Résumé

Le récit historique portant sur la vie et la mort de Marie de l'Incarnation est demeuré un défi longtemps mûri par l'auteur de "Marie Guyart, folie de Dieu". Quelle signification doit-on attribuer à l'apport spirituel de cette première femme écrivaine en Nouvelle-France, qui "abandonne" son enfant, entre chez les Ursulines de Tours en 1631 et fonde le premier couvent de filles à Québec ? La force d'âme chez Marie de l'Incarnation semble tisser la toile de la survivance de la colonie du Saint-Laurent menacée à tout moment de déchirure et d'anéantissement. Le paradoxe de ce personnage religieux et bâtisseur, ses écrits spirituels et son oeœuvre épistolaire immense, ne cessent d'impressionner les esprits critiques d'aujourd'hui : la logique de l'histoire moderne ne saurait rejoindre celle du cœoeur de cet être transcendant, élevé à la hauteur des visions mystiques et au sommet de la foi. Par cet ouvrage, Roger Paul Gilbert continue de nous restituer le patrimoine culturel du Québec et du Canada. Il l'a d'abord fait par un récit, "De l'arquebuse à la bure", présentant six personnages de notre histoire, de Champlain à Marie Victorin, qui se sont distingués chez nous et dans les Antilles, notamment à Cuba. Puis il a poursuivi sa recherche patrimoniale à travers trois pièces de théâtre : "Champlain", "Marie Guyart", "Pygmalion". Son "Marie Guyart, folie de Dieu", qu'il nous offre ici, laisse percer non seulement le vif intérêt et la curiosité de l'auteur pour son personnage, mais également une certaine complicité avec cette femme à la fois mystique et concrètement engagée dans une oeuvre enracinée dans la terre profonde, celle de nos origines.