Les courants historiques en France : XIXe-XXe siècle Christian Delacroix, François Dosse, Patrick Garcia
Résumé
L'histoire, depuis quelques décennies, fait retour sur elle-même. Elle s'interroge sur les notions en usage, ce qui implique que l'auteur comme le lecteur d'histoire comprennent plus exactement ce que faire de l'histoire veut dire. Restituer les courants historiques au cours des deux derniers siècles, c'est révèler les trois dimensions théorique, professionnelle et institutionnelle de la discipline. Celle-ci est d'abord le produit du lien social inédit qui, avec la Révolution française, s'est légitimé en distinguant l'Ancien Régime du Nouveau, et en mobilisant le récit historique. Elle est ensuite un savoir qui médiatise auprès du public ses travaux et résultats par une technique, des règles de recherche et des procédures d'enquête et d'analyse qui lui sont propres. Elle est, enfin, écriture, mise en récit, ce qui implique qu'attention soit prêtée aux règles d'énonciation, à l'usage discursif des sources comme aux effets de langage, autant qu'aux pressions du pouvoir ou des groupes sociaux qui toujours chercheront à l'enrégimenter.
- Auteur :
- Delacroix, Christian (1947-....)
- Auteur :
- Dosse, François (1950-....) ; Garcia, Patrick (1958-....)
- Éditeur :
- [Paris], Gallimard, impr. 2007
- Collection :
- Folio
- Genre :
- Essai
- Langue :
- français.
- Note :
- Contient un choix de textesBibliogr. p. 637-695. Notes bibliogr. Index
- Mots-clés :
-
- Nom commun :
- Historiographie -- France -- 1800-
- Description du livre original :
- 1 vol. (724 p.) : couv. ill. en coul. ; 18 cm
- ISBN :
- 9782070343362.
- Domaine public :
- Non
Table des matières
- Introduction
- Chapitre I : La naissance de l’histoire contemporaine
- Pourquoi l’histoire?
- Entre «abîmes» et «progrès»: une nouvelle vision de l’histoire
- L’invention de l’archive
- L’invention du patrimoine
- Un principe organisateur du devenir: le progrès
- Un siècle dans l’histoire
- Les incertitudes de l’histoire
- Les enjeux de l’écriture de l’histoire
- Une historiographie de combat
- La monarchie de juillet: une politique de la mémoire
- Un maître d’œuvre: François Guizot
- Les institutions de mémoire
- Quelle histoire?
- Le procès de l’ancienne histoire: le programme du premier XIXe siècle
- Une perspective renouvelée
- L'historien œdipe
- La philosophie comme ressource
- Écrire l’histoire de la révolution française
- Le réagencement de l’interprétation libérale
- Des interprétations démocratiques
- Les fractures de 1851
- Alexis de Tocqueville: la remise en question de la révolution comme rupture
- Edgar Quinet: relire le passé pour permettre au futur d'advenir
- Une polémique
- Chapitre 2 : Le moment méthodique
- Introduction
- Les remises en cause du modèle «romantique»
- L’affirmation de l’horizon scientifique
- Au miroir de l’Allemagne
- Un enseignement supérieur structuré et dynamique
- La mutation méthodique de l’historiographie française
- Une conjoncture historiographique et politique
- La Revue historique : un éditorial fondateur
- Un récit «du progrès des études historiques en France depuis le XVIe siècle.»
- La conjoncture historiographique et l'héritage du premier XIXe siècle
- Un programme
- Définir une profession
- Un maître d'œuvre: Ernest Lavisse
- La réorganisation de l'université
- Des réseaux pour l’histoire
- La codification des études historiques
- Les premiers avatars de la méthode: Fustel de Coulanges et Taine
- Les maîtres de la méthode: Charles-Victor Langlois et Charles Seignobos
- L’œuvre des historiens méthodiques
- L’histoire comme magistère civique
- Une «théorie de la France.» (Lavisse, 1890a, p. 183)
- Histoire-géographie : un mariage en France
- Un instrument d'éducation politique
- L'impératif Pédagogique
- La production historiographique
- L'histoire de France de Lavisse
- La preuve par la révolution française
- L’histoire de la Révolution entre en Sorbonne
- L’historiographie socialiste : Jean Jaurès
- Albert Mathiez
- L’histoire comme magistère civique
- Le modèle méthodique contesté
- L’écho des débats allemands
- L’émergence de la sociologie
- Une nouvelle discipline et ses ambitions
- Un point d'orgue: le débat Seignobos/Simiand
- L’argumentation de François Simiand
- L’argumentation de Seignobos
- La Revue de synthèse historique
- Chapitre 3 : Le moment de l’histoire-science sociale (des années 1920 aux années 1940)
- «L’histoire dans le monde en ruines» (Lucien Febvre)
- Une crise de conscience de l’histoire ? (O. Dumoulin)
- La guerre comme matrice théorique?
- «Une grande crise de l'esprit humain.» (Lucien Febvre)
- Un métier en crise ?
- Malaise dans l'enseignement de l'histoire
- Le moment des années 1920 : un renouvellement de l’histoire
- Les entreprises d'Henri Berr de l'après-guerre
- L'esprit de Strasbourg
- Les annales avant les annales: stratégie épistémologique et stratégie disciplinaire
- Les annales d’histoire économique et sociale : une revue de débats et de combat
- Une revue à deux têtes et à quatre mains
- Marc Bloch et Lucien Febvre: «un attelage qui étonne.» (M. Bloch)
- Stratégies professionnelles
- Une amitié intellectuelle à l'épreuve de la guerre et de l'occupation
- Rubriques et collaborateurs
- Les Annales: histoire, analyse du présent et action
- Les annales face à l'actualité et au présent
- Les savants et la politique
- «Avons-nous été d'assez bons citoyens?»» (Marc Bloch)
- Une revue à deux têtes et à quatre mains
- Les annales: «une espèce de petite révolution intellectuelle »
- La reconstruction d’une identité disciplinaire et d’une légitimité scientifique
- L'histoire, science des hommes dans le temps
- Comprendre les faits humains
- Une épistémologie mixte
- Une histoire problématique et non automatique
- «Le cheval de Troie de la subjectivité.» (Lucien Febvre)
- L’histoire, une connaissance par traces
- La méthode critique, une «technique de vérité.» (Marc Bloch)
- La reconstruction d’une identité disciplinaire et d’une légitimité scientifique
- L’histoire comme science sociale
- Les affinités intellectuelles de Marc Bloch : auteurs, pères, compagnons
- La centralité de l’histoire économique et sociale
- L'histoire économique en France dans les années 1930
- Contre le matérialisme économique simpliste
- Les annales et l'histoire économique de François Simiand
- Labrousse, introducteur et propagateur de l'œuvre de Simiand
- Représentations collectives, mentalités et psychologie historique
- L'étude des faits sociaux comme faits de représentations collectives
- Lucien Febvre: la psychologie contre le schématisme sociologique
- Lucien Febvre: l'outillage mental
- Georges Lefebvre et la mentalité collective: la grande peur de 1789 (1932)
- Un rejet de l’histoire politique?
- La «pression de l'économique sur la politique.» (L. Febvre)
- Polémiques contre Seignobos
- Chapitre 4 : L’histoire sociale à «la française» à son apogée: Labrousse/Braudel
- L’institutionnalisation des sciences sociales
- Une croissance planifiée
- Un New Deal des sciences sociales
- Une discipline-phare : la démographie historique
- La construction de l’empire-Braudel
- Des vents nouveaux
- Braudel, l’entrepreneur
- Domination de l’histoire économique
- Camille-Ernest Labrousse et son école
- A partir des années 1950 : an « tournant social» de l’histoire économique labroussienne
- Le débat Labrousse/Mousnier
- Une génération labroussienne
- La longue durée et la pluralisation du temps
- Le défi structuraliste
- La défense de l’identité historienne
- La réponse de Braudel à Lévi-Strauss
- Le modèle: Structure/Conjoncture/Evénement
- Vitalité de l’histoire économique
- Croissance, crises, ruptures : interprétations en débat
- Le défi quantitatif : des méthodes controversées
- Une histoire des relations internationales en quête des profondeurs
- Un rénovateur de la vieille histoire diplomatique: Pierre Renouvin
- Les « forces profondes »
- L’histoire présentiste et politique
- L’implication subjective de l’historien
- Le maintien d’une histoire politique sensible à l’événement
- La « sociabilité » politique
- Matérialisme historique et histoire nouvelle
- Les leçons d’Althusser
- Une histoire antique renouvelée
- Le débat Vilar/Althusser
- L’institutionnalisation des sciences sociales
- Chapitre 5 : Expansion et fragmentation: la «nouvelle histoire»
- Une «nouvelle histoire»
- L’ethnologie intérieure
- Sous le changement : le passé
- Le structuralisme bien tempéré des historiens
- De l’Histoire aux histoires: l’éclatement
- Le soleil ne se couche plus sur le Territoire de l’historien
- L’histoire des mentalités
- Du social au mental
- Les mentalités : une notion stratégique
- Un pionnier
- Les mentalités selon Georges Duby
- Les mentalités selon Robert Mandrou
- Les mentalités selon Jacques Le Goff
- Les mentalités selon Philippe Ariès
- Les jeux du mental et de l’idéologie selon Michel Vovelle
- L’anthropologie historique
- L’école d’anthropologie historique de l’Antiquité grecque
- Quantifier le culturel
- La promotion de la civilisation matérielle
- Culture savante/culture populaire
- L’histoire sérielle
- Le deuil de l’histoire totale
- Construire des séries
- L’ivresse statisticienne
- De l’histoire de la religion à l’anthropologie du croire
- Le croire comme composante du «fait social total»
- Le Groupe de la Bussière
- Un franc-tireur : Alphonse Dupront
- En quête du langage mystique: Michel de Certeau
- Les remises en cause du roman national
- La survie de l’histoire à la Lavisse
- La décolonisation ébranle le mythe national
- L’ébullition soixante-huitarde
- Les habits neufs de la Réforme Haby
- Une «nouvelle histoire»
- Chapitre 6 : Entre doutes et renouvellements (les années 1980-2000)
- Du «retour au récit» au «tournant critique»
- Crise des Annales ?
- Le temps des «retours.»
- Le récit, thème polémique et critique anti-scientiste
- Doutes internes aux annales
- Redéfinitions de l’histoire sociale, renouvellements de l’histoire économique: une nouvelle « sensibilité théorique » ?
- E. P. Thompson, microstoria et alltagsgeschichte
- La construction historique et sociale des catégories
- Sortir de l'histoire des mentalités
- Essoufflement ou renouvellements de l'histoire économique?
- Une nouvelle culture théorique en sciences sociales?
- La radicalisation des critiques contre les Annales et le « tournant critique »
- Le «tournant critique.» des annales
- Le «tournant critique»»: un programme avorté?
- Crise des Annales ?
- Les renouvellements de l’histoire politique
- La « nouvelle histoire politique » : un projet d’histoire globale ?
- L’histoire du temps présent
- L’histoire conceptuelle du politique et l’histoire sociale du politique
- L'histoire conceptuelle du politique
- François Furet contre l'interprétation sociale de la révolution
- L'histoire des concepts socio-politiques
- L'histoire sociale du politique
- La «nouvelle histoire-bataille.»
- L’histoire au risque de la mémoire et de l’identité
- La constitution d’une histoire de la mémoire
- Une histoire des usages du passé dans les présents successifs
- Les Lieux de mémoire : du national au patrimonial
- Une histoire du «nouvel âge de la conscience historique»
- De la «crise de l'enseignement de l'histoire.» à «l'inflexion patrimoniale »
- L’histoire face aux «passés qui ne veulent pas passer»
- «Syndrome de Vichy» et provocations négationnistes
- Du devoir de mémoire aux «abus de la mémoire »
- La multiplication des polémiques mémorielles
- La constitution d’une histoire de la mémoire
- L’histoire à la fin des années 2000: le pluralisme interprétatif
- Une réflexion renouvelée sur l’enracinement et la fonction sociale de l’histoire
- Un «âge épistémologique» de l’historiographie française? (Pierre Nora)
- Un consensus épistémologique: l'impératif de vérité de l'histoire contre le relativisme
- Une sensibilité renouvelée à la question de l'historicité
- «Tentation de l'épistémologie .» (F. Hartog) ou rapports pacifiés entre histoire et philosophie?
- Une convergence historiographique vers l’histoire culturelle ?
- Quelle identité pour l'histoire culturelle?
- La galaxie centrale de l’histoire socioculturelle
- L'histoire des femmes: d'une histoire sociale à une histoire socioculturelle?
- L'histoire des sciences: la construction sociale des faits de science
- L'histoire sociale du pôle mouvement social : «sociale et culturelle, indissociablement » (Antoine Prost)?
- L'histoire socioculturelle des représentations et des pratiques
- L'histoire «au second degré » du symbolique: en finir avec le «déterminisme sociologique »» ?
- La «nouvelle histoire politique et culturelle»»: un modèle historiographique global?
- Conclusion
- Du «retour au récit» au «tournant critique»
- Appendices
- BIBLIOGRAPHIE
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