La chute de l'Empire romain - Une histoire sans fin Bertrand Lançon
Résumé
La " chute " de l'Empire romain ne cesse de faire couler beaucoup d'encre. Plus encore, elle a suscité un nombre de publications sans précédent ces dernières années. On la traite à tort comme une énigme historique qu'il s'agirait de résoudre en identifiant les causes, alors que c'est bien la longévité de l'Empire romain qui relève de l'énigmatique. Si elle fascine autant, c'est parce qu'elle agit tel un miroir reflétant les peurs contemporaines du déclin et de l'effondrement, qui connaissent aujourd'hui un nouvel essor au sein de l'" Empire américain " comme de l'Union européenne. Si ce livre raconte et interroge naturellement le dernier siècle de l'empire d'Occident, il entend montrer que sa " chute " est largement un fantasme. Non seulement il est impossible d'en épuiser la réalité, mais encore la culture occidentale semble n'avoir aucun désir d'y renoncer. La raison en est peut-être que cet abandon mettrait en cause le pessimisme foncier qui la sous-tend. Cette " chute " est devenue une histoire sans fin, car on s'efforce en vain d'accumuler les facteurs incertains d'un événement sans contours définissables, tandis qu'elle sert en réalité de miroir et d'exutoire à nos angoisses.
- Auteur :
- Lançon, Bertrand
- Éditeur :
- Paris, Perrin, 2017
- Genre :
- Essai
- Langue :
- français.
- Description du livre original :
- 1 vol. (416 p.)
- ISBN :
- 9782262048266.
- Domaine public :
- Non
Table des matières
- Préface
- Glossaire des sources
- Préambule
- I Une affaire non classée
- Les termes du dossier
- II La chute de l’Empire romain
n’aura pas lieu- Fall
- Ozanam vs Gibbon
- Un fait difficilement cernable
- III PREMIER MIROIR
Roma inrupta : le sac de 410- Un nouveau degré dans le mythe
- Un événement traumatique
- Les protagonistes
- Rome, la mère des villes
- L’empereur Honorius (395-423)
- Le trek des Goths
- Les premières incursions d’Alaric (401-403)
- Le raid de Radagaise (405-406)
- La politique de Stilicon
et la nouvelle incursion d’Alaric (408)
- La mère du monde assassinée
- Le premier blocus (décembre 408)
- Ambassades romaines à Ravenne
- La disgrâce d’Olympius
- Le deuxième blocus (nov.-déc. 409)
et la proclamation d’Attale - Le troisième blocus (juillet-août 410)
- Le sac de la Ville
- Un pillage et des violences sous contrôle ?
- La reprise du trek wisigothique
- Plaies éphémères et meurtrissures durables
- Une reprise en main impériale
- L’Afrique, terre d’accueil
- Un afflux de réfugiés en Orient
- Tentatives d’usurpation
- Les causes de la prise de Rome
- La politique de Théodose et de Stilicon
- Honorius inflexible
- Le jeu des ambitions et des clientèles :
Olympius, Jovius, Sarus- Olympius
- Jovius
- Sarus
- Une punition divine ?
- Réflexions chrétiennes :
la fin de l’éternité romaine ?- Le catastrophisme de Jérôme
- L’optimisme d’Orose
- Le réalisme d’Augustin
- Appréciations plus tardives
- Ce qu’enseignent les sources
- Les Romains face aux Barbares :
un clivage erroné - Les Goths : des nomades
en recherche d’intégration - Des enjeux religieux
- Un grand absent : l’évêque de Rome
- Pourquoi Honorius a-t-il abandonné Rome
à son sort ?
- Les Romains face aux Barbares :
- Sous un autre jour
- IV DEUXIÈME MIROIR
Le spectre des grandes invasions- Les peuples rhénans
- « Barbares » et romanité
- Identité et ethnogenèse
- La propension actuelle
à relier l’immigration à la chute
- V TROISIÈME MIROIR
Le rétrécissement territorial
de l’Empire d’Occident- Les années 407-418 : Bretagne, Germanies, Espagnes, Aquitaine
- La soustraction de l’Afrique (429-439)
- L’Italie (476-490)
- Les Gaules (418-486)
- Survivance de l’ancienne dyarchie romaine
- VI QUATRIÈME MIROIR
L’emprise des maladies sur la démographie- La pathocénose
- La marotte du saturnisme
- Lepra : le faux ami
- Les pandémies
- Un « nosomonde »
- Le fantôme d’un déclin démographique
- Une base de données : la famille d’Ausone
- La conjoncture/conjecture climatique
- VII CINQUIÈME MIROIR
L’idée d’un collapsus économique- La « régression de l’économie monétaire
en Occident »- L’or
- La baisse du stock monétaire et des frappes
- Production et échanges
- Les agri deserti
- La question des épaves
- Une société n’est pas réductible
à sa vaisselle cassée - Le colonat agraire
- Financements et dépenses :
guerre et paix coûteuses- Le mythe de la fiscalité dévorante
- Métamorphoses de l’évergétisme
- Les catastrophes naturelles
- Le maintien de l’art de vivre romain
- La cuisine
- Les bains
- Le papyrus
- La « régression de l’économie monétaire
- VIII SIXIÈME MIROIR
La perception d’un christianisme délétère- La tradition d’une religion publique
- Églises et État
- Évêques et ascètes
- Valeurs partagées, valeurs inversées
- La fermentation des divisions chrétiennes
- Christianisme et « paganisme »
- IX SEPTIÈME MIROIR
La croyance en un affaissement culturel- Écoles et enseignement :
grammaire et rhétorique - L’effacement progressif du bilinguisme
- La sortie d’une société épigraphique
- Effacement de l’ancienne religiosité ?
Fin du sacrifice et crépuscule des dieux - Une abondante production écrite
- La densité des correspondances
- Des histoires aux chroniques
- Un souci d’érudition intact
- La singulière Cité de Dieu
- Une poésie florissante
- Un point culminant du droit
- La floraison des traités médicaux
- La fin de la révolution du codex
- Écoles et enseignement :
- X HUITIÈME MIROIR
Une décadence morale fantasmée- Une peinture quasi muette
- Les mœurs (de quelle époque parle-t-on ?)
- Les jeux
- Le retrait du politique
- XI NEUVIÈME MIROIR
L’effacement des structures de l’État- Le pouvoir impérial
- Les dignités
- Cités et provinces
- L’évanouissement de l’armée romaine
- Le sort du SPQR
- Les rois, nouveaux princes
- XII DIXIÈME MIROIR
Romulus Augustulus en 476
Acmé du pathétique et esthétisation dérisoire du crépuscule- Son nom, son père, son principat
- L’été 476
- Rien de tragique, seulement du pathétique
- « Augustulus » : un sobriquet à double sens
- La retraite dorée d’un usurpateur malgré lui
- Il faut toujours un dernier Romain
- Un hiatus entre littérature et peinture :
pourquoi Honorius et pas Augustulus ? - L’histoire forgée
- XIII ONZIÈME MIROIR
Apocalypse Now à l’américaine
et chute à l’européenne- L’empreinte de la guerre froide et de la Bible
- Le sentiment européen de chute
- La « chute » est-elle un événement
ou une croyance ? - L’hospitalitas
- CONCLUSION
Les jeux de miroirs d’une histoire sans fin - Apostille
- Bibliographie sélective
- Notes
- Préface
- Préambule
- I
Une affaire non classée - II
La chute de l’Empire romain n’aura pas lieu - III
PREMIER MIROIR.
Roma inrupta : le sac de 410 - IV
DEUXIÈME MIROIR.
Le spectre des grandes invasions - V
TROISIÈME MIROIR.
Le rétrécissement territorial de l’Empire d’Occident - VI
QUATRIÈME MIROIR.
L’emprise des maladies sur la démographie - VII
CINQUIÈME MIROIR.
L’idée d’un collapsus économique - VIII
SIXIÈME MIROIR.
La perception d’un christianisme délétère - IX
SEPTIÈME MIROIR.
La croyance en un affaissement culturel - XI
NEUVIÈME MIROIR.
L’effacement des structures de l’État - XII
DIXIÈME MIROIR.
Romulus Augustulus en 476. Acmé du pathétique
et esthétisation dérisoire du crépuscule - XIII
ONZIÈME MIROIR.
Apocalypse Now à l’américaine et chute à l’européenne - CONCLUSION
Les jeux de miroirs d’une histoire sans fin
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