Eviter l'effondrement Jean-Michel Naulot

Résumé

A partir de son expérience de banquier et de régulateur, mais aussi de citoyen engagé, l'auteur nous explique pourquoi une crise financière beaucoup plus grave que la précédente menace d'éclater. Une génération de responsables politiques nous a conduits à une situation véritablement explosive à force de déréglementation financière et de marche forcée vers le fédéralisme. Plus les dirigeants maintiendront ce cap, plus ils feront monter les populismes. Quelques mesures radicales seraient pourtant de nature à corriger l'hypertrophie de la finance. En Europe, une place plus grande pourrait être faite à la souveraineté nationale. La régulation financière et le droit souverain des peuples à choisir une politique sont les seules voies susceptibles d'éviter un véritable effondrement et de revivifier la démocratie. Mais une course contre la montre est engagée. Ce livre se veut pédagogique, avec le minimum d'éléments techniques, à destination de tous les citoyens. Jean-Michel Naulot, quarante ans de carrière dans la banque, principalement chez Indosuez, a été membre du Collège de l'AMF (Autorité des marchés financiers) de 2003 à 2013. Il est l'auteur de Crise financière. Pourquoi les gouvernements ne font rien (Seuil, 2013).

Auteur :
Naulot, Jean-Michel
Éditeur :
Paris, Le Seuil,
Genre :
Essai
Langue :
français.
Description du livre original :
1 vol. (317 p.)
ISBN :
9782021340358.
Domaine public :
Non
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Table des matières

  • Remerciements
  • Avertissement
  • 1 Une génération qui a fait monter les « populismes »
    Responsable et coupable
    • Depuis le milieu des années 1980, ils sont habités par les démons du dogmatisme
    • Le débat actuel révèle une grande méfiance à l’égard de la démocratie directe
    • L’obsession du fédéralisme et l’obsession du tout-libéral sont les terreaux du populisme
    • La génération aux commandes est non seulement responsable mais coupable
    • La gauche, amie de la finance, a perdu ses marques
    • La droite, amie de la monnaie unique, a elle aussi perdu ses marques
    • Le conte de fées d’un libéralisme qui dope la croissance
    • Le fantasme de la monnaie unique qui apporte la puissance et la prospérité
    • L’instrumentalisation de la dette publique : vraiment des cigales, les citoyens ?
    • La jeunesse oubliée
    • Il faut savoir dire « non »
  • 2 Ce volcan financier qui nous menace
    Pourquoi la prochaine crise risque d’être pire encore
    • Savoir résister au « syndrome de Grignan »… !
    • Le problème, ce n’est pas la petite aiguille, mais la bulle
    • La monnaie n’est pas un voile
    • La création monétaire extravagante des banques centrales et des banques commerciales
    • L’histoire agitée des banques centrales indépendantes
    • Le monarque monétaire
    • Défaillances des banques : insuffisance d’éthique ou insuffisance de régulation ?
    • Le régulateur souvent en retard sur l’innovation financière des banques
    • Nouvelles règles bancaires : une simple remise à niveau
    • La pondération des risques a introduit un biais inégalitaire dans l’allocation des financements
    • La fable des méga-banques qui pourraient faire faillite sans faire appel au contribuable
    • Banques systémiques : leur taille ne devient-elle pas un problème ?
    • La tyrannie acceptée des marchés financiers
      • 1) La moitié des transactions sur les marchés d’actions est déréglementée
      • 2) Sur les grandes valeurs cotées, en Europe et aux États-Unis, plus de la moitié des transactions est due au trading à haute fréquence alors que l’utilité économique et sociale de cette pratique est proche de zéro
      • 3) Le montant des produits dérivés reste quasiment inchangé
      • 4) Les hedge funds ont un effet de levier (une capacité spéculative) non réglementé
      • 5) La quasi-totalité des hedge funds est domiciliée dans les paradis fiscaux
      • 6) Les marchés de matières premières sont dominés à plus de 80 % par des acteurs financiers et non par les industriels
      • 7) La finance de l’ombre (la finance peu ou pas réglementée) représente plus du tiers de la finance mondiale
      • 8) La politique de limitation des émissions de gaz à effet de serre est confiée aux marchés financiers
    • Une dette mondiale à un niveau historique
    • Comme en 1929, comme en 2007-2008, les conditions d’une crise systémique sont réunies
      • À la veille de la crise de 1929
      • À la veille de la crise de 2007-2008
      • En 2017
    • Quatre foyers de crise continuent de se développer
      • États-Unis : déficits et inégalités
      • Zone euro : la crise toujours là
      • Chine : déséquilibres hérités de 2007-2008
      • Japon : la dette
    • Une réalité de plus en plus évidente : le ralentissement de la croissance mondiale
    • Une absence de gouvernance internationale face à la menace d’une crise grave
  • 3 Les « menottes » de l’euro
    Un système monétaire au bord de la faillite
    • Naissance de l’euro : un copier-coller de l’ordolibéralisme allemand
    • L’Allemagne a réussi à imposer un ordre juridique à la zone euro
    • Une flexibilité sociale qui prend ses distances avec l’économie sociale de marché
    • L’austérité comme seul horizon
      • Les règles budgétaires du traité de Maastricht ont été durcies une première fois avec le Pacte de stabilité et de croissance en 1997
      • À la fin de l’année 2010, la Commission européenne a mis en place le « Semestre européen », un programme de travail très contraignant afin de peser fortement sur les politiques économiques et budgétaires de la zone euro
      • Le Semestre européen a été complété par des textes législatifs très importants, le six-pack puis le two-pack
      • Pour « faciliter » la réalisation de ce travail, la Commission utilise de plus en plus dans ses discussions avec les États les « lignes directrices intégrées »
      • Le TSCG (Pacte budgétaire), ratifié à l’automne 2012, a couronné ce processus d’intrusion dans les politiques budgétaires nationales en transposant une « règle d’or » inspirée de celle qui figure dans la Loi fondamentale allemande de 1949
    • La pratique sinistre de la dévaluation interne
    • Le biais inégalitaire de la zone euro
    • Un taux de change de l’euro qui ne convient à personne, sauf à l’Allemagne
    • Dix ans d’euro, tous à l’hosto !
    • Le coût financier des crises
      • Premier coup de canif de la BCE dans l’interdiction de financer les États
      • Deuxième coup de canif : les financements illimités à un État en difficulté (OMT)
      • Troisième coup de canif : le quantitative easing
      • Le financement des banques centrales du Sud par les banques centrales du Nord
      • Le financement des États par les États
    • Gestion de la crise grecque : la honte de l’Europe
      • Aide à la Grèce : vingt-cinq fois le montant de l’aide à l’Argentine
      • Une gestion calamiteuse de la crise par la troïka
      • 13 juillet 2015 : une journée noire dans l’histoire de l’Europe
    • Et la démocratie dans tout cela ?
    • Les « menottes » de l’euro
    • Ces économistes qui avaient mis en garde
    • Une pensée unique qui tue la politique
    • La bulle Draghi
  • 4 Restaurer la primauté du politique
    Réarticuler gouvernance internationale
    et souveraineté économique nationale
    • 1) Réduire l’hypertrophie de la finance, c’est‑à-dire le déséquilibre entre la finance et l’économie réelle, grâce à une meilleure gouvernance internationale
    • Renoncer au double discours sur la réforme de la finance
    • Comment éviter les pièges tendus par les lobbies ? Quelques règles simples de bonne conduite
      • S’interdire tout ce qui pourrait conduire à une forme de connivence
      • Éviter le déséquilibre des rapports de force lors des négociations
      • Fixer des délais rapprochés pour la mise en place des réformes
      • Faire des textes simples
      • Ne pas donner trop d’importance aux consultations publiques
      • Tenter de détecter les risques liés à l’innovation financière sans attendre l’accident de marché
      • Se méfier de ceux qui évoquent en permanence l’éthique et la transparence
      • Être peu réceptif à l’argument de la « liquidité du marché »
      • Retenir une définition stricte du market making
      • Donner la priorité à la maîtrise du risque systémique sur la compétitivité de la place financière
    • Revoir les statuts des banques centrales pour limiter leur dépendance à l’égard des marchés financiers
    • Réformer la « boîte noire » de la pondération des risques et les structures bancaires pour remettre les banques au service de l’économie réelle
    • Dix mesures pour assainir en profondeur les marchés financiers
      • Première mesure : le passage de toutes les transactions de produits dérivés par des institutions spécialisées supervisées par la BCE
      • Deuxième mesure : la limitation de l’effet de levier des hedge funds
      • Troisième mesure : le traitement des opérations de bourse sur les seuls marchés réglementés
      • Quatrième mesure : la taxation des ordres du trading à haute fréquence
      • Cinquième mesure : l’interdiction aux acteurs financiers de spéculer sur les matières premières
      • Sixième mesure : la transparence et l’enregistrement des opérations traitées dans le shadow banking
      • Septième mesure : l’obligation faite aux gérants de hedge funds de domicilier leurs fonds à l’endroit où ils les gèrent
      • Huitième mesure : l’harmonisation fiscale en Europe
      • Neuvième mesure : l’harmonisation des normes comptables autour de critères inspirés par le bon sens et la nécessité d’assurer la stabilité financière
      • Dixième mesure : la mise en place d’une taxe carbone européenne
    • Une gouvernance internationale entre les mains des gouvernements et non des banquiers centraux
    • 2) Rétablir notre souveraineté économique en redonnant de la flexibilité monétaire et budgétaire à la zone euro
    • Des dirigeants politiques enfin touchés par la grâce dans le débat sur l’euro ? La parole à Léon Blum…
    • Sortir de l’entre-deux par plus d’intégration politique ne peut se faire sans référendum
    • Un big-bang institutionnel qui serait plein de dangers
    • Les peuples n’attendent pas plus d’intégration mais au contraire plus d’indépendance et de flexibilité
      • La refondation des traités exige d’abord l’assouplissement des critères budgétaires de Maastricht et de la règle d’or du TSCG (Pacte budgétaire)
      • La refondation des traités exige aussi de revoir entièrement les modalités de fonctionnement de la monnaie unique
    • N’ayons pas peur des turbulences provoquées par la transition vers un système plus flexible !
    • 3) Gouvernance internationale et souveraineté économique sont deux notions complémentaires et non pas opposées, deux fils conducteurs face à la mondialisation
      • Restaurer la primauté du politique pour éviter un effondrement
      • Maîtriser le capitalisme financier, cette face noire de la mondialisation
      • Le débat sur la mondialisation est légitime et nécessaire
  • Conclusion
    Agir maintenant
  • Table

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