabilité à l’État français qui est engagé militairement en Syrie, n’est-ce pas une manière de dédouaner les terroristes ?
    • Considérez-vous vraiment les terroristes comme des militants de l’islam politique ?
    • Leur radicalisation obéit-elle à un choix rationnel ?
    • Même sans une intervention en Syrie, ne pensez-vous pas que Daesh aurait frappé de toute façon la France ?
    • Dans son communiqué de revendication, Daesh parle à propos des victimes du Bataclan de « centaines d’idolâtres dans une fête de perversité ». Ces gens-là ne haïssent-ils pas avant tout ce que nous sommes ?
    • Voyez-vous dans cet événement la réalisation de la prophétie de Camus dans La Peste : « La peste réveillerait ses rats et les enverrait mourir dans une cité heureuse » ?
    • La France doit-elle se désolidariser de la coalition internationale engagée en Syrie et en Irak ?
    • Les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher avaient été suivis d’un mouvement d’unité nationale. Pensez-vous qu’il en sera de même après la tragédie de cette nuit ? Craignez-vous une guerre civile ?
    • Pensez-vous que cette tragédie va créer un malaise avec la communauté musulmane en France ?
    • Sommes-nous vraiment en guerre ?
    • Face à cette situation, le peuple français a-t-il suffisamment d’anticorps pour résister sans se déchirer ?
    • Faites-vous confiance à François Hollande pour surmonter cette nouvelle épreuve ?

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