La culture générale aux concours administratifs : méthodologie, dissertations corrigées Édouard Geffray, Christophe Giolito
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Résumé
Souvent redoutée, faute de correspondre à un programme délimité, l’épreuve de culture générale aux concours administratifs consiste en un exercice de réflexion sur des phénomènes contemporains, dans une perspective interdisciplinaire. Le principal enjeu pour le candidat est d’acquérir une méthode efficace pour, à partir de références fondatrices et de sa culture personnelle, traiter un sujet de manière structurée, pondérée et argumentée. C’est cette exigence que souhaite satisfaire cet ouvrage, en proposant une trentaine de sujets corrigés alternativement par les deux auteurs à partir d’une méthodologie commune. Chaque dissertation est assortie d’encadrés reprenant les textes ou références indispensables, de bibliographies complémentaires et d’éléments de chronologie. Ouvrage d’appui méthodologique, renvoyant aux connaissances et ouvrages fondamentaux, ce manuel est conçu comme un outil optimal de préparation à la culture générale aux concours administratifs.
- Auteur :
- Geffray, Édouard
- Auteur :
- Giolito, Christophe
- Éditeur :
- Paris, Sedes, DL 2011
- Collection :
- Impulsion
- Genre :
- Manuel
- Langue :
- français.
- Note :
- Notice réd. d'après la couv.Bibliogr., 1 p.
- Mots-clés :
-
- Nom commun :
- Culture générale -- Examens -- Questions
- Description du livre original :
- 1 vol. (311 p.) : couv. ill. en coul. ; 24 cm
- ISBN :
- 9782301000514.
- Domaine public :
- Non
Table des matières
- Les auteurs
- Avant-propos
- Introduction méthodologique
- I. Réussir l’épreuve : en comprendre l’esprit
- A. Caractéristiques des sujets
- B. Ce que l’on peut raisonnablement attendre du candidat
- II. Réussir l’épreuve : avoir une bonne méthode
- A. Comment aborder un sujet de culture générale ?
- 1re étape : définir les termes du sujet
- 2e étape : cerner les contours du sujet
- 3e étape : identifier les enjeux du sujet et construire la problématique.
- B. Comment rédiger une dissertation de culture générale ?
- A. Comment aborder un sujet de culture générale ?
- III. Réussir l’épreuve : savoir se préparer
- I. Réussir l’épreuve : en comprendre l’esprit
- Chapitre 1
- État et pouvoirs
- 1 « Si l’État est fort, il nous écrase ;
s’il est faible, nous périssons. »
(VALÉRY)
Dans quelle mesure cette appréciation vous paraît-elle vraie dans les sociétés contemporaines ?- I. L’action de l’État moderne consiste en l’exercice d’une puissance
souveraine strictement encadrée par le droit
- A. La souveraineté étatique s’affirme comme la capacité d’une
domination légitime et exclusive
- 1. Une souveraineté paraissant absolue…
- 2… en réalité soumise à une légitimation par les citoyens
- B. L’action de l’État n’est légitimée par la souveraineté que sous des
conditions de domaine et d’ampleur juridiquement déterminées
- 1. Un domaine d’intervention limité par construction…
- 2. Qu’il ne convient ni d’étendre ni de réduire inconsidérément
- A. La souveraineté étatique s’affirme comme la capacité d’une
domination légitime et exclusive
- II. La complexification des conditions d’accomplissement des missions
de l’État est moins le signe de son impuissance que du nécessaire
renouvellement de ses modalités d’action
- A. La situation plus complexe des institutions souveraines conduit à
démultiplier leurs champs d’action
- 1. Des fonctions démultipliées dans un contexte de fragilisation
- 2. Une demande accrue d’interventions
- B. L’action étatique doit être redéfinie modestement comme gouvernance
opérationnelle
- 1. L’intervention de l’État redéfinie de façon modeste et opératoire
- 2. De façon à devenir le parangon de la gouvernance
- A. La situation plus complexe des institutions souveraines conduit à
démultiplier leurs champs d’action
- I. L’action de l’État moderne consiste en l’exercice d’une puissance
souveraine strictement encadrée par le droit
- 2 Servir et commander
- I. Si le commandement et le service sont a priori opposés et inscrits
dans une relation fondamentalement hiérarchique, cette distinction
est fragile et en partie disqualifiée dans nos sociétés
démocratiques fondées sur l’égalité et l’individualisme
- A. Servir et commander sont deux comportements a priori contraires,
mais parfois réversibles
- 1. Servir et commander, les deux perspectives d’une même relation d’obéissance
- 2. Une perspective réversible
- B. Au-delà de cette relation ambivalente, la dichotomie entre le
service et le commandement semble avoir perdu une grande partie de sa
pertinence dans nos sociétés à la fois individualistes et
égalitaristes
- 1. Servir et commander : quelle pertinence dans une société de citoyens égaux ?
- 2. Une relation déséquilibrée : la valorisation du service désintéressé, elle-même partiellement remise en question
- A. Servir et commander sont deux comportements a priori contraires,
mais parfois réversibles
- II. Le service d’autrui, s’il a pu être détourné pour asseoir une
domination de fait, reste au cœur des engagements de l’individu,
notamment au profit de la puissance publique, et peut donc être
valorisé face à l’individualisme contemporain
- A. Les risques du détournement du service au bénéfice d’une domination
de fait invitent à une certaine prudence dans la valorisation tant du
service que du commandement
- 1. Servir, le meilleur moyen de commander ?
- 2. Le service, justification dangereuse de la servitude dans les régimes autoritaires
- B. La notion de service, notamment de l’intérêt général, conserve toute
sa pertinence, et s’articule avec le commandement exercé
par le peuple
souverain
- 1. Le service de la patrie, corollaire de la souveraineté populaire
- 2. Le service de l’intérêt général constitue une exigence fondamentale dans nos démocraties, et doit donc être valorisé, de même qu’une conception élargie de la notion de service
- A. Les risques du détournement du service au bénéfice d’une domination
de fait invitent à une certaine prudence dans la valorisation tant du
service que du commandement
- I. Si le commandement et le service sont a priori opposés et inscrits
dans une relation fondamentalement hiérarchique, cette distinction
est fragile et en partie disqualifiée dans nos sociétés
démocratiques fondées sur l’égalité et l’individualisme
- 3 Y a-t-il encore des grands hommes ?
- I. Éléments essentiels de la mémoire collective, les grands hommes
semblent aujourd’hui contestés dans leur réalité comme dans leurs
critères de définition
- A. Les grands hommes sont des figures fondatrices de l’identité
collective, à la fois comme idéaux individuels et comme catalyseurs de
la continuité historique des nations modernes
- 1. Les grands hommes, en incarnant et en cristallisant les valeurs d’une société, lui donnent historiquement un visage et une continuité historique
- 2. Mais c’est à la République, en France, que l’on doit la figure du « grand homme » qui, d’exemple individuel, devient l’objet d’une sacralisation laïque destinée à rejoindre le Panthéon fédérateur de la mémoire collective
- 3. Ce culte républicain révèle les éléments constitutifs du grand homme
- B. L’objectivisation croissante de la figure des grands hommes semble
remettre en question la capacité de la société à susciter
ces destinées
individuelles extraordinaires comme à les reconnaître
- 1. Une approche plus rationnelle du politique, concomitante à l’institutionnalisation du pouvoir dans l’État de droit
- 2. Une distanciation croissante
- 3. Un affaiblissement mémoriel positif ?
- A. Les grands hommes sont des figures fondatrices de l’identité
collective, à la fois comme idéaux individuels et comme catalyseurs de
la continuité historique des nations modernes
- II. La relative perte d’intérêt pour les grands hommes, loin de
signifier l’affaiblissement de leur fonction symbolique, appelle la
rénovation de la relation de la collectivité aux destinées
individuelles qui forgent son histoire particulière
- A. En dépit d’une relative désacralisation de la figure des grands
hommes, leur fonction symbolique demeure pertinente
- 1. Tout en entretenant le souvenir de figures tutélaires, les démocraties contemporaines semblent plus réticentes à consacrer de nouveaux grands hommes
- 2. Pourtant, il semble difficile voire impossible de se priver de figures symboliques
- B. La communauté politique doit renouveler sa relation aux hommes
illustres sans que ceux-ci constituent le principal ferment d’unité de
la société
- 1.Quels grands hommes pour nos sociétés contemporaines ?
- 2. Penser l’unité de la société de différentes manières, dont la valorisation de figures exemplaires
- A. En dépit d’une relative désacralisation de la figure des grands
hommes, leur fonction symbolique demeure pertinente
- Orientations bibliographiques
- I. Éléments essentiels de la mémoire collective, les grands hommes
semblent aujourd’hui contestés dans leur réalité comme dans leurs
critères de définition
- 1 « Si l’État est fort, il nous écrase ;
s’il est faible, nous périssons. »
(VALÉRY)
- Chapitre 2
– Citoyenneté et démocratie
- 1 La citoyenneté, hier et aujourd’hui
- I. La citoyenneté, qui associait hier idéalement une communauté de
droits et l’obligation de participer aux affaires publiques, a
progressivement été affectée par l’individualisme de nos
sociétés
- A. La citoyenneté réalise l’idéal politique démocratique en associant
droit d’appartenance et devoir de participation
- 1. La conception antique de la citoyenneté comme activité politique
- 2. L’extension des droits ne les rend pas indépendants de devoirs
- 3. Le sentiment de cohésion nationale
- B. Toutefois, l’individualisme contemporain autorise, voire favorise la
séparation entre les dimensions active et passive de la
citoyenneté
- 1. Le citoyen sans les pouvoirs, voire contre eux
- 2. L’indifférence démocratique des individus ?
- A. La citoyenneté réalise l’idéal politique démocratique en associant
droit d’appartenance et devoir de participation
- II. Si la citoyenneté s’exerce aujourd’hui sous des formes très
diverses de civisme, la tâche des pouvoirs publics est désormais de
favoriser, d’encadrer et de coordonner les aspirations qu’elles
expriment
- A. Différentes formes de participation aux affaires communes semblent
augurer de l’émergence de nouvelles citoyennetés
- 1. Un civisme apolitique ?
- 2. Le cas de la désobéissance civile
- B. Il revient aux autorités publiques d’instituer pour toutes ces
formes de participation politique un cadre fédérateur cohérent
- 1. Encourager la participation politique
- 2. Revaloriser les dispositions de l’électeur
- 3. La désobéissance comme résistance passive
- A. Différentes formes de participation aux affaires communes semblent
augurer de l’émergence de nouvelles citoyennetés
- I. La citoyenneté, qui associait hier idéalement une communauté de
droits et l’obligation de participer aux affaires publiques, a
progressivement été affectée par l’individualisme de nos
sociétés
- 2 Le pouvoir de la rue
- I. Souvent à l’origine de l’affirmation de la souveraineté populaire,
le pouvoir de la rue est à la fois idéalisé, parce que fédérateur,
et craint, parce que potentiellement opposé au pouvoir
institutionnel
- A. La rue constitue un pouvoir fédérateur, indissociable, en France, de
l’avènement et de la défense de la République, et plus généralement
valorisé par les régimes fondés sur la souveraineté populaire
- 1. Le pouvoir de la rue apparaît historiquement comme l’expression ultime de la résistance du peuple à l’oppression du tyran, et de l’affirmation de la souveraineté du peuple
- 2. Le pouvoir de la rue constitue un élément fondateur de l’imaginaire républicain, valorisé, voire mythifié
- 3. La rue apparaît dès lors comme un acteur majeur de la vie politique et de l’unité de la société, sans pour autant qu’il faille confondre pouvoir de la rue et pouvoir du peuple souverain
- B. Un pouvoir consacré, mais dont la force contestataire est redoutée
et, en principe, partiellement désactivée par le fonctionnement normal
des institutions
- 1. Un apparent paradoxe : la rue constitue un pouvoir consacré…
- 2… mais que les pouvoirs institués craignent parfois ou dont ils peuvent être amenés à combattre les dérives
- 3. Un pouvoir qui, dans sa forme la plus violente, est a priori disqualifié dans le cadre normal du fonctionnement démocratique
- A. La rue constitue un pouvoir fédérateur, indissociable, en France, de
l’avènement et de la défense de la République, et plus généralement
valorisé par les régimes fondés sur la souveraineté populaire
- II. Potentiellement soumis à des risques de dérives, le pouvoir de la
rue doit demeurer, en démocratie, un contre-pouvoir pacifié et
protégé, corollaire de la souveraineté populaire de « l’homme de la
rue »
- A. Les aspirations et des modes d’expressions contradictoires, ainsi
que la question souvent débattue de sa représentativité, font de la rue
un pouvoir potentiellement déstabilisateur
- 1. Le pouvoir de la rue peut-il aller contre la souveraineté populaire ?
- 2. Un mode d’expression susceptible de mener à des dérives lorsqu’il ne s’inscrit pas dans un cadre légal
- 3. Pouvoir de la rue et représentativité
- B. Les modes d’expression institutionnels de la rue sont donc préservés
et valorisés, afin que son véritable pouvoir s’exprime dans le cadre des
instruments, éventuellement renouvelés, de la souveraineté
populaire
- 1. Le pouvoir de la rue réside avant tout dans l’expression pacifique et collective d’une opinion
- 2. Le pouvoir de la rue s’inscrit dans le cadre d’un ensemble plus vaste d’expressions populaires
- 3. De la rue à « l’homme de la rue »
- A. Les aspirations et des modes d’expressions contradictoires, ainsi
que la question souvent débattue de sa représentativité, font de la rue
un pouvoir potentiellement déstabilisateur
- I. Souvent à l’origine de l’affirmation de la souveraineté populaire,
le pouvoir de la rue est à la fois idéalisé, parce que fédérateur,
et craint, parce que potentiellement opposé au pouvoir
institutionnel
- 3 Médias et démocratie
- I. Les médias, lorsque sont assurés leur pluralisme et leur
indépendance, sont une condition essentielle de l’avènement et de la
prospérité de la démocratie, au sein de laquelle ils constituent
notamment un utile contre-pouvoir
- A. L’existence et l’action de médias indépendants apparaissent comme
consubstantielles à l’essor de la démocratie
- 1. Un rôle essentiel pour l’émergence de la démocratie
- 2. Un rôle également indispensable pour le bon fonctionnement des régimes démocratiques établis
- B. Dans les régimes démocratiques, les médias apparaissent de plus en
plus comme un pouvoir institutionnalisé, à forte capacité
transformatrice de la société
- 1. La liberté des médias est consacrée et institutionnalisée dans les démocraties libérales
- 2. Les médias apparaissent ainsi comme un contre-pouvoir efficace doté d’un fort pouvoir de transformation de la société
- A. L’existence et l’action de médias indépendants apparaissent comme
consubstantielles à l’essor de la démocratie
- II. Le « quatrième pouvoir » que constituent les médias doit se
développer dans un cadre adapté et protecteur, afin de renforcer, à
long terme le processus démocratique
- A. Les médias apparaissent comme un pouvoir dont l’incidence est
potentiellement forte pour les trois autres et qui, dans le même temps,
doit être protégé
- 1. Une puissance évidente
- 2. Entre engagement et soutiens, l’indépendance des médias est un enjeu essentiel pour le bon fonctionnement de la démocratie
- B. L’enjeu est désormais de préserver l’indépendance des médias et leur
fonction d’information dans le cadre de l’équilibre institutionnel de
nos démocraties
- 1. Le pouvoir médiatique ne peut participer à la vitalité de la démocratie sans une régulation minimale et adaptée à ses différents vecteurs
- 2. Une indépendance et un pluralisme, gages du débat démocratique, à préserver
- A. Les médias apparaissent comme un pouvoir dont l’incidence est
potentiellement forte pour les trois autres et qui, dans le même temps,
doit être protégé
- Orientations bibliographiques
- I. Les médias, lorsque sont assurés leur pluralisme et leur
indépendance, sont une condition essentielle de l’avènement et de la
prospérité de la démocratie, au sein de laquelle ils constituent
notamment un utile contre-pouvoir
- 1 La citoyenneté, hier et aujourd’hui
- Chapitre 3
– Nation et Europe
- 1 La notion de nation a-t-elle un avenir ?
- I. Le sentiment national a permis, en unifiant les volontés dans un
projet commun, de donner corps au contrat d’association étatique,
bien qu’il ait pu conduire à des dérives nationalistes
- A. Le sentiment d’appartenance nationale a constitué le ciment de
l’entité politique moderne, l’État issu de l’association de
volontés
- 1. Initialement perçue comme une origine commune…
- 2. La nation devient fondement affectif du contrat
- 3. Le sentiment d’une communauté de destins
- B. La nation comme ferment d’identité résulte d’une construction
politique potentiellement nationaliste de la part des États
- 1. L’identité nationale comme construction politique
- 2. Des modèles conçus pour entrer en concurrence
- 3. Le risque de l’affrontement nationaliste
- A. Le sentiment d’appartenance nationale a constitué le ciment de
l’entité politique moderne, l’État issu de l’association de
volontés
- II. La nation, interrogée par la mondialisation et les migrations,
concurrencée par d’autres identités, doit être revitalisée par
l’essor d’une d’appartenance civique et juridique
- A. Le développement d’identités infranationales et d’entités
supranationales remet en cause la valeur de la notion de nation
- 1. Les migrations tendent à atténuer le sentiment national
- 2. Le réveil des nations
- B. La notion de nation doit désormais s’appuyer sur des ressorts
civiques et juridiques pour être revitalisée
- 1. Favoriser des dispositions au pluralisme culturel
- 2. L’appartenance nationale fondée sur le civisme
- 3. Développer un patriotisme juridique
- A. Le développement d’identités infranationales et d’entités
supranationales remet en cause la valeur de la notion de nation
- I. Le sentiment national a permis, en unifiant les volontés dans un
projet commun, de donner corps au contrat d’association étatique,
bien qu’il ait pu conduire à des dérives nationalistes
- 2 La France est-elle encore
une grande puissance ?
- I. En dépit de son caractère récurrent et relatif, l’affaiblissement
de la puissance française semble concerner tant l’influence
extérieure que le dynamisme de la société, qui contraste avec la
représentation d’une certaine image de la grandeur de la France
- A. La France semble confrontée au déclin de son influence et de son
identité, par rapport à sa grandeur passée
- 1. Une moindre puissance dans le « concert des nations » …
- 2. Un affaiblissement du projet commun qui assurait la cohérence et le rayonnement de l’unité nationale ?
- B. Ces éléments doivent cependant être relativisés, tant au regard de
l’invocation récurrente du déclin français que de la situation objective
du pays
- 1. Un déclin relatif
- 2. Une rhétorique du déclin ancienne et récurrente
- A. La France semble confrontée au déclin de son influence et de son
identité, par rapport à sa grandeur passée
- II. Loin d’être inexorable, l’affaiblissement apparent de la
puissance française ne doit pas être confondu avec les difficultés
d’adaptation de la France et invite à valoriser d’autres vecteurs
d’influence d’un pays qui reste une puissance déterminante de la
communauté internationale
- A. Le déclin de la France ne doit pas être confondu avec les
difficultés de la nation à s’adapter à son nouvel environnement
- 1. Une crise de la puissance française ?
- 2. Plus qu’une perte de puissance, la France fait face aux débats sur le modèle qu’elle incarne
- B. L’influence et la spécificité de la France reposent désormais sur
une gamme élargie d’instruments d’influence
- 1. Fonder l’influence française autant sur ses valeurs et sa culture que sur les attributs plus traditionnels de la puissance
- 2. Renforcer l’unité de la société et le rayonnement de l’Union européenne
- A. Le déclin de la France ne doit pas être confondu avec les
difficultés de la nation à s’adapter à son nouvel environnement
- I. En dépit de son caractère récurrent et relatif, l’affaiblissement
de la puissance française semble concerner tant l’influence
extérieure que le dynamisme de la société, qui contraste avec la
représentation d’une certaine image de la grandeur de la France
- 3 Les valeurs européennes
- I. Si des « valeurs européennes » propres au continent se sont
construites sur un héritage commun, l’Europe ne semble plus,
aujourd’hui, la seule dépositaire de ces valeurs devenues
universelles
- A. L’héritage commun européen, en dépit d’une unité et d’une cohérence
discutables, semble avoir façonné des valeurs européennes
spécifiques
- 1. L’Europe se définit par un héritage commun désormais valorisé
- 2. Cette unité des valeurs européennes doit cependant être tempérée par l’hétérogénéité de l’héritage européen, mais aussi, historiquement, par des choix politiques parfois contraires aux valeurs du continent
- B. L’Europe politique ne semble pas capable à ce jour d’incarner à elle
seule des valeurs européennes devenues, en fait, quasi
universelles
- 1. Une universalisation progressive
- 2. Une certaine dilution des valeurs européennes ?
- A. L’héritage commun européen, en dépit d’une unité et d’une cohérence
discutables, semble avoir façonné des valeurs européennes
spécifiques
- II. Entre valeurs nationales et universalisation, l’affirmation d’une
identité européenne forte, au sein d’une construction politique
effective, appelle la réaffirmation de valeurs européennes vécues et
transmises selon un mode spécifique
- A. L’affirmation de valeurs européennes, fondement de l’identité
européenne, est rendue nécessaire par le relatif affaiblissement du
cadre national et la construction communautaire
- 1. Un cadre national essentiel mais insuffisant à lui seul
- 2. Retrouver la spécificité des valeurs européennes, une nécessité pour l’Europe
- B. Plus que dans ses valeurs, désormais largement universelles, c’est
dans leur promotion et leur mise en œuvre que l’Europe politique peut
trouver sa spécificité
- 1. L’Europe, héraut de ses valeurs sur la scène internationale
- 2. Un certain rapport à l’altérité
- A. L’affirmation de valeurs européennes, fondement de l’identité
européenne, est rendue nécessaire par le relatif affaiblissement du
cadre national et la construction communautaire
- Orientations bibliographiques
- I. Si des « valeurs européennes » propres au continent se sont
construites sur un héritage commun, l’Europe ne semble plus,
aujourd’hui, la seule dépositaire de ces valeurs devenues
universelles
- 1 La notion de nation a-t-elle un avenir ?
- Chapitre 4
– Sécurité et conflits
- 1 La sécurité est-elle primordiale ?
- I. La préservation de la sécurité, indissociable du sort réservé à la
liberté, semble constituer une nécessité primordiale mais jamais
totalement satisfaite de la communauté politique
- A. La sécurité constitue une nécessité individuelle et collective, qui
justifie la constitution de la société
- 1. L’insécurité, un état intenable
- 2. La sécurité, condition de l’existence individuelle et de la prospérité collective
- B. Cette exigence semble cependant impossible à satisfaire
pleinement
- 1. Des attentes toujours plus grandes de sécurité, que l’État, devenu État-Providence, ne semble pas en mesure de satisfaire
- 2. Une exigence croissante dont la satisfaction est pourtant indispensable à la pérennité de l’État
- A. La sécurité constitue une nécessité individuelle et collective, qui
justifie la constitution de la société
- II. Sous peine d’entraîner des dérives autoritaires, un tel besoin ne
peut être satisfait qu’au bénéfice d’un équilibre protecteur des
libertés publiques
- A. La quête d’une sécurité absolue, dans une société sans risques, peut
conduire la société, esclave de son bien être, à la paralysie ou
à la
tyrannie
- 1. La quête de la sécurité absolue, source de paralysie ?
- 2. La sécurité contre la liberté ?
- B. La quête de sécurité ne peut donc être satisfaite, dans un État de
droit, que dans un souci de juste – et fragile – équilibre avec la
liberté et l’égalité
- 1. Un équilibre entre sécurité et liberté(s) à préserver
- 2. Un équilibre largement tributaire de l’efficacité de l’action publique
- A. La quête d’une sécurité absolue, dans une société sans risques, peut
conduire la société, esclave de son bien être, à la paralysie ou
à la
tyrannie
- I. La préservation de la sécurité, indissociable du sort réservé à la
liberté, semble constituer une nécessité primordiale mais jamais
totalement satisfaite de la communauté politique
- 2 Y a-t-il des guerres justes ?
- I. Malgré la difficulté de l’entreprise, la tradition s’est efforcée
d’affirmer la distinction entre guerres justes et guerres injustes,
en fonction de leurs objectifs et conditions
- A. La doctrine de la guerre juste repose sur la définition a priori des
conditions d’une utilisation justifiée de la force armée
- 1. La moralisation de la guerre dans un contexte théologique
- 2… enrichie de critères d’efficacité…
- 3… et intégrée aux projets modernes de paix interétatiques
- B. La doctrine de la guerre juste se heurte à des difficultés
d’application, qui conduisent à constater son échec
- 1. La disqualification progressive du jus ad bellum
- 2. Le jus in bello supplée le jus ad bellum
- A. La doctrine de la guerre juste repose sur la définition a priori des
conditions d’une utilisation justifiée de la force armée
- II. Les guerres ne peuvent s’avérer justes qu’a posteriori,
une fois l’engagement, la conduite et l’objectif des belligérants
soumis au tribunal de l’histoire
- A. Les expériences dramatiques du xxe siècle ont conduit la
communauté internationale à mieux définir les conditions de la
légitimité d’un recours à la force
- 1. Le droit à la guerre dans le cadre de l’ONU
- 2. La consécration de l’encadrement juridique des hostilités
- B. La justice d’une guerre est appelée à n’être établie qu’a
posteriori, en fonction de l’évaluation publique de son déroulement et
de ses conséquences
- 1. De l’évaluation publique des hostilités
- 2… à l’émergence du jus post bellum
- A. Les expériences dramatiques du xxe siècle ont conduit la
communauté internationale à mieux définir les conditions de la
légitimité d’un recours à la force
- I. Malgré la difficulté de l’entreprise, la tradition s’est efforcée
d’affirmer la distinction entre guerres justes et guerres injustes,
en fonction de leurs objectifs et conditions
- 3 Peut-on faire la guerre au terrorisme ?
- I. Le terrorisme contemporain procède d’une radicalisation de la
violence aveugle, face à laquelle la guerre conçue de façon
« conventionnelle » semble rester peu efficace
- A. Le terrorisme repose sur une stratégie de détournement des moyens
militaires, visant une violence sans affrontement
- 1. Une violence utilisée à des fins spectaculaires
- 2… et radicalisée politiquement pour servir l’extrémisme
- B. La guerre contre le terrorisme ne s’inscrit pas dans la logique
d’une guerre classique et risque donc de se heurter à des limites
difficilement surmontables
- 1. Une guerre mobilisant des moyens d’exception
- 2… qui doit s’inscrire dans le respect des droits fondamentaux
- A. Le terrorisme repose sur une stratégie de détournement des moyens
militaires, visant une violence sans affrontement
- II. L’effort préventif contre le terrorisme ne doit pas empêcher une
utilisation ciblée des moyens de renseignement et d’action militaire
dans le cadre d’une coopération internationale
- A. L’action des démocraties contre le terrorisme passe d’abord par un
effort de prévention globale et de valorisation du droit
- 1. Des moyens qui sont ceux de l’État de droit
- 2. Une politique d’apaisement international
- B. L’éradication du terrorisme ne doit pourtant exclure ni l’emploi de
la force, ni la mise en œuvre de moyens coercitifs spécifiques
- 1. Privilégier les dispositions préventives
- 2. Une violence radicale utilisée exclusivement contre les terroristes
- A. L’action des démocraties contre le terrorisme passe d’abord par un
effort de prévention globale et de valorisation du droit
- Orientations bibliographiques
- I. Le terrorisme contemporain procède d’une radicalisation de la
violence aveugle, face à laquelle la guerre conçue de façon
« conventionnelle » semble rester peu efficace
- 1 La sécurité est-elle primordiale ?
- Chapitre 5
– Justice et société
- 1 Le droit et la justice face
aux circonstances exceptionnelles
- I. Le droit et la justice sont parfois contournés dans le cadre de la
nécessaire réaction à des situations d’exception, au risque de se
voir temporairement disqualifiés
- A. Les circonstances exceptionnelles appellent parfois des mesures
d’exception pour y faire face
- 1. Des mesures dérogatoires au droit commun ?
- 2. Une modification de l’équilibre entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire
- B. Face à de telles circonstances, le droit et la justice semblent
parfois disqualifiés, du moins temporairement
- 1. La difficulté d’anticiper sur l’imprévisible…
- 2… qui peut conduire à la disqualification temporaire du droit et de la justice
- A. Les circonstances exceptionnelles appellent parfois des mesures
d’exception pour y faire face
- II. Le propre de l’État de droit, sous peine de dérives désastreuses,
est cependant d’assurer l’équilibre des pouvoirs et sa pérennité en
encadrant le recours à la règle d’exception tant en amont qu’en
aval
- A. La disqualification du droit et de la justice encourt le risque
d’être pérennisée et de conduire à la disparition de l’État de
droit
- 1. La pérennisation de la situation d’exception…
- 2. Un risque de fin de l’État de droit ?
- B. L’État de droit se doit d’assurer l’équilibre des pouvoirs en
encadrant, a priori et a posteriori, le traitement des circonstances
exceptionnelles par le Droit et la Justice.
- 1. Le nécessaire encadrement a priori
- 2. En aval, s’assurer du contrôle a posteriori par le droit et la justice
- A. La disqualification du droit et de la justice encourt le risque
d’être pérennisée et de conduire à la disparition de l’État de
droit
- I. Le droit et la justice sont parfois contournés dans le cadre de la
nécessaire réaction à des situations d’exception, au risque de se
voir temporairement disqualifiés
- 2 La justice sociale est-elle réalisable ?
- I. Autrefois rapportée à un ordre social prédéfini, l’équité est
repensée dans le monde moderne sous la forme de la méritocratie
- A. La justice sociale a traditionnellement été pensée comme
conformation à une norme universelle immuable
- 1. L’ordre social supposé défini par la nature
- 2. L’organisation sociale rapportée à nos faiblesses
- B. Le monde moderne, fondé sur l’individualisme et le contrat,
redéfinit la justice sociale comme méritocratie
- 1. La justice sociale comme conquête moderne
- 2. Un idéal à jamais inaccessible ?
- A. La justice sociale a traditionnellement été pensée comme
conformation à une norme universelle immuable
- II. La justice sociale est désormais conçue de façon contractuelle
comme répartition des avantages dans le cadre d’une évaluation
démocratique propre à fonder une action tempérée de redistribution
par l’État
- A. La conception rationaliste de John Rawls, qui définit la justice
sociale en fonction d’un contrat, est accusée de formalisme
- 1. La contractualisation devenue classique de la justice sociale
- 2. Les critiques d’une rationalisation trop formelle
- B. Les pouvoirs publics peuvent se fonder sur l’existence d’un
consensus démocratique pour poursuivre leur action de
redistribution
- 1. L’existence d’un consensus sur les inégalités de revenus
- 2. L’effort d’égalisation des chances
- A. La conception rationaliste de John Rawls, qui définit la justice
sociale en fonction d’un contrat, est accusée de formalisme
- I. Autrefois rapportée à un ordre social prédéfini, l’équité est
repensée dans le monde moderne sous la forme de la méritocratie
- 3 Faut-il être communautariste ?
- I. Face à l’individualisme et aux difficultés des sociétés modernes
de s’adapter à leur caractère multiculturel, le communautarisme
apparaît comme une alternative contestée
- A. Le communautarisme naît des excès de l’individualisme et du
caractère multiculturel des sociétés contemporaines
- 1. Le communautarisme est une notion issue notamment des réflexions des communautariens, qui vise à compenser les excès de l’individualisme libéral
- 2. Le communautarisme est aussi la traduction volontariste de la prise en compte de la diversité culturelle de la société
- B. Face aux difficultés du modèle républicain traditionnel, le
communautarisme se présente comme un modèle alternatif d’organisation
politique, lui-même contesté
- 1. Face aux évolutions sociales susmentionnées, le modèle républicain est débattu
- 2. Cette double évolution renforce le pragmatisme revendiqué du communautarisme, au point d’en faire un modèle d’organisation politique, néanmoins contesté, y compris chez ses promoteurs
- A. Le communautarisme naît des excès de l’individualisme et du
caractère multiculturel des sociétés contemporaines
- II. Face aux risques de dérives identitaires, le communautarisme
radical ne semble pouvoir être mis en œuvre effectivement en France,
mais il doit permettre de repenser le modèle républicain dans le
sens d’une plus grande reconnaissance des spécificités individuelles
et culturelles
- A. En privilégiant les revendications identitaires au détriment de
l’unité de la société, le communautarisme radical paraît incompatible
avec le modèle républicain français
- 1. Dans sa version radicale, le communautarisme est en contradiction avec les fondements du modèle républicain
- 2. La reconnaissance de demandes communautaires légitimes ne semble pas pouvoir conduire, au regard des principes au fondement de notre démocratie, à un différentialisme marqué
- 3. Le communautarisme, dans sa dimension radicale, porte donc en germe des risques d’éclatement et de catégorisations sociales
- B. L’existence du communautarisme appelle toutefois l’aggiornamento du
modèle républicain conçu non comme un mythe, mais comme un projet
politique pragmatique
- 1. L’universalisme républicain, garant de l’égalité de droit des citoyens et de l’unité de la communauté des citoyens, conserve tout son sens
- 2. Diverses orientations peuvent dès lors être envisagées pour donner une réponse alternative à la tentation du communautarisme
- A. En privilégiant les revendications identitaires au détriment de
l’unité de la société, le communautarisme radical paraît incompatible
avec le modèle républicain français
- Orientations bibliographiques
- I. Face à l’individualisme et aux difficultés des sociétés modernes
de s’adapter à leur caractère multiculturel, le communautarisme
apparaît comme une alternative contestée
- 1 Le droit et la justice face
aux circonstances exceptionnelles
- Chapitre 6
– Structurations
du corps social
- 1 La famille
- I. La famille moderne, fondée sur des liens hiérarchiques, paraît
aujourd’hui remise en cause par les tendances visant à
l’émancipation et l’égalité de toutes les personnes
- A. Même soumise à un prisme individualiste, la famille moderne est
restée l’unité fondamentale de l’organisation sociale
- 1. La remise en cause de l’antique modèle paternaliste
- 2. La personnalisation des relations affectives et familiales
- B. Notre société a remis en cause les assises de l’unité familiale au
profit de relations plus égalitaires et plus fluctuantes
- 1. La fragilisation du lien familial
- 2. Un renversement des valeurs traditionnelles ?
- A. Même soumise à un prisme individualiste, la famille moderne est
restée l’unité fondamentale de l’organisation sociale
- II. Une politique familiale à vocation sociale et
intergénérationnelle peut prendre appui sur une conception plus
ouverte de la famille fondée sur le lien de filiation
- A. La famille, redéfinie autour du lien de filiation, peut rester un
modèle de développement harmonieux, en dépit de la diversification de
ses formes
- 1. La prévalence contemporaine du lien de filiation
- 2. Une société encore en manque de repères
- B. Les politiques familiales conservent vocation à corriger les
inégalités, à favoriser l’épanouissement encadré des enfants et les
relations intergénérationnelles
- 1. Vers une plus grande lisibilité de la politique familiale
- 2. L’harmonisation des relations familiales, professionnelles et intergénérationnelles
- A. La famille, redéfinie autour du lien de filiation, peut rester un
modèle de développement harmonieux, en dépit de la diversification de
ses formes
- I. La famille moderne, fondée sur des liens hiérarchiques, paraît
aujourd’hui remise en cause par les tendances visant à
l’émancipation et l’égalité de toutes les personnes
- 2 La ville, « gouffre de l’espèce humaine »
« Plus les hommes se rassemblent, plus ils se corrompent. Les villes sont le gouffre de l’espèce humaine ». Commentez cette citation de Jean-Jacques ROUSSEAU (L’Émile ou de l’éducation)- I. Si les difficultés propres au milieu urbain résonnent comme un
écho à la prédiction dramatique de
ROUSSEAU
d’une ville « gouffre de l’espèce humaine », la ville est d’abord un
vecteur de progrès et d’élévation sociale
- A. Par certains aspects, la ville semble, eu égard notamment à ses
disparités sociales et géographiques, constituer le champ de la
perdition de l’individu et de la dégradation des liens sociaux
- 1. Un espace de perdition ?
- 2. La ville, en tant que siège du pouvoir politique ou économique, est aussi le lieu de toutes les influences et de la puissance
- 3. Un « gouffre de l’espèce humaine » accentué par les difficultés propres aux villes contemporaines
- B. Pourtant, la ville constitue un lieu d’échanges et d’influences qui
en fait un vecteur de progrès et de prospérité à la fois individuels et
collectifs
- 1. Un lieu de développement économique, donc de prospérité collective
- 2. Un lieu d’émulation intellectuelle et de progrès politique
- 3. Un lieu de développement individuel possible, dont la fonction symbolique est essentielle
- A. Par certains aspects, la ville semble, eu égard notamment à ses
disparités sociales et géographiques, constituer le champ de la
perdition de l’individu et de la dégradation des liens sociaux
- II. Aux risques de déshumanisation de l’espace urbain et d’éclatement
social, doit donc être opposée une politique fondée à la fois sur
des aspects territoriaux et sociaux qui préserve la cohérence et
l’attrait de la ville
- A. Les politiques urbaines successives dans les pays occidentaux, ont
donné des résultats discutés au regard des exigences précédemment
examinées
- 1. La maîtrise d’un espace urbain harmonieux, une nécessité politique
- 2. Un espace sur lequel les politiques successives ont eu des résultats discutés
- 3. Politique des quartiers ou politique de la ville ?
- B. L’action publique doit concourir à faire de la ville un lieu de
mixité urbaine et de formation de la communauté politique
- 1. Prévenir le risque du « gouffre » pointé par ROUSSEAU
- 2. D’une politique des quartiers à une politique de la ville
- 3. Réintroduire le politique dans la cité
- A. Les politiques urbaines successives dans les pays occidentaux, ont
donné des résultats discutés au regard des exigences précédemment
examinées
- I. Si les difficultés propres au milieu urbain résonnent comme un
écho à la prédiction dramatique de
ROUSSEAU
d’une ville « gouffre de l’espèce humaine », la ville est d’abord un
vecteur de progrès et d’élévation sociale
- 3 Le devoir de mémoire
« Je reste troublé par l’inquiétant spectacle que donne le trop de mémoire ici, le trop d’oubli ailleurs, pour ne rien dire de l’influence des commémorations et des abus de mémoire et d’oubli. L’idée d’une politique de la juste mémoire est à cet égard un de mes thèmes civiques avoués » RICŒUR, La Mémoire, l’histoire, l’oubli- I. L’affirmation d’un devoir de mémoire, en dépit de l’exacerbation
de la mémoire et de l’oubli à laquelle elle risque d’aboutir, est la
traduction actuelle de l’exigence permanente d’une réappropriation
subjective de l’histoire à des fins civiques et cathartiques
- A. L’exigence actuelle du devoir de mémoire peut donner lieu à un
« trop plein de mémoire », selon Ricœur, mais aussi d’oubli
- 1. Une exigence contemporaine : le devoir de mémoire, ou la lutte contre l’oubli
- 2. Un devoir risqué : les abus de mémoire et d’oubli
- B. Pour autant, la mémoire, en tant qu’élément de l’identité
collective, à la fois civique et cathartique, fait nécessairement
l’objet d’une valorisation collective
- 1. L’utilisation collective de la mémoire n’est pas nouvelle
- 2. De la mémoire civisme à la mémoire catharsis
- A. L’exigence actuelle du devoir de mémoire peut donner lieu à un
« trop plein de mémoire », selon Ricœur, mais aussi d’oubli
- II. Face à l’exacerbation possible de la mémoire, l’enjeu est de
construire une « politique de la juste mémoire », qui, pour ne pas
être détournée de ses finalités civiques, doit concilier véracité
de l’histoire et fidélité de la mémoire
- A. Une « politique de la juste mémoire » doit répondre à
des objectifs
contradictoires, ce qui souligne la difficulté
de sa justesse
recherchée
- 1. Des objectifs difficiles à concilier
- 2. L’impossible juste mémoire ?
- B. L’équilibre auquel aspire RICŒUR peut résider dans
l’affirmation parallèle de la valeur de la mémoire collective comme de
l’histoire, en assurant leur interaction sans que la première absorbe la
seconde
- 1. La fidélité de la mémoire et la véracité de l’histoire ne sont pas contradictoires
- 2. Mémoire et histoire, deux expériences à transmettre simultanément à la communauté politique
- A. Une « politique de la juste mémoire » doit répondre à
des objectifs
contradictoires, ce qui souligne la difficulté
de sa justesse
recherchée
- Orientations bibliographiques
- I. L’affirmation d’un devoir de mémoire, en dépit de l’exacerbation
de la mémoire et de l’oubli à laquelle elle risque d’aboutir, est la
traduction actuelle de l’exigence permanente d’une réappropriation
subjective de l’histoire à des fins civiques et cathartiques
- 1 La famille
- Chapitre 7
– Éthique et responsabilité
- 1 L’éthique aujourd’hui
- I. L’éthique, qui peut être définie comme la disposition fondatrice
de la morale, est désormais remise en cause par les évolutions
libérales de nos sociétés
- A. Aujourd’hui comme hier, l’éthique exprime l’aspiration fondamentale
de l’humanité à une moralité en construction
- 1. L’éthique remplace maintenant la morale
- 2. La morale comme moralisme
- B. L’individualisme libéral tend à réduire la portée des normes
éthiques en les relativisant
- 1. L’individualisation des conduites dans les sociétés modernes
- 2. Le pragmatisme contemporain : le conséquentialisme
- A. Aujourd’hui comme hier, l’éthique exprime l’aspiration fondamentale
de l’humanité à une moralité en construction
- II. Appliquée, discutée, l’éthique constitue l’horizon collectif du
pluralisme de notre temps, qui peut contribuer à expliciter et à
solliciter nos conduites morales
- A. L’éthique, dans les applications relativistes qu’elle reçoit
aujourd’hui, peut paraître remettre en cause la valeur de la
morale
- 1. L’éthique dépeinte comme tombeau de la moralité
- 2. L’éthique dénoncée comme gesticulation publique officialisée
- B. L’éthique communicationnelle, participative, évolutive, doit
permettre, en dépit de son indétermination, d’éclairer nos
engagements
- 1. L’élaboration collective des normes éthiques
- 2. L’éthique reconsidérée comme source de la prudence morale
- A. L’éthique, dans les applications relativistes qu’elle reçoit
aujourd’hui, peut paraître remettre en cause la valeur de la
morale
- I. L’éthique, qui peut être définie comme la disposition fondatrice
de la morale, est désormais remise en cause par les évolutions
libérales de nos sociétés
- 2 La crise de l’autorité
- I. Les sociétés modernes procèdent d’un individualisme qui peut
paraître affecter radicalement les fondements traditionnels de
l’autorité
- A. L’autorité est généralement conçue dans le cadre de relations
sociales hiérarchisées, immuables, dont le fondement est supposé
a
priori indiscutable
- 1. L’autorité unilatérale, de droit immuable
- 2. L’ordre social fondé sur une autorité supposée
- B. L’individualisme des sociétés modernes paraît incompatible avec le
maintien d’autorités établies dont il sape le fondement
- 1. L’autorité soumise à la caution des individus
- 2. L’obéissance spontanée à l’autorité
- 3. De la rationalisation à la dépréciation de l’autorité
- A. L’autorité est généralement conçue dans le cadre de relations
sociales hiérarchisées, immuables, dont le fondement est supposé
a
priori indiscutable
- II. L’autorité, nécessaire à la socialisation et à la conduite des
affaires publiques, doit désormais être conçue et exercée de façon
plus démocratique, à savoir plus contractuelle
- A. L’autorité constitue une relation indispensable à l’instauration de
rapports de formation, de spécialisation et d’administration
- 1. Une autorité reconnue et fondatrice
- 2. L’exigence démocratique de l’autorité
- B. Les institutions publiques peuvent contribuer à développer une
conception moins stable, mais plus contractuelle et plus égalitaire
de
l’autorité
- 1. Le contractualisme fondement de l’autorité
- 2. La distribution de l’autorité requiert sa régulation
- A. L’autorité constitue une relation indispensable à l’instauration de
rapports de formation, de spécialisation et d’administration
- I. Les sociétés modernes procèdent d’un individualisme qui peut
paraître affecter radicalement les fondements traditionnels de
l’autorité
- 3 La responsabilité
- I. Les éléments fondateurs de la responsabilité, les facultés du
sujet moderne dans son autonomie, paraissent remis en cause par la
culture contemporaine
- A. La responsabilité est traditionnellement pensée comme le propre d’un
sujet autonome, maître de ses choix et de ses actes
- 1. Le corrélat de la moralité des personnes
- 2. La responsabilité de l’État
- B. Le sujet, maîtrisant de moins en moins son action, a pourtant des
responsabilités accrues que la société permet d’amoindrir par sa
protection juridique
- 1. La vulnérabilité des individus
- 2. L’éthique de la responsabilité
- 3. Le sentiment d’une dilution des responsabilités
- A. La responsabilité est traditionnellement pensée comme le propre d’un
sujet autonome, maître de ses choix et de ses actes
- II. Le décideur public ou privé doit redéfinir son rôle régulateur en
fonction de responsabilités accrues, en dépit de pouvoirs moins
indépendants
- A. Le responsable politique doit assumer des charges alourdies dans un
contexte de complexification de ses tâches
- 1. Un risque de déresponsabilisation générale ?
- 2. Des titulaires du pouvoir, on exige qu’ils assument des responsabilités considérables
- B. Le responsable doit désormais repenser son rôle de façon moins
hégémonique, plus coopérative, afin d’assumer de façon partagée des
responsabilités accrues
- 1. Pour une stratification et une clarification des responsabilités
- 2. La responsabilité sociale des entreprises
- A. Le responsable politique doit assumer des charges alourdies dans un
contexte de complexification de ses tâches
- Orientations bibliographiques
- I. Les éléments fondateurs de la responsabilité, les facultés du
sujet moderne dans son autonomie, paraissent remis en cause par la
culture contemporaine
- 1 L’éthique aujourd’hui
- Chapitre 8
– Pratiques formatrices
- 1 Le travail est-il
une valeur en déclin ?
- I. La reconnaissance collective de la valeur travail, intervenue dans
un contexte historique spécifique, est largement remise en question
dans nos sociétés contemporaines plus individualistes
- A. L’organisation sociale est en grande partie structurée autour d’une
représentation du travail comme valeur morale et sociale
- 1. Une valorisation morale du travail ancienne, mais non dénuée de contradictions
- 2. Une valorisation du travail comme source de bien-être et de prospérité
- 3. Une notion qui a cependant donné lieu à des détournements voire à des instrumentalisations destructrices
- B. Cette représentation a néanmoins fait l’objet de croissantes remises
en cause,aussi bien conceptuelles que pratiques
- 1. Le travail a suscité, historiquement, des sentiments ambivalents, entre valorisation de l’effort et volonté de se soustraire à ses exigences
- 2. Surtout, le travail a été dénoncé comme un facteur d’aliénation
- 3. Enfin, la valeur travail doit désormais compter avec d’autres valeurs individualistes
- A. L’organisation sociale est en grande partie structurée autour d’une
représentation du travail comme valeur morale et sociale
- II. L’affaiblissement du travail valeur ne saurait signifier la fin
du travail, mais appelle une redéfinition de la place et du rôle
du
travail au sein de la collectivité
- A. Le nouveau rapport de l’individu au travail, s’il affaiblit le rôle
structurant de ce dernier, ne saurait signifier sa disparition
- 1. Une réduction globale du temps consacré au travail
- 2… mais le maintien d’une valorisation collective
- 3. Valoriser le travail, ou valoriser l’activité ?
- B. Il convient donc de repenser la relation de la collectivité au
travail afin d’assurer la conciliation du travail avec les autres
valeurs dominantes contemporaines
- 1. Le travail doit demeurer, à ce stade, une valeur individuelle et collective
- 2. L’activité doit également faire l’objet d’une valorisation collective susceptible de satisfaire les deux éléments fondateurs du contrat social que sont l’égalité et la liberté
- 3. Enfin, sans renoncer à la valeur travail, d’autres formes d’engagement peuvent faire l’objet d’une valorisation parallèle
- A. Le nouveau rapport de l’individu au travail, s’il affaiblit le rôle
structurant de ce dernier, ne saurait signifier sa disparition
- I. La reconnaissance collective de la valeur travail, intervenue dans
un contexte historique spécifique, est largement remise en question
dans nos sociétés contemporaines plus individualistes
- 2 L’école
- I. Les principes qui régissent l’école, après avoir assuré sa
démocratisation, sont désormais confrontés à des objectifs élargis
et ambitieux
- A. L’histoire de l’école est celle des phases de généralisation de
l’enseignement à l’ensemble de la population
- 1. L’éducation d’abord réservée à une élite
- 2. La lente généralisation de l’instruction
- 3. L’élargissement et la diversification des missions de l’école
- B. L’organisation de l’école repose sur des principes dont il apparaît
de plus en plus difficile de remplir simultanément toutes les
exigences
- 1. De la « querelle scolaire » à « l’école à deux vitesses »
- 2. Les grands principes du service public de l’éducation
- 3. L’école connaît périodiquement des réformes fondatrices
- A. L’histoire de l’école est celle des phases de généralisation de
l’enseignement à l’ensemble de la population
- II. Confrontée à la critique, mais constamment animée d’un effort
d’adaptation, l’école continue de lutter contre les inégalités dans
un climat de concurrence généralisée
- A. L’école est souvent accusée par des jugements hâtifs de ne pas
remplir ses missions fondamentales
- 1. Une revalorisation des savoirs fondamentaux
- 2. L’école victime de représentations malheureuses
- 3. La persistance de l’inégalité des chances
- B. L’institution scolaire doit perfectionner ses outils de lutte contre
les inégalités dans un contexte de concurrence
- 1. L’école en proie aux stratégies concurrentielles des familles
- 2. Améliorer les outils de démocratisation de l’enseignement
- 3. Un pilotage partagé pour une école plus réactive
- A. L’école est souvent accusée par des jugements hâtifs de ne pas
remplir ses missions fondamentales
- I. Les principes qui régissent l’école, après avoir assuré sa
démocratisation, sont désormais confrontés à des objectifs élargis
et ambitieux
- 3 Laïcité et retour du religieux
- I. La laïcité républicaine, héritière en France d’une conception
dynamique, s’est traduite par l’affirmation progressive de la
neutralité des relations entre l’État et les religions, qui semble
aujourd’hui ponctuellement remise en cause par un certain retour du
religieux
- A. La conception française de la laïcité est historiquement fondée sur
une affirmation relativement active de la séparation entre l’État et les
religions, qui s’est cependant rapidement pacifiée
- 1. Une conception relativement combative à l’origine
- 2. La pierre angulaire de l’édifice républicain
- 3. Un principe garant de l’équilibre et du pluralisme de la société
- B. La conception et la pratique neutralisante de la séparation entre
l’État et les religions ont semblé remis en cause par un relatif retour
du religieux et de ses expressions
- 1. Une neutralisation synonyme de sortie du religieux ?
- 2. Le récent retour du religieux a pu se traduire par des remises en cause ponctuelles du principe de laïcité
- A. La conception française de la laïcité est historiquement fondée sur
une affirmation relativement active de la séparation entre l’État et les
religions, qui s’est cependant rapidement pacifiée
- II. La conciliation entre laïcité et retour du religieux invite à un
dialogue entre l’État et les religions dans la fidélité au principe
de laïcité, et au service des valeurs d’autonomie et de
tolérance
- A. L’application du principe de laïcité apparaît comme déterminante
pour garantir le contrat social républicain en préservant la liberté
religieuse, tout en évitant les dérives à la marge du retour du
religieux
- 1. Le retour du religieux a eu pour effet de revitaliser l’affirmation de la laïcité aussi bien dans sa dimension juridique que principielle
- 2. La laïcité, bien commun des membres du corps social, est regardée, en France, comme une condition du vivre-ensemble
- B. Le retour du religieux peut être pris en compte dans le cadre d’une
laïcité vivante qui accorde une juste place, dans le débat public, aux
religions
- 1. Un dialogue avec les religions, dans le cadre d’une autonomie affirmée
- 2. Les valeurs de tolérance et d’autonomie qui sont au fondement de la laïcité en France impliquent de promouvoir la compréhension mutuelle et font obstacle au repli religieux que pourrait occasionner la revitalisation de celui-ci
- A. L’application du principe de laïcité apparaît comme déterminante
pour garantir le contrat social républicain en préservant la liberté
religieuse, tout en évitant les dérives à la marge du retour du
religieux
- Orientations bibliographiques
- I. La laïcité républicaine, héritière en France d’une conception
dynamique, s’est traduite par l’affirmation progressive de la
neutralité des relations entre l’État et les religions, qui semble
aujourd’hui ponctuellement remise en cause par un certain retour du
religieux
- 1 Le travail est-il
une valeur en déclin ?
- Chapitre 9
– Risques et progrès
- 1 Le progrès aujourd’hui
- I. Après avoir été sacralisé comme autodéveloppement, le progrès est
aujourd’hui généralement remis en cause au nom de ses effets
inhumains
- A. Au cours des temps modernes, le progrès est apparu se développer de
façon autonome
- 1. L’unification des dimensions du progrès
- 2. La sacralisation du progrès
- B. Les techniques et même le progrès paraissent désormais contredire
les finalités de l’humanité
- 1. Les ravages d’un machinisme destructeur
- 2. Une méfiance généralisée
- 3. La dénonciation abusive de la technicité
- A. Au cours des temps modernes, le progrès est apparu se développer de
façon autonome
- II. À défaut de récuser la notion même de progrès, il convient
désormais d’en promouvoir une conception plus responsable et plus
démocratique
- A. Nos sociétés sont dans l’impossibilité de se passer de l’aspiration
au progrès, fût-elle repensée
- 1. Difficile différenciation des aspects du progrès
- 2. Le méliorisme, un progressisme tempéré et ouvert
- B. Les pouvoirs publics sont en mesure de promouvoir un cadre
responsable et démocratique pour nos progrès
- 1. Une conception fragmentaire et pluraliste du progrès
- 2. Une réévaluation collective des progrès en cours
- A. Nos sociétés sont dans l’impossibilité de se passer de l’aspiration
au progrès, fût-elle repensée
- I. Après avoir été sacralisé comme autodéveloppement, le progrès est
aujourd’hui généralement remis en cause au nom de ses effets
inhumains
- 2 Le développement durable
- I. Le développement durable est un concept englobant, récemment assis
sur des fondements théoriques humanistes et ambitieux
- A. La notion a été promue à la fin du xxe siècle comme une
synthèse du développement économique et des objectifs sociaux et
biologiques
- 1. L’émergence d’une conscience écologiste
- 2. La consécration par le rapport Brundtland puis, en France, par la constitutionnalisation
- 3. Le Sommet de la Terre et l’Agenda 21
- B. Le développement durable peut être considéré comme un développement
qui repose sur des fondements théoriques généreux et manquant de
précision
- 1. De la responsabilité à l’alarmisme
- 2. Lutter contre l’épuisement des ressources énergétiques
- A. La notion a été promue à la fin du xxe siècle comme une
synthèse du développement économique et des objectifs sociaux et
biologiques
- II. En dépit des difficultés de conception et d’application des
impératifs du développement durable, il convient de mettre en œuvre
de façon coopérative les mesures d’adaptation de la croissance à
l’environnement naturel et social
- A. La notion de développement durable est certes exposée à des
objections préjudicielles ou méthodologiques
- 1. Dimensions environnementale et sociale de la notion
- 2. Les paramètres du développement en débat
- B. La coordination des multiples initiatives en faveur du développement
durable permet la réduction progressive des atteintes à l’environnement,
voire de la pauvreté
- 1. Des objectifs ambitieux mais indispensables
- 2. Des moyens diversifiés mais convergents
- A. La notion de développement durable est certes exposée à des
objections préjudicielles ou méthodologiques
- I. Le développement durable est un concept englobant, récemment assis
sur des fondements théoriques humanistes et ambitieux
- 3 Le citoyen face aux risques
- I. Le citoyen des sociétés modernes, face à l’émergence de nouveaux
risques, dont certains inhérents à la prospérité collective ou
irréductibles, est confronté à l’impossibilité d’une sécurité
totale
- A. Le rapport du citoyen au risque dans les sociétés modernes se
caractérise, en première analyse, par une protection et une aversion
croissante au danger
- 1. Les sociétés contemporaines sont caractérisées par une protection croissante contre les risques, dont le citoyen est à la fois l’inspirateur, le sujet et le bénéficiaire
- 2. Le progrès scientifique et économique semble dans le même temps rendre possible la réalisation de l’absence de risque
- B. L’identification de nouveaux risques, imprévisibles ou
irréductibles, démontre l’impossibilité pour nos sociétés de prémunir le
citoyen contre tous les dangers, en même temps qu’elle suscite
l’affirmation des principes de responsabilité et de précaution
- 1. Des risques nouveaux ou irréductibles…
- 2… qui ont conduit à l’affirmation des principes de responsabilité et de précaution
- A. Le rapport du citoyen au risque dans les sociétés modernes se
caractérise, en première analyse, par une protection et une aversion
croissante au danger
- II. L’impossible risque zéro impose au citoyen de définir un
équilibre entre goût du risque et refus de la fatalité, qui passe
notamment, s’agissant des décisions engageant l’avenir de la
collectivité, par le dialogue entre le politique et les experts
- A. La recherche permanente de l’absence de danger risque de déboucher
sur des responsabilités excessives ou sur une inquiétante
déresponsabilisation
- 1. Les risques de la quête d’absence de danger : d’insoutenables responsabilités…
- 2… ou une déresponsabilisation massive
- B. Le citoyen doit donc accepter le risque en conciliant les principes
de précaution, de responsabilité et de solidarité
- 1. Le citoyen, premier gestionnaire du risque
- 2. La décision publique combine principes de responsabilité, de précaution, et de solidarité
- A. La recherche permanente de l’absence de danger risque de déboucher
sur des responsabilités excessives ou sur une inquiétante
déresponsabilisation
- Orientations bibliographiques
- I. Le citoyen des sociétés modernes, face à l’émergence de nouveaux
risques, dont certains inhérents à la prospérité collective ou
irréductibles, est confronté à l’impossibilité d’une sécurité
totale
- 1 Le progrès aujourd’hui
- Chapitre 10
– Culture et communication
- 1 La culture doit-elle relever de l’État ?
- I. L’État s’est particulièrement investi, dès la monarchie, dans le
domaine culturel, au risque d’instrumentaliser des arts conçus dans
une perspective élitiste
- A. L’État a d’abord promu une vision élitiste de la culture pour
l’instrumentaliser au profit de son rayonnement
- 1. Les arts au service du pouvoir
- 2. De l’autonomie des artistes à la démocratisation de la culture
- B. L’instauration d’une politique culturelle volontariste expose les
pouvoirs publics à des dilemmes
- 1. Le risque d’asservissement des arts
- 2. L’invention de la politique culturelle
- 3. Les dilemmes de la politique culturelle
- A. L’État a d’abord promu une vision élitiste de la culture pour
l’instrumentaliser au profit de son rayonnement
- II. La démocratisation de la culture conduit progressivement a une
redéfinition des politiques culturelles, a travers leur conception,
leur équilibrage et leur diversification
- A. L’intention de démocratisation connaît elle aussi ses risques et ses
excès : tout culturel, subvention d’une sous-culture, marchandisation de
la culture
- 1. Les risques du « tout culturel »
- 2. La crédulité des pouvoirs publics
- 3. La marchandisation de la culture
- B. Les interventions publiques dans le domaine culturel, même si elles
se multiplient et s’associent, doivent être clarifiées et
diversifiées
- 1. La culture participant de l’intérêt général
- 2. L’exigence de pluralisme et de lisibilité des œuvres subventionnées
- 3. La diversification du financement de la culture
- A. L’intention de démocratisation connaît elle aussi ses risques et ses
excès : tout culturel, subvention d’une sous-culture, marchandisation de
la culture
- I. L’État s’est particulièrement investi, dès la monarchie, dans le
domaine culturel, au risque d’instrumentaliser des arts conçus dans
une perspective élitiste
- 2 L’exception culturelle
- I. D’origine française, la notion d’exception culturelle a fondé une
revendication politique au niveau international et a permis
l’adoption de mesures de soutien aux œuvres de l’esprit
- A. La notion d’exception culturelle a permis la promotion de la
diversité culturelle au niveau européen, puis au niveau
international
- 1. De « l’exception française » à l’exception « culturelle »
- 2. Des mesures techniques soustrayant les œuvres de l’esprit aux mécanismes du marché
- B. L’exception culturelle française se traduit économiquement par un
soutien public à la diffusion et à la production d’œuvres d’expression
francophone
- 1. Des mécanismes efficaces de promotion de la création et de la diversité
- 2. Poursuivre l’effort en faveur de la diversification des productions
- A. La notion d’exception culturelle a permis la promotion de la
diversité culturelle au niveau européen, puis au niveau
international
- II. La promotion de la diversité culturelle doit définir une
politique d’application de la convention de l’Unesco animée par un
principe de reconnaissance mutuelle des cultures
- A. La défense de l’exception culturelle a désormais fait place, au
niveau international, à la promotion de la diversité cultuelle
- 1. Une intervention publique d’esprit pluraliste
- 2. La convention sur la diversité des expressions culturelles
- B. La Convention sur la diversité culturelle doit désormais donner lieu
à des politiques fondées sur une reconnaissance mutuelle des
cultures
- 1. La promotion de pratiques d’échanges interculturels
- 2. Un principe de reconnaissance mutuelle des œuvres…
- 3… qui n’exclut pas la hiérarchisation des productions de l’esprit
- A. La défense de l’exception culturelle a désormais fait place, au
niveau international, à la promotion de la diversité cultuelle
- I. D’origine française, la notion d’exception culturelle a fondé une
revendication politique au niveau international et a permis
l’adoption de mesures de soutien aux œuvres de l’esprit
- 3 Internet et politique
- I. La création d’un réseau mondial de circulation d’informations a
décuplé considérablement les moyens du débat politique, en même
temps que ses risques
- A. Les propriétés de la communication grâce à l’Internet réactualisent
implicitement des projets utopiques de communication des esprits
- 1. Un réseau offrant d’extraordinaires potentialités de socialisation
- 2. L’actualisation par la technique d’utopies modernes
- B. Pourtant, l’extension du nombre des utilisateurs de l’Internet a
révélé les premières menaces inhérentes au réseau mondial
- 1. Un réseau effectivement centralisé
- 2. Une socialisation virtuelle
- 3. Une fracture numérique
- A. Les propriétés de la communication grâce à l’Internet réactualisent
implicitement des projets utopiques de communication des esprits
- II. Les pouvoirs publics doivent assurer les conditions d’un accès
égalitaire à des pratiques numériques participatives susceptibles de
dynamiser la vie démocratique
- A. Il convient d’abord d’assurer les conditions d’un usage libre de
l’internet en levant les hypothèques qui peuvent l’affecter
- 1. La sécurisation du cyberespace
- 2. La démocratisation de l’accès au réseau
- 3. Accroître la lisibilité de l’Internet
- B. Il importe désormais de favoriser la démocratisation des pratiques
numériques des citoyens
- 1. Surveiller et réguler le marché en ligne
- 2. Vers un usage critique de l’Internet
- 3. La démocratie par l’Internet
- A. Il convient d’abord d’assurer les conditions d’un usage libre de
l’internet en levant les hypothèques qui peuvent l’affecter
- Orientations bibliographiques
- I. La création d’un réseau mondial de circulation d’informations a
décuplé considérablement les moyens du débat politique, en même
temps que ses risques
- 1 La culture doit-elle relever de l’État ?
- Chapitre 11
– L’horizon mondial
- 1 Faut-il avoir peur de la mondialisation ?
- I. Principalement économique, la mondialisation porte en germe une
uniformisation des modèles économiques et sociaux, mais aussi une
internationalisation des menaces, qui suscitent des réactions de
peur ou de contestations diffuses, désormais structurées
- A. La mondialisation, dont les fondements sont principalement
économiques, semble porter en germe à la fois une déstabilisation de
l’ordre international et une uniformisation des modèles sociaux
nationaux
- 1. La mondialisation génère des interdépendances croissantes entre les États, mais aussi une autonomisation progressive de la sphère économique par rapport à la sphère politique
- 2. La mondialisation, une uniformisation ?
- B. Ce double phénomène suscite des réactions qui sont néanmoins passées
d’une logique d’opposition à une logique d’alternative, confirmant le
caractère inéluctable d’une intégration mondiale
- 1. Des inquiétudes réelles, une expression évolutive
- 2. Une mondialisation inéluctable, mais « autre » ?
- A. La mondialisation, dont les fondements sont principalement
économiques, semble porter en germe à la fois une déstabilisation de
l’ordre international et une uniformisation des modèles sociaux
nationaux
- II. Phénomène a priori irréversible et porteur d’un éventuel
cosmopolitisme, la mondialisation peut être acceptée sans crainte si
elle s’accompagne d’une meilleure régulation tant
par les États que
par des instances internationales adaptées
- A. L’intégration croissante et la prise de conscience collective de
l’existence de risques mondiaux favorisent l’émergence d’une société
tendanciellement cosmopolite
- 1. Des avantages et des risques partagés
- 2. Vers un véritable cosmopolitisme ?
- B. Les craintes relatives à la mondialisation ne pourront être
définitivement apaisées que si ce processus fait l’objet d’une meilleure
régulation politique, tant par les États que par des instances
internationales spécifiques
- 1. Les États, des acteurs fondamentaux
- 2. Des institutions internationales adaptées à la gestion des biens et des risques mondiaux
- A. L’intégration croissante et la prise de conscience collective de
l’existence de risques mondiaux favorisent l’émergence d’une société
tendanciellement cosmopolite
- I. Principalement économique, la mondialisation porte en germe une
uniformisation des modèles économiques et sociaux, mais aussi une
internationalisation des menaces, qui suscitent des réactions de
peur ou de contestations diffuses, désormais structurées
- 2 Le patriotisme économique
- I. Le patriotisme économique traduit une volonté politique de
protéger les intérêts nationaux contre les effets de la
mondialisation économique, mais suscite des débats sur
l’articulation entre politique nationale et économie mondiale
- A. Le patriotisme économique se présente a priori comme une réponse
nationale au processus d’intégration économique mondiale
- 1. Le patriotisme économique, une réponse générée par la mondialisation des échanges
- 2. Nation contre mondialisation ?
- 3. Un patriotisme propre aux États, mais universellement – et anciennement – partagé
- B. Un tel patriotisme peut néanmoins être affaibli par l’opposition
d’une logique politique, qui vise à prémunir un intérêt national jugé
stratégique, et d’une logique économique perçue comme
déstabilisatrice
- 1. Un sentiment politique confronté à l’interdépendance entre les États du fait de la mondialisation
- 2. Un patriotisme économique dont la portée peut être relativisée au regard de la distanciation entre le politique et l’économique
- A. Le patriotisme économique se présente a priori comme une réponse
nationale au processus d’intégration économique mondiale
- II. Face à un processus de mondialisation a priori irréversible,
le patriotisme économique ne semble pas constituer
une réponse exclusive mais irrigue une conception renouvelée et
élargie de l’intérêt national
- A. Face à une mondialisation difficilement réversible, le patriotisme
économique risque de faire l’objet, dans certaines circonstances, d’une
utilisation politique potentiellement source de tensions
- 1. Une logique compétitive sous-jacente, qui traduit la réaction des États face à une perte de souveraineté, réelle ou supposée, en matière économique ?
- 2. Le risque d’un paravent du nationalisme ?
- 3. Ou le chant du cygne de la politique face au primat de l’économique ?
- B. Le patriotisme économique est dès lors promu, mais au service d’une
conception renouvelée et élargie de l’intérêt national
- 1. Mondialisation et préservation des intérêts vitaux des États : un équilibre à définir
- 2. Quelle politique au nom du patriotisme économique ?
- 3. Un patriotisme élargi ?
- A. Face à une mondialisation difficilement réversible, le patriotisme
économique risque de faire l’objet, dans certaines circonstances, d’une
utilisation politique potentiellement source de tensions
- I. Le patriotisme économique traduit une volonté politique de
protéger les intérêts nationaux contre les effets de la
mondialisation économique, mais suscite des débats sur
l’articulation entre politique nationale et économie mondiale
- 3 Les idées ont-elles des frontières ?
- I. En dépit des projets intellectualistes nourris pour l’humanité par
de grands esprits, la diffusion des idées a été jusqu’alors limitée
a leur aire culturelle d’émergence
- A. De grands courants intellectuels de différentes époques se sont
attachés à prôner le développement d’une culture commune de
l’humanité
- 1. Un fonds commun de représentations
- 2. L’exploration de l’humanité lors de la Renaissance
- 3. L’universalisme des Lumières et du libéralisme
- B. Pourtant, les différences de tradition et de culture semblent
opposer durablement les parties du monde en civilisations
distinctes
- 1. Les religions, facteur historique de division
- 2. Les civilisations en conflit
- A. De grands courants intellectuels de différentes époques se sont
attachés à prôner le développement d’une culture commune de
l’humanité
- II. Même si les idées ont une origine régionale, sinon nationale, il
importe à l’humanité de chercher à développer des échanges
interculturels dans un horizon le plus ouvert possible
- A. Les idées peuvent être émancipées de leur origine pour s’inscrire
dans un contexte universel
- 1. Le dialogue internationalisé
- 2. La notion de « biens communs »
- B. Il convient de favoriser l’échange le plus ouvert des idées dans les
enceintes internationales en vue de développer une culture commune de
l’humanité
- 1. Le développement des échanges
- 2. L’horizon d’une gouvernance globale
- A. Les idées peuvent être émancipées de leur origine pour s’inscrire
dans un contexte universel
- Orientations bibliographiques
- I. En dépit des projets intellectualistes nourris pour l’humanité par
de grands esprits, la diffusion des idées a été jusqu’alors limitée
a leur aire culturelle d’émergence
- 1 Faut-il avoir peur de la mondialisation ?
- Annexes – Repères chronologiques fondamentaux
- Bibliographie : ouvrages essentiels
- Sujets de l’épreuve de culture générale des concours de l’ENA
- Concours externe
- Concours interne
- Troisième concours
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