De la Terre aux hommes : la géographie comme vision du monde Paul Claval

Résumé

La géographie est née de la volonté de donner une base scientifique aux savoir-faire, pratiques et savoirs empiriques qui ont transformé notre planète en une « Terre des Hommes ». Cette construction, commencée il y a vingt-cinq siècles, a été progressive. Les connaissances géométriques relatives à la forme de la terre et à l’orientation sont acquises dès l’Antiquité grecque. À partir de la fin du XVIIIe siècle, les sciences de la nature et les sciences de l’homme viennent formuler de manière rationnelle la perception des milieux et de l’organisation spatiale des groupes. Au début du XXe siècle, la géographie devient une science du paysage, appuyée sur un regard contrôlé qui permet d’offrir une image objective du monde, d’en analyser les composantes, d’y discerner des structures et des processus. Mais ce n’est que récemment que le regard de l’autre, son expérience des milieux et de l’espace sont pris en compte dans la pensée géographique. De la Terre aux Hommes offre une réflexion sur ce « tournant culturel » de la discipline. Devenu critique, rompant avec les conventions qui limitaient ses investigations, le géographe vient éclairer d’un jour nouveau un monde où la culture joue un rôle fondamental. Paul Claval, professeur émérite à l’université Paris IV-Sorbonne, consacre ses recherches à l’histoire et à l’épistémologie de la géographie, à la géographie économique, sociale et politique, à la logique des systèmes territoriaux et aux problèmes culturels.

Auteur  :
Claval, Paul (1932-....)
Éditeur :
A. Colin,
Collection :
Le temps des idées
Genre :
Essai
Langue :
français.
Note :
Bibliogr. p. 387-407. Index
Mots-clés :
Nom commun :
Géographie
Description du livre original :
1 vol. (413 p.) ; 22 cm
ISBN :
9782200274580.
Domaine public :
Non
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Table des matières

  • Remerciements
  • Avant-Propos
  • Première partie. Terre des Hommes
    • Introduction. La géographie : pratiques, savoir-faire, connaissances
    • 1. La géographie comme pratique, savoir-faire et savoir empirique
      • La géographie est un savoir banal, à la portée de tout un chacun
        • Sciences sociales et savoirs vernaculaires
        • Les savoirs géographiques des sociétés traditionnelles
        • Les savoirs géographiques d’un monde urbanisé
        • Tout homme est géographe
        • Spécificité et difficultés de l’ethnogéographie
      • La géographie, ça sert aux hommes à s’orienter
        • Le corps est orienté
        • Définir une orientation : points de repère et amers
        • L’apprentissage de l’orientation
        • Les points cardinaux
        • La toponymie : un tapis de noms étalé sur la terre
        • Les difficultés de la description
      • La géographie, ça assure l’emprise humaine sur la terre
        • Chasseurs et pêcheurs : l’exemple des Inuitnnait, les Esquimaux du Cuivre
        • L’exemple des pasteurs sahariens
        • La prise des populations agricoles sur l’environnement
        • Les savoir-faire indispensables pour se loger et transformer la matière
        • Des connaissances géographiques qui sont rarement explicitées
      • La géographie, ça aide à structurer l’espace social
        • Les droits d’usage et de propriété du sol structurent l’espace des hommes
        • Coopération et division du travail
        • Formes d’interaction et échange
        • Transport et communication
        • Le rôle des contacts
        • Marchés et organisation des échanges
        • Les pratiques de la régulation sociale et du pouvoir
        • La confection de recueils d’informations géographiques
        • Conclusion
      • La géographie, ça sert, aussi, à faire la guerre
        • Pour se battre, il faut connaître et utiliser le milieu
        • Une analyse qui varie avec les armes et les moyens de s’en défendre
        • Logistique et communication
        • Ruse et surprise
        • Le rôle de la carte
        • Les savoir-faire de la guérilla
    • 2. La géographie comme expérience de l’espace et des lieux
      • Habiter
        • Habiter : la maison, l’appartement, le chez-soi
        • Habiter : le voisinage, les commerces, l’école, la paroisse
        • Habiter : le travail
        • Habiter : la familiarité avec les lieux et avec les gens
        • La diversité de l’habiter
      • Voyager
        • Partir : un prix à payer
        • Partir : une libération
        • Voyager : une succession d’épreuves
        • Le voyage : la multiplicité des motivations
        • Le voyage : le dépaysement, l’étonnement, la découverte de l’altérité et de l’exotisme
      • L’ici et l’ailleurs, le même et l’autre, hétérotopies
        • Transitions et effets de seuil
        • Les dimensions sociales de l’ailleurs et de l’altérité : les hétérotopies faibles
        • Les dimensions sociales de l’ailleurs et de l’altérité : les hétérotopies fortes
        • L’hétérotopie maximale : l’opposition du profane et du sacré
      • L’imagination géographique et l’expérience des autres mondes
        • Au-delà du visible : les espaces imaginés
        • La Terre sans Mal des Tupi-Guarani
        • La construction de l’immanent : une opération géographique
        • L’autre lecture du sacré : les points où affleure le transcendant
        • Du monde réel aux espaces qui révèlent sa vraie nature et indiquent ce qui doit être
    • 3. La géographie comme science : l’apport des Grecs et sa réinterprétation à la Renaissance
      • Une discipline scientifique qui s’annonce en Ionie
        • Des géographies vernaculaires dont les premiers textes gardent la trace
        • Une notion qui se précise au ive  siècle avant notre ère
        • Le rôle de la pensée ionienne : un nouvel ordre politique
        • L’image de la cité et l’image du monde
        • La carte ionienne
      • « Cette science sublime qui lit dans le ciel l’image de la Terre » (Ptolémée)
        • Géométrie de la sphère et cosmographie
        • Sphère armillaire, climats et zones
        • Eratosthène, les parallèles et les méridiens
        • Hipparque et Ptolémée
      • Les Grecs décrivent la Terre
        • La géographie régionale saisit des ensembles
        • Géographie ou chorographie ?
        • L’homme et le milieu
        • Géographie et ethnographie
        • La dialectique du centre et de la périphérie chez les Grecs : la curiosité ethnographique
        • La dialectique du centre et de la périphérie : une dimension coloniale et impériale
        • Des ambitions variables
      • La géographie de la Renaissance et des Temps modernes
        • Le Moyen Âge : déclin théorique et avancées empiriques
        • La traduction de Ptolémée et les grandes découvertes
        • Les géographes de la Renaissance et les périphéries du monde
        • La fin du géocentrisme et les nouvelles façons de concevoir la Terre : Varenius
        • Géographie humaine et géographie appliquée
    • 4. La géographie moderne et ses mutations
      • La grande bifurcation du xviiie  siècle
        • La cartographie, devenue scientifique, se détache de la géographie
        • Géographie et exploration
        • Le triomphe de la raison naturaliste et la naissance de la géographie physique
        • Des diverses façons de penser le monde social
        • Quatre pistes ouvertes pour la construction d’une géographie de l’homme
      • Les nouveaux espaces de l’économique et du politique
        • Volonté du peuple et mise en place de l’État-nation
        • La compétition économique sur la scène mondiale
        • Géographie et impérialisme
      • De la statistique aux systèmes d’informations géographiques
        • Statistique et arithmétique politique
        • L’essor de la cartographie thématique
        • Les systèmes d’informations géographiques aux alentours de 1900
        • Les systèmes d’informations géographiques aujourd’hui
      • La naissance de la géographie humaine
        • Une géographie du destin de l’humanité
        • L’évolutionnisme, les relations hommes/milieu et la naissance de la géographie humaine
        • La géographie vidalienne
        • Les différentes formulations de la géographie classique
      • De la géographie classique à la nouvelle géographie, révolution ou accomplissement ?
        • La géographie classique
        • Les limites de la géographie classique
        • Des remises en cause : Edward L. Ullman et Jean Gottmann
        • La Nouvelle Géographie des années 1950 et 1960
        • Révolution ou accomplissement ?
      • Remises en cause
        • Les sciences sociales comme constat, comme critique ou comme construction
        • La remise en cause des présupposés, des limites et des subdivisions de la géographie
        • La géographie du temps et la construction du social
        • La prise en compte de l’expérience
        • Le genre
        • Le postcolonialisme
      • La Terre des hommes à l’ère numérique
        • Comment reconstruire la géographie dans un monde où les distances pèsent moins ?
        • La dimension écologique : sauver la Terre des hommes
        • L’impact des télécommunications et de la numérisation : de nouvelles distributions
        • Des hommes en quête d’identités
        • La néogéographie
        • Géographie et aménagement de l’espace
      • Conclusion
        • Les étapes
        • La situation actuelle
        • Une discipline complexe
        • Des leçons essentielles
  • Deuxième partie. Le paysage des géographes
    • Introduction
    • 1. L’œil du géographe
      • Le paysage : une notion à géométrie variable
      • La découverte du paysage par les géographes
        • Un terme qu’on hésite longtemps à employer
        • La géographie s’affirme comme science du (ou des) paysage(s)
      • Le regard du géographe construit le paysage
        • Il faut rendre la physionomie du pays
        • Le regard du géographe
        • L’œil du géographe : intuition ou entraînement ?
      • De la vision horizontale à la vision verticale
        • Le paysage vu de haut : un rêve progressivement réalisé
        • Le passage à la vision verticale couronne l’analyse géographique du paysage
        • La découverte des différentes composantes du paysage
      • Les structures paysagères
        • Vidal de la Blache et les structures paysagères
        • Le paysage est répétitif
      • Le paysage comme interface
        • L’interface atmosphère, hydrosphère, lithosphère, ou la biosphère
        • Le paysage comme interface homme/nature
      • Approfondir l’analyse du paysage
        • Imaginer ce que cache la surface visible : les structures géologiques
        • Saisir un volume végétal dans sa globalité
        • Substituer un film à la vue instantanée
      • La lecture fonctionnelle des paysages
        • L’interprétation fonctionnelle des paysages physiques : le cycle d’érosion
        • Expliquer la genèse d’un relief
        • La lecture fonctionnelle des paysages humanisés : le monde rural
        • La lecture fonctionnelle des paysages humanisés : le monde urbain
        • Les limites de l’analyse fonctionnelle : des paysages qui mentent
      • La lecture archéologique et la lecture culturelle des paysages
        • La lecture archéologique du paysage
        • La lecture culturelle des paysages
        • La dimension symbolique des paysages
      • Approches allemandes et américaines
        • Les approches allemandes
        • Les approches américaines
      • Évolution et difficultés
        • Le rôle croissant de la vision verticale
        • Les nouvelles approches écologiques : derrière les êtres vivants, les pools de gènes
        • Qu’est-ce qu’un paysage touristique ?
        • Qu’est-ce qui fait qu’un quartier est plus attirant qu’un autre ?
        • Deffontaines et les limites de l’approche positive du paysage
    • 2. Le regard des autres
      • L’œil du géographe en procès
        • La critique d’une vision qui privilégiait le progrès
        • La critique d’une vision qui privilégiait l’ordre et la permanence
        • La mutation des sciences sociales et le tournant culturel de la géographie
      • Perception et représentations
        • La formation du regard
        • L’espace comme chaînon de la communication
        • La dimension sociale du regard
        • Immobilité et déplacement
        • Expérience paysagère et émotivité
        • Paysage et sémiologie
      • Les forces qui modèlent le paysage et la logique foncière
        • Les forces naturelles
        • Les forces économiques
        • Les formes de sociabilité et leur logique
        • La logique foncière
      • Paysage et logique du regard
        • La logique paysagère
        • Se montrer et s’intégrer au paysage public
        • Se réserver la jouissance du paysage
        • Les spécificités du paysage urbain
        • Paysage-empreinte ? Paysage-matrice ? Le paysage comme média
      • Décisions et stratégies
        • L’organisation de l’espace et les décisions qui le modèlent
        • Les formes éphémères des paysages et leur signification
        • Le rôle des pouvoirs publics
        • Le rôle des propriétaires fonciers et immobiliers
        • Les utilisateurs
        • La part des paysages hérités est généralement dominante
        • Les visées paysagères de la plupart des acteurs sont limitées
      • Les paysages vernaculaires d’hier et d’aujourd’hui 
        • Les paysages vernaculaires des sociétés traditionnelles
        • La remise en cause des paysages vernaculaires traditionnels
        • Habitat pavillonnaire et banlieues
        • La dimension vernaculaire des paysages d’aujourd’hui
      • Les élites et le paysage
        • Les classes dominantes et l’environnement
        • Loisir, mobilité et goûts paysagers
        • Le Grand Tour et les paysages
        • Le paysage comme instrument du pouvoir. L’exemple de Versailles
      • Les civilisations paysagères
        • Modernité et révolution du regard
        • L’idée de civilisation paysagère
        • L’esthétisation du paysage par la peinture et par l’art des jardins
      • Paysage et identité
        • Des « sociétés géographiques » aux sociétés historiques
        • Paysage et communauté nationale
        • La construction des identités imaginées
        • Mutation des cultures vernaculaires, disparition de la mémoire vive et crise identitaire
        • Identité, paysage et sociétés multiculturelles
      • Dynamiques sociales et paysages dans le monde contemporain
        • De nouvelles conditions techniques
        • L’étalement des établissements humains et la globalisation des lieux
        • Des aménagements parachutés
        • Les non-lieux des espaces de communication
      • Paysage et représentations dans le monde contemporain
        • De nouvelles conceptions de l’espace
        • La démocratisation des valeurs paysagères
        • L’évolution des représentations
      • Le temps des politiques paysagères
        • L’encadrement des décisions qui influent sur le paysage s’est renforcé
        • L’impact paysager des idéologies contemporaines et les politiques paysagères
        • La montée des politiques paysagères
        • La Convention européenne du paysage
        • Du paysage des experts à celui des usagers
      • Conclusion
  • Troisième partie. Trois images du monde
    • Introduction
    • 1. L’image du monde aux alentours de 1900
      • Une géographie de terrain
        • Le terrain : un métier
        • De la vue locale à l’appréhension d’ensembles
        • L’apport du terrain : appréhender la vie
      • Un monde rural encore traditionnel
        • La campagne traditionnelle : systèmes agricoles et genres de vie
        • Le monde rural traditionnel et ce qui le bouleverse
      • Un monde industriel
      • Un monde urbain
        • Les villes : tableau, « biographie », site et situation
        • La ville organise l’espace
      • Nature et tourisme
        • Le nécessaire contact avec la nature
        • L’essor du tourisme
      • États et empires
        • L’échelle nationale
        • L’échelle internationale
      • Un positivisme mâtiné d’intuition
    • 2. L’image du monde après la Seconde Guerre mondiale
      • Jean Gottmann et les États-Unis
        • La Virginie au milieu du xxe  siècle
        • Mégalopolis
      • Des genres de vie aux populations
        • Le malaise de la géographie
        • La critique de la notion de genre de vie
        • La géographie de la population
        • Colin Clark et les secteurs d’activité
      • Le poids de l’économie
        • Les emprunts à l’économie spatiale
        • La nouvelle géographie et la scène économique traditionnelle
        • Les dynamiques économiques du monde actuel
        • Dans le monde développé
      • Une géographie de l’information
        • Un exemple : l’information économique
        • La portée limite des informations
        • Gunnar Törnqvist et le rôle des contacts
        • Le rôle des coûts de commutation
        • En conclusion : le rôle décisif de l’information
      • L’invention du tiers-monde
        • La géographie tropicale
        • La géographie du développement
      • Des genres de vie aux budgets espace-temps : une approche sociale et politique
        • De l’analyse du genre de vie à celle des emplois du temps
        • Les budgets espace-temps : la « Time Geography »
        • De l’analyse des budgets espace-temps aux collectivités et aux classes
        • De l’analyse des budgets espace-temps aux institutions : le fonctionnement social
        • Distance sociale, climat de confiance et fonctionnement des institutions
      • Comment fonctionnent les sociétés ? L’architecture sociale et politique des groupes
        • Architecture sociogéographique et fonctionnement des sociétés traditionnelles
        • Architecture sociogéographique et fonctionnement du monde actuel
        • De l’État traditionnel à l’État moderne
        • Le système représentatif
        • Un univers économique structuré par l’entreprise
        • Espace, pouvoir et société aux États-Unis
    • 3. L’image du monde au début du xxie siècle
      • La globalisation bouleverse le monde
        • L’accès universel aux formes concentrées d’énergie
        • Communication et globalisation
        • Coûts de commutation, réseaux de communication et organisation de l’espace
        • De nouvelles dynamiques de concentration et de dispersion
        • Une économie de la connaissance
          • Les limites de la planète
      • Singapour, ou le paradis de la globalisation d’après Rodolphe de Koninck
        • L’héritage de Raffles
        • Un pari audacieux
        • Aménager le paradis
        • Le prix à payer
      • Les antimondes de la globalisation
        • Le bidonville comme antimonde planétaire
        • Les îles de l’antimonde
      • Globalisation, cultures et identités
        • Un monde de mobilité
        • L’accélération du changement
        • Les mutations de la culture
        • De la modernité à la postmodernité. La crise des identités
      • De nouvelles configurations de l’espace
        • Le présent et le futur, l’espace et le temps
        • De l’espace-mosaïque à l’espace-dédale ou labyrinthe
        • Les formes bâties : de la nécessité au jeu
        • La ville festive
      • Nouvelles curiosités, nouvelles échelles
        • Les limites des curiosités d’hier : l’exemple de Demangeon
        • Le rôle de l’imaginaire
        • Choix des échelles et travail féminin
        • L’attention nouvelle à l’échelle domestique
        • La géographie du genre
          • À plus grande échelle : le corps
      • Conclusion : Le Temps des collines
        • Un monde mouvant
        • Le Temps des collines
        • Une géographie plus humaine
  • Bibliographie

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