Analyser les discours institutionnels Alice Krieg-Planque
Résumé
Analyser des discours émanant de partis politiques, d'associations, d'organisations publiques ou privées, et plus globalement issus de cadres institutionnels, demande des compétences et des méthodes précises. Dans cet ouvrage, l'auteure expose les catégories d'analyse utiles, qu'elle illustre à l'aide de nombreux exemples, éclairant ainsi les enjeux politiques et sociaux contemporains des déclarations politiques, textes journalistiques, documents administratifs, prises de parole publiques, supports de communication, etc. Au fil des chapitres, l'étudiant apprend ainsi à poser un regard spécifique sur les textes et les énoncés pour repérer différents types d'implicites (présupposés, sous-entendus), identifier les équivoques d'un discours (phénomènes de flou et d'ambiguïté), ou encore saisir les stéréotypes langagiers (slogans, formules, phraséologie, expressions figées). Manuel de référence pour les sciences humaines et sociales, cet ouvrage permet d'appréhender la dimension discursive des objets politiques et sociaux.
- Auteur :
- Krieg-Planque, Alice
- Éditeur :
- Paris, A. Colin, DL 2012
- Collection :
- ICOM
- Genre :
- Manuel
- Langue :
- français.
- Note :
- Bibliogr. p. 218-224. Index
- Mots-clés :
-
- Nom commun :
- Langage politique | Discours (linguistique)
- Description du livre original :
- 1 vol. (238 p.) ; 22 cm
- ISBN :
- 9782200278625 ; 9782200617790.
- Domaine public :
- Non
Table des matières
- Table des matières
- Introduction
- Une pratique d’analyse pour répondre à des situations
- Poser un regard spécifique sur les textes
- Suivre les intuitions discursives
- Faire de l’analyse du discours sans être analyste du discours
- Prendre appui sur la linguistique, s’intéresser aux approches symboliques du social
- Étudier des dispositifs d’énonciation spécifiques : le verbal et l’institutionnel au cœur de l’analyse du discours
- Chapitre 1 Le discours : enjeux et méthodes
- 1) Le discours au cœur de la vie politique et sociale
- a) La vie démocratique, tissée de textes et de paroles
- b) Faire valoir une cause, recourir au langage
- c) Les signes dans les régimes totalitaires, autoritaires ou dictatoriaux
- d) Les relations diplomatiques et internationales, agencées par des messages
- e) Les institutions comme communautés discursives et dispositifs symboliques
- f) Mettre en œuvre la décision politique : écouter, parler, rédiger
- g) La part langagière des activités de travail
- 2) L’information et la communication comme activités discursives et symboliques
- a) Conférence de presse, sondage, campagne publicitaire, tract, newsletter…
- b) Une définition de la communication comme activité de discours
- c) Compétences discursives, porosités professionnelles
- d) Observer la production des discours dans les organisations
- • Des acteurs en charge d’établir des documents à même de garantir un « langage commun »
- • Des discours prescriptifs visant à standardiser les écrits et les prises de parole
- 3) Étudier le discours et ses observables : les fondements de l’analyse du discours
- a) L’analyse du discours n’est pas prescriptive
- b) L’analyse du discours ne mesure pas des influences sur les opinions ou sur les comportements
- c) Le discours n’est pas un miroir ou un reflet d’autre chose
- d) L’analyse du discours n’est pas l’analyse de contenu
- e) Étudier le réel du discours dans ses observables en contexte et en situation
- 1) Le discours au cœur de la vie politique et sociale
- Chapitre 2 Actes de langage et institutions : l’efficacité de la parole légitime
- 1) La pragmatique : un courant disciplinaire fécond
- a) Pragmatique et analyse du discours : des origines dissociées
- b) Quand la pragmatique éclaire l’étude des énoncés en contexte
- 2) Discours et action : des liens indissociables
- a) Représentations spontanées sur le langage : la conscience des liens complexes entre « paroles » et « actes »
- b) « Manifeste », « constitution », « événement »… : la nature langagière des transformations publiques
- c) Une reformulation significative : la reconnaissance du caractère agissant du discours
- 3) Les énoncés performatifs : l’efficacité combinée de la langue et du social
- a) Énoncés constatifs et énoncés performatifs : le langage pour décrire le monde et pour accomplir des actions
- b) Les conditions de réussite des énoncés performatifs : le langage n’agit pas par lui-même
- • Deux séries de conditions nécessaires : les cadres sociaux et psychologiques
- • L’efficacité des rituels langagiers, conditionnée à une définition collective
- • Les institutions, productrices de performatifs
- • Le performatif comme catégorie heuristique
- 4) Du performatif aux actes de langage : la valeur illocutoire des énoncés
- a) L’acte de langage : une catégorie d’analyse générale, une réalité empirique permanente
- b) Typologies et identifications : la nature de l’acte et ses enjeux
- c) Les actes de langage indirects : politesse, préservation des « faces », ambivalence de l’indirection
- d) La valeur illocutoire comme entrée pour analyser des discours
- 5) Conférer une valeur d’action au discours : l’acte de langage comme voie d’interprétation des énoncés
- a) La vie quotidienne comme suite d’actes de langage à identifier
- b) Sur la scène médiatique : la valeur illocutoire comme valeur événementielle
- c) Effets d’univocité, effets d’équivocité : guider ou laisser œuvrer l’interprétant
- 6) Légitimité et autorité : statuts et qualités des locuteurs
- a) La production d’actes de langage comme élément de construction de l’ethos
- b) Interroger les qualités requises et invoquées par le locuteur : questionner l’autorité de la parole
- c) L’étude des actes de langage à la rencontre d’autres sciences humaines et sociales : l’exemple de la présentation publique d’excuses institutionnelles
- d) Les enjeux de la reconnaissance des propriétés symboliques du langage
- 7) Cerner l’action, identifier la mission : se définir à travers des actes de langage
- 8) Se conformer à des genres : réaliser les actes de langage attendus
- 1) La pragmatique : un courant disciplinaire fécond
- Chapitre 3 Formules, slogans, figements : du lexique à la phraséologie
- 1) Le « mot », une catégorie intuitive : des réalités multiples dotées d’enjeux réels
- a) Le « mot » vu par la linguistique : un regard kaléidoscopique pour des notions plurielles
- • Une forme sur une chaine, une unité dans une liste, un signe qui réfère et qui signifie
- • Considérer le « mot » dans ses dimensions syntaxiques, morphologiques et sémantiques
- b) Le « mot » comme entrée empirique dans les discours
- c) Les enjeux socio-politiques du lexique : nommer, catégoriser, cadrer…
- • Supporter un point de vue : appréhender la réalité sous un certain nom
- • Baptiser les personnes, les lieux et les organisations : les orientations du nom propre
- • Nommer les opérations de communication : rendre saillant le sens de l’action
- • Catégoriser les événements : le cadrage de ce qui advient
- a) Le « mot » vu par la linguistique : un regard kaléidoscopique pour des notions plurielles
- 2) Le lexique et ses contextes : syntagmes figés, phrases stabilisées, genres routinisés
- a) Le « figement » : un principe général d’analyse
- • Le figement comme espace de resserrement de la créativité verbale
- • La diversité des phénomènes observés, les questions de la mémoire et du contexte
- b) La constitution d’une phraséologie : segments répétés et cooccurrences
- • Les textes passés au crible statistique
- • Des répétitions liées à des ancrages idéologiques et à des domaines sociaux
- c) Des énoncés stabilisés prêts pour la reprise : « slogans » et « petites phrases »
- • Des formats rhétoriques qui font sens pour les acteurs
- • Repérer des valeurs ou des saillances, suivre la circulation des énoncés
- d) Routines d’écriture et d’expression : la régularité des genres
- • Le genre comme forme socio-historique
- • Des régularités syntaxiques socialement signifiantes
- a) Le « figement » : un principe général d’analyse
- 3) Les approches formulaires des discours : identifier la structuration des arènes publiques
- a) La « formule » comme ensemble de formulations et cristallisation d’enjeux
- b) Une entrée prioritairement lexicale : prendre la mesure des réalisations
- c) Un fonctionnement en discours : observer des usages dans des corpus
- d) Un référent social : rendre compte d’une dissémination des expressions
- e) Une dimension polémique : identifier les enjeux investis par les locuteurs
- 1) Le « mot », une catégorie intuitive : des réalités multiples dotées d’enjeux réels
- Chapitre 4 Présupposés et sous-entendus : l’implicite
- 1) L’implicite : une notion très générale, et des manifestations observables
- a) Les différentes dimensions d’un énoncé
- b) Des implicites qui renvoient à une proposition
- 2) Le présupposé : produire l’évidence grâce aux formulations
- a) Une part de l’énoncé présumée connue du destinataire
- • Des exemples canoniques pour appréhender le phénomène
- • Une définition étroite mais féconde
- • Un test : le recours à la grammaire
- b) Informativité du discours et / ou déloyauté des locuteurs
- • Accords et convergences de vue dans l’existence quotidienne
- • Le discours médiatique : assurer l’informativité des messages
- • Quand le présupposé est au service de la déloyauté du locuteur
- c) Pièges et négociations des rapports de force dans l’interaction
- • Des politiques mis dans l’embarras
- • Les questions des journalistes : deux exemples de chausse-trape
- • De la difficulté de contester un présupposé
- d) De quelques régularités génériques
- • Les couvertures des magazines : une vision du monde déjà cadrée
- • La rhétorique publicitaire : mettre en scène une humanité malheureuse
- • Les questions des sondages : des formulations orientées
- • Présupposition et dénomination : une thèse se présente sous une certaine formulation
- e) Faire apparaître les certitudes politiques et idéologiques d’un discours
- • Soumettre à la critique des discours qui s’y refusent
- • Les évidences idéologiques des discours partisans
- • La positivité prétendument consensuelle des discours institutionnels
- a) Une part de l’énoncé présumée connue du destinataire
- 3) Le sous-entendu : suggérer des thèses grâce aux interprétations
- a) La signification de l’énoncé livrée à l’interprétant
- • Retour aux exemples canoniques
- • Une définition tournée vers la question de l’interprétation
- • Une conception inférentielle de l’interprétation des énoncés
- • Les enjeux contextuels du sous-entendu
- b) Suggérer sans asserter : insinuer et établir une relation de connivence
- • Sourires complices et malaises pervers
- • Le sous-entendu comme principe de formation d’une communauté de points de vue
- • Les sous-entendus dans l’arène publique : provocation et « jeu des petites phrases »
- c) Renforcer les convictions : la valeur persuasive du sous-entendu
- a) La signification de l’énoncé livrée à l’interprétant
- 1) L’implicite : une notion très générale, et des manifestations observables
- Chapitre 5 Flou et équivoque : les ressources des locuteurs
- 1) Un principe : le flou n’est pas un problème des énoncés, mais une ressource pour les locuteurs
- a) L’ambiguïté vue comme un problème : des conceptions instrumentales de la langue
- b) La langue, un système naturellement producteur d’équivoques
- • Le déni de l’équivoque : les thèses du filtrage contextuel et du particularisme générique
- • L’équivoque se produit dans une langue en chacune de ses unités
- • L’identification et la production de l’ambivalence comme compétences
- c) « Ambiguïté », « sous-détermination », « vague »…
- 2) Relative appositive et relative déterminative : préserver l’ambivalence
- a) En langue : deux types de relatives
- b) En discours : deux lectures qui se ménagent mutuellement
- 3) Les valeurs illocutoires des énoncés : accomplir une pluralité d’actes de langage
- a) L’absence de relations bi-univoques entre énoncé et acte de langage
- b) Concilier la diversité des destinataires : le caractère pluri-adressé des discours publics
- 4) Les pronoms personnels et déterminants possessifs : (se) désigner à travers des valeurs instables
- a) Valeur inclusive, valeur exclusive
- b) Au nom de qui parle-t-« on » ?
- c) À qui s’adresse-t-« on » ?
- 5) L’opération concessive : rendre compatibles des orientations divergentes
- a) La concession comme type d’opération syntaxique
- b) Des concessives un peu particulières
- c) Recourir à un instrument discursif de conciliation, avancer dans le consensus
- d) Produire des effets de positivité, mettre en scène un progrès
- e) Porter des traces atténuées du conflit, clore le débat
- 6) Les sigles : superposer les significations
- a) Le sigle dans des sociétés techniques et bureaucratiques : faire bref et mémorisable
- b) Sigles homographes ou homophones : l’enrichissement de la signification
- c) Changer de nom et garder le sigle : assurer la pérennité de l’institution dans le changement
- d) Le signifiant de la lettre, vecteur d’importation de valeurs
- e) Les initiales de noms de personnes, supports de créativité
- 7) Produire le vague et le multiple en discours : le vaste réseau des ressorts activables
- a) Un réseau qu’il faut savoir parcourir et décrire
- b) Le pronom démonstratif « ça » : pointer vers un référent peu déterminé
- c) L’adjectif dénominal : une relation trouble avec le nom
- d) Le verbe transitif sans complément : l’objet non-dit de la prédication
- e) Nominalisations, jeux de mots, comparatifs sans comparaison…
- 1) Un principe : le flou n’est pas un problème des énoncés, mais une ressource pour les locuteurs
- Chapitre 6 Polyphonie, dialogisme, interdiscours : l’ouverture du discours
- 1) Les relations du discours avec ses extérieurs
- a) Au-delà de la « citation » et du « discours rapporté » : la présence d’un autre discours dans le discours
- b) Une palette de notions pour décrire une diversité de phénomènes
- 2) Des énoncés rattachés à des locuteurs : reprises et défigements
- a) Reprendre un énoncé à l’identique : une opération de décontextualisation et de recontextualisation
- b) Défiger un énoncé sur le mode plaisant : établir la connivence par l’activation d’une mémoire
- c) Des défigements politiques : s’exprimer sur le terrain de l’interlocuteur
- 3) Des formulations marquées par leurs usages : connotations et traces d’interdiscours
- a) Des termes connotés : les mots sont « déjà dits »
- b) Un sujet parlant pris dans les discours de ses appartenances : parler de soi-même avec les mots des autres
- c) Des discours irrigués par d’autres discours : unités phraséologiques et paraphrases
- 4) Des structures qui créent les traces de discours antérieurs : le préconstruit comme effet d’antériorité
- a) Un élément antérieur déposé dans l’énoncé
- b) Incorporer ce qui aurait été dit avant : parler avec du « déjà là »
- c) Combattre ce qui aurait été dit ailleurs : donner à voir un contre-discours
- 1) Les relations du discours avec ses extérieurs
- Conclusion
- Bibliographie de l’ouvrage
- DICTIONNAIRES D’ANALYSE DU DISCOURS
- USUELS EN LINGUISTIQUE ET EN SCIENCES DU LANGAGE
- MANUELS, OUVRAGES DE PRÉSENTATION ET DE MÉTHODE
- ANALYSES DE CORPUS, DE TERRAINS ET D’OBJETS
- À LIRE ÉGALEMENT
- REVUES
- Argumentation et analyse du discours
- Communication & Langages. Signes, objets et pratiques
- Études de communication. Langages, information, médiations
- Langage et Société
- Mots. Les langages du politique
- Semen. Revue de sémio-linguistique des textes et discours
- Index des notions en sciences du langage
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- Index des pratiques discursives
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- Index
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