La religion des seigneurs : histoire de l'essor du christianisme entre le Ier et le VIe siècle Éric Stemmelen
Résumé
Les débuts du christianisme ont toujours été expliqués en suivant les sources chrétiennes, qui évoquent une vague de conversions et présentent l'essor des Églises comme un phénomène avant tout spirituel. Alors même que la recherche académique a fait des progrès considérables, l'histoire sainte continue de déformer notre vision de cette époque. S'appuyant sur des travaux récents et une relecture soigneuse des sources latines et grecques, ce livre reprend à nouveaux frais une question vieille comme le monde. Comment les Églises chrétiennes, qui ne représentent guère que 5% des habitants de l'empire vers l'an 300 sont-elles devenues en un siècle une religion d'État ? De cette révolution culturelle sans précédent, que nous disent l'économie, la sociologie, la science politique ? L'essor du christianisme est contemporain d'une crise profonde de l'empire romain, qui voit s'effondrer un modèle économique fondé sur l'esclavage, au moment précis où se développent des latifundia. Faute d'esclaves, comment mettre au travail des hommes libres ? Les vertus attendues d'un citoyen ne sont plus les mêmes. La religion chrétienne raconte et façonne l'homme nouveau. Travailleur, obéissant, tourné vers la famille, il est le socle sur lequel les grands propriétaires fonciers vont édifier une nouvelle économie, avant de s'emparer du pouvoir politique. Et l'empire chrétien établi par Constantin et Théodose va faire ce que font tous les empires : récrire l'histoire.
- Auteur :
- Stemmelen, Éric (1952-....)
- Éditeur :
- Michalon, DL 2010
- Genre :
- Documentaire
- Langue :
- français.
- Note :
- Bibliogr. p. 293-313
- Mots-clés :
- Description du livre original :
- 1 vol. (316 p.) ; 24 cm
- ISBN :
- 9782841865437.
- Domaine public :
- Non
Table des matières
- Prologue. Trois siècles de lente progression
- 1 — La crise de l'esclavage romain
- Ils sont les travailleurs ; ils sont les parias
- Ah ! le travail te pèse et la douleur t'étonne !
- De meurtre, de fureur, de guerre, d'esclavage
- Rome avait trop de gloire, ô dieux, vous la punîtes
- C'est que l'un est le maître et l'autre le fermier
- Écoute ces seigneurs à mines téméraires
- Nous, les forçats du sol, les captifs de la glèbe
- 2 — Le christianisme en renfort du colonat
- Et l'homme était leur chef, bien qu'il fût leur égal
- Il avait tout le jour travaillé dans son aire
- Ainsi nos cœurs profonds sont par l'amour troublés
- Le seigneur est la griffe et le prêtre est la dent
- 3 — La montée en puissance
- Rome avait étendu sa pourpre sur la fange
- Tel est le sort du peuple ; il faut qu'il s'y résigne
- D'où viennent ces essaims tumultueux d'idées ?
- Ceux qui virent cela crurent en Jésus-Christ
- Les lions dans la fosse étaient sans nourriture
- J'ai le Rhin aux sept monts, la Gaule aux sept provinces
- Et l'empereur, pareil aux fleurs qui durent peu
- 4 — La prise du pouvoir
- Le ciel est à qui peut acquitter le loyer
- Pourvu que de l'Église on maintienne les rentes
- Et que le maître avait sous ses pieds ces prélats
- Nous sommes des seigneurs bienfaisants et très doux
- Il porte haut la tête étant une âme ancienne
- 5 — Vers la religion d'État
- Quelque chose qui semble une croix météore
- Les seigneurs vont aux rois ainsi qu'au miel les mouches
- Les chambres de torture étaient d'âpres demeures
- Des révolutions que Dieu déchaîne et pousse
- 6 — La christianisation forcée
- Vierges pures ayant la Vierge sainte en elles
- Que de noms révérés la religion nomme
- Et l'homme dit : « La paix soit avec vous, lions ! »
- Si vous venez ici m'ennuyer, tas de dieux !
- Car les religions sont des choses mortelles
- Ah ! certes, ces passants que vous nommez les dieux
- C'était Satan régnant au nom de Jésus-Christ
- 7 — La dictature intégriste
- Le bruit lugubre fait par les religions
- La vertu du chrétien, la liberté du juif
- Cet homme, moins semblable aux vivants qu'aux aïeux
- Roi, le trône et l'autel sont le même principe
- L'État devient plus fort par la terreur qu'il sème
- Quand tout un peuple écume et bat les durs récifs
- Le peuple semble las d'être sur les genoux
- L'empereur ne veut rien sans que Dieu le désire
- 8 — L'ordre moral
- Car la maternité, c'est la grande action
- Son œil lascif errait [dans] la nuit comme une flamme
- Les femmes y venaient pour s'y prostituer
- Et les reines du roi se baignaient toutes nues
- Elle est morte au milieu d'une nuit de délices
- 9 — Une révolution culturelle
- Par l'âcre odeur qui sort de votre autodafé
- Un travail inconnu sur le cerveau des hommes
- La ruine est promise à tout ce qui s'élève
- Leur seule volonté c'est de ne pas comprendre
- Quelque mépris qu'Orphée inspire à Chrysostome
- 10 — L'Empire des seigneurs
- C'est de ces noirs seigneurs que la misère sort
- Des intérieurs d'or, de jaspe et de porphyre
- Dans on ne sait quel luxe abject, lâche, énervant
- Sangloter la misère aux gémissements sourds
- Nous étions très puissants ; de l'argent plein nos coffres
- 11 — L'Orient et l'Occident
- Sire, les schismes vont à l'attaque du temple
- Alors, dans cette foule où grondait la bataille
- Tout est mort ; seuls ces rois épouvantables vivent
- Ils gisent, accablés par le destin hideux
- Les fléaux, les douleurs, l'ignorance, la faim
- Des vainqueurs abrutis de crime, ivres d'encens
- Épilogue — La violence ou l'échec
- Annexe 1— Problèmes historiographiques
- Annexe 2 — Sources historiques sur les premiers chrétiens
- Bibliographie
- I. Sources
- II. Ouvrages et articles (études générales)
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