Le bon gouvernement Pierre Rosanvallon
Résumé
Nos gouvernements sont démocratiques au sens où ils ont été consacrés par les urnes à l'issue d'une compétition ouverte. Mais nous ne sommes pas gouvernés démocratiquement, car l'action gouvernementale n'est pas soumise à des règles démocratiques clairement établies. Et pour cause : la théorie démocratique s'est jusqu'à présent limitée à penser les termes de la représentation et de l'élection ; ceux de l'exercice du pouvoir exécutif sont restés dans l'ombre. En mettant en exergue le mouvement de présidentialisation des démocraties qui s'est opéré à travers le monde depuis une trentaine d'années, Pierre Rosanvallon montre que le désenchantement politique contemporain ne se nourrit pas seulement de la "crise de la représentation" mais aussi d'un mal-gouvernement dont il est urgent de comprendre les mécanismes pour déterminer les conditions d'un nouveau progrès démocratique. Ce livre propose d'ordonner les aspirations et les réflexions qui s'expriment aujourd'hui dans de nombreux secteurs de la société civile et dans le monde militant en distinguant les qualités requises des gouvernants et les règles organisatrices de la relation entre gouvernés et gouvernants. Rassemblées, celles-ci forment les principes d'une démocratie d'exercice comme bon gouvernement.
- Auteur :
- Rosanvallon, Pierre
- Éditeur :
- Paris, Seuil, 2015
- Genre :
- Essai
- Langue :
- français.
- Description du livre original :
- 1 vol. (416 p.)
- ISBN :
- 9782021224221.
- Domaine public :
- Non
Table des matières
- D’une démocratie à l’autre
(Introduction)- La présidentialisation des démocraties
- Le fait générateur : la prédominance de l’exécutif
- Le modèle parlementaire-représentatif
- Le rapport gouvernés-gouvernants
- Déclin et redéfinition des partis
- Vers de nouvelles organisations démocratiques
- Un autre universalisme démocratique
- Les quatre démocraties
- I Le pouvoir exécutif : une histoire problématique
- 1. Le sacre de la loi et le déclassement de l’exécutif
- L’idée d’un règne de la loi
- Une utopie politique
- Le déclassement révolutionnaire du judiciaire
- La disqualification de l’exécutif
- 2. Le culte de l’impersonnalité et ses métamorphoses
- L’idée d’un pouvoir sans tête
- Un pouvoir collégial, non élu
- Bonaparte : retour d’un nom propre et nouveau régime de la volonté
- Le nouvel âge de l’impersonnalité
- Exception française ou modernité démocratique ?
- 3. L’âge de la réhabilitation
- Avènement des foules et renforcement de l’exécutif
- Le choc de la Grande Guerre et le culte des chefs
- L’extension du champ de l’action publique et le déclin de la loi
- 4. Les deux tentations
- L’idéal technocratique
- L’état d’exception
- Continuités et ruptures
- 1. Le sacre de la loi et le déclassement de l’exécutif
- II La présidentialisation des démocraties
- 1. Les expériences pionnières : 1848 et Weimar
- 1848 en France ou le triomphe de l’irréflexion
- La Constitution de Weimar
- Max Weber et la démocratie plébiscitaire
- Le laboratoire du désastre
- 2. De l’exception gaullienne à la présidentialisation généralisée
- Les hésitations de l’après-guerre
- Une exception américaine
- Le moment gaullien
- La diffusion de l’élection présidentielle
- La personnalisation au-delà de la présidentialisation
- 3. Incontournable et problématique
- Les ressorts démocratiques de la présidentialisation
- Les limites spécifiques de la légitimation par l’élection
- Présidentialisme et propension à l’illibéralisme
- Sur la notion d’« impossible retour en arrière »
- 4. La régulation de l’illibéralisme
- L’encadrement de l’élection
- Reparlementariser la démocratie ?
- Les voies nouvelles de l’impersonnalité
- 1. Les expériences pionnières : 1848 et Weimar
- III La démocratie d’appropriation
- 1. Le rapport gouvernés-gouvernants
- La raison des maîtres
- L’âge de la séduction et de la manipulation
- Penser le rapport gouvernés-gouvernants
- Autogestion, autogouvernement, auto-institution
- L’impossible abolition de l’extériorité
- Domination et asymétrie
- La démocratie comme qualité
- 2. Lisibilité
- L’œil du Parlement sur le gouvernement
- L’œil du peuple sur ses représentants
- Bentham et les yeux de la démocratie
- Empire de la visibilité et misère de la lisibilité
- Les démons de l’opacité
- Le droit de savoir et les institutions de la lisibilité
- Une certaine préférence sociale pour l’opacité ?
- 3. Responsabilité
- Une invention anglaise
- De la banalisation à la panne
- Refonder la responsabilité politique
- La responsabilité-reddition de comptes
- La responsabilité d’engagement face à l’avenir
- 4. Réactivité
- Écouter et gouverner : leçon d’histoire régressive
- Polarisation et rétrécissement de l’expression citoyenne
- La démocratie atrophiée
- Les figures d’une démocratie interactive
- 1. Le rapport gouvernés-gouvernants
- IV La démocratie de confiance
- 1. Les figures du bon gouvernant
- Le prince vertueux
- Le pur élu
- L’homme-peuple
- L’homme politique par vocation
- L’homme de confiance
- 2. Parler vrai
- Quelques éléments d’histoire
- Utopies et trahisons
- Les ressorts du parler vrai
- Les batailles du parler vrai
- 3. Intégrité
- Les trois transparences
- Essais de clarification
- Les institutions de l’intégrité
- Les régimes de sanction
- 1. Les figures du bon gouvernant
- La deuxième révolution démocratique
(Conclusion)- Institutions et acteurs de la démocratie d’exercice
- Démocratie fonctionnelle et démocratie concurrentielle
- Retrouver un rapport positif à l’avenir
- Index
- Table
- Du même auteur
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