Une histoire de la frivolité Sabine Melchior-Bonnet
Résumé
La frivolité est l’art de ne rien prendre au sérieux. Chaque époque a sa façon de jouer avec la frivolité pour dissiper l’ennui ou escamoter les ravages de la mort, la Grande Faucheuse. Traditionnellement, l’Église la condamne parce qu’elle fait oublier à l’homme, séduit par les Vanités, de travailler à son Salut. Tandis que le philosophe la considère avec indulgence : « pour nous consoler de nos innombrables misères, Dieu nous a faits frivoles », se réjouissait Voltaire ! La frivolité est d’abord une figure féminine. Parce qu’elles ont été écartées pendant des siècles des choses dites « importantes » et rivées à leur miroir, les femmes en deviennent l’incarnation dans une société dominée par les hommes ; mais c’est oublier la coquetterie des mignons et des dandys ! Privilège d’une aristocratie oisive, la frivolité se complaît dans les fêtes galantes du dix-huitième siècle, le badinage et les jeux d’esprit, et envahit les arts. Elle survit joyeusement aux révolutions et aux guerres. Dans une société démocratique et individualiste qui consomme et gaspille, elle se niche dans les caprices de la mode, et dans la multiplication des objets au service du bien vivre. Comment se passer de ces petites bulles de bonheur qui soulagent le quotidien ?
- Auteur :
- Melchior-Bonnet, Sabine
- Éditeur :
- Armand Colin, 2013
- Collection :
- Hors collection
- Genre :
- Documentaire
- Langue :
- français.
- Description du livre original :
- 1 vol. (192 p.)
- ISBN :
- 9782200255725.
- Domaine public :
- Non
Table des matières
- Introduction
- Le sexe frivole, une accusation millénaire
- La femme au miroir
- Repenser la différence des sexes
- Une femme philosophe
- Une littérature de bagatelles
- Un féminisme discret au XVIIIe siècle
- Une femme en sait toujours assez : l'impossible conquête du savoir
- Une charmante faiblesse...
- Condamnées à la frivolité
- Tout est vanité, de l’Ecclésiaste à Voltaire
- Sous le signe de l'éphémère
- Le ciel peut attendre
- O Memento mori
- Ames volages et dissipées...
- Au XVIIIe siècle, une mort banalisée
- La vie de Cour sous l’Ancien Régime ou l’art de donner l’être à des riens
- La science des bagatelles
- Changer d’habit
- Les merciers, marchands de frivolités
- S’amuser à la Cour
- Jouer et tricher
- Un nouveau gentilhomme
- Papillotage
- Le siècle des Lumières et la bonne conscience du plaisir
- Du bon usage de la frivolité
- Se divertir ou s étourdir ?
- La conversation frivole ou le badinage
- Du badinage au persiflage
- En amour, point de lendemain
- Casanova : rebondir à chaque instant
- La frivolité au pouvoir, la reine Marie-Antoinette
- Du pas de danse au pas de charge, le Directoire et l’Empire
- Une société déréglée
- Des entrepreneurs de plaisir
- Les illuminations de Tivoli
- Restaurants et tripots
- Cœurs et corps disponibles
- Thérésia Tallien et Joséphine Bonaparte, muses de la mode
- La Cour impériale, plus guindée que frivole
- Napoléon l’inamusable
- La revanche du sérieux
- Le peuple est-il frivole ?
- Un cliché bien ancré
- Le goût du théâtre et des mystifications
- Les attractions de la rue
- Le fol carnaval, une soupape pour tous les régimes
- Le cancan du carnaval
- Bals du samedi et du dimanche
- Nouveaux pays de cocagne, les palais du commerce
- Le dandy et le culte de l’inutile
- Le métier de papillon
- Lions et lionnes
- La frivolité masculine, une esthétique et un défi
- « Faut pas s’en faire » : les années folles
- L’Exposition de 1900, une immense vitrine
- La frivolité des milieux mondains
- Le flirt, démonétisation de 1’amour
- Années folles
- Tango, jazz et charleston
- Le cinéma : vendre du rêve
- Épilogue
- Le temps des objets, une économie frivole
- L’humour roi
- Vanités en technicolor
- Plaidoyer pour la cigale
- Bibliographie sommaire
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