Les âmes mortes tome 2 Nicolas Vassilievitch Gogol

Résumé

Grands et petits fonctionnaires qui n'ont d'existence que par leurs fonctions, mégères castratrices ou femmes idéales sur papier glacé, figures d'hommes persuadés de 'peser' sur la vie et le monde mais toujours en rivalité avec d'autres qui ont encore 'plus de poids', menteurs et arnaqueurs, parfois non dénués de talent, tels sont les personnages de Nikolaï Gogol. Le décor de ses textes - car il s'agit bien d'un décor - n'est guère plus réjouissant : une métropole qui a poussé comme un champignon en un lieu insalubre et qui écrase l'individu, le poussant dans la mort ou la folie ; un territoire immense, sorte de gigantesque fondrière dans laquelle il est aisé de s'enliser et pourtant traversée par un véhicule qui vile à vivre allure : où va-t-il ainsi ? Vers quoi ? Pas de réponse...

Auteur  :
Gogol, Nicolas Vassilievitch
Genre :
Roman
Langue :
français.
Domaine public :
Non
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Table des matières

    • CHANT XI
    • Départ pour de nouvelles expéditions
      • Épreuves et surprises inséparables de tout départ précipité. – Départ de Tchitchikof. – Rencontre d’un convoi funèbre au détour d’une rue. – Notre héros y voit un présage favorable. – Grandes méditations au bercement de la britchka. – Images diverses du pays. – Réflexions personnelles qui donnent au poète l’occasion d’exposer tout le passé de son héros presque endormi : Naissance. – Première enfance. – Premiers traits de caractère. – Éducation à l’école ; éducation à la maison. – Admission au service de la couronne. – Comment, dans la plus humble position, il se concilie la bienveillance d’un supérieur peu enclin à ce sentiment. – Par quels moyens les justiciables et administrés doivent prévenir les temps d’arrêt si fréquents dans les affaires. – Autrefois et aujourd’hui. – Tchitchikof monte un joli petit ménage de célibataire. – Ses délicatesses. – Il passe au service des douanes ; il s’y distingue, comme simple douanier, par son zèle et sa probité. – Plus tard, promu en grade, il se distingue autrement, mais toujours avec zèle ; aussi devient-il riche, et les juifs de la frontière, qu’il avait appauvris, ne se plaignent plus que par habitude. – Fâcheuse querelle avec un camarade de service. – Scandale. – Confiscation de tout ce qu’il possédait, sauf le peu qu’il avait mis à l’ombre. – Tchitchikof intendant d’un beau domaine hypothéqué et ruiné à fond. – Idée lumineuse qu’il doit à un employé bel esprit d’un bureau d’enregistrement. – Il quitte sa place d’intendant et se décide à aller acheter des âmes mortes de préférence dans les lieux où l’épidémie a exercé le plus de ravages. – Discussion de l’auteur avec lui-même sur son sujet, ses personnages et le genre de ses tableaux. – Tchitchikof, qui s’était endormi dans sa britchka, se réveille, et aussitôt il gronde Séliphane de ne pas lancer son troïge à toute vitesse. – Tout Russe aime la vitesse, et la Russie elle-même tout entière se précipite volontiers à fond de train dans l’espace, chaque fois qu’elle se réveille et se sent en bon équipage de course.
    • CHANT XII
    • Téntëtnikof ou chagrins d’amour
      • Tchitchikof entre dans un pays admirable ; il avance vers le point où se découvre un très gros village dominé par la coupole dorée de l’église et par les toits à belvédère et les attiques de l’habitation seigneuriale. – Portrait de propriétaire d’après les divers témoignages de ses voisins. – C’est un être humain, qui fume afin de bouder sans remords. – Son entourage immédiat. – Son nom : André Téntëtnikof. – Exposé, à propos de M. André, de toutes les idées de l’auteur sur le meilleur système d’éducation, puis son opinion sur le service public, et sur les salons de la grandesse russe, et sur ce que doit avoir en vue un gentilhomme qui, dégoûté du monde, se retire dans son domaine. – Scènes de l’installation d’un seigneur dans ses terres. M. André amoureux. – La vie est comme suspendue dans tout le domaine par suite de l’état où le jette une brouillerie avec le père de son amie. – Tchitchikof veut reconnaître la noble hospitalité qu’il reçoit de l’excellent M. André en allant, presque malgré son hôte, faire diplomatiquement quelques visites au général Bétrichef et, partant, à la belle Julienne, sa fille. – M. Téntëtnikof met une voiture à la disposition de notre héros pour qu’il suive sa fantaisie, à la condition que ce qu’il dira et fera n’ait point l’air d’une soumission à un homme qui, du seul droit de sa graine d’épinard, se permet, à ses heures, de tutoyer sans façon les voisins et gens de connaissance.
    • CHANT XIII
    • Un vieux débris de 1812
      • Avenue et aspect extérieur de l’habitation des Bétrichef. – Portrait du général. – Tchitchikof est introduit. – Il se sent d’abord assez intimidé et balbutie quelque temps en y mettant peut-être aussi un peu d’intention ; puis il compose assez bien sa personne et ses discours pour être souffert et même pour se faire écouter. Bientôt il amène habilement l’occasion de nommer M. Téntëtnikof, qu’il dit très occupé… De quoi ? De la gloire de son pays, mais encore ? Il écrit… l’histoire des généraux de 1812. – Mlle Julienne apparaît dans le cabinet où ils étaient. – Elle plaide la cause de M. André contre les préventions de son père, préventions qu’elle sait être nourries par un tiers qu’elle juge abject et perfide. – Tchitchikof fait de l’esprit ; il égaye la conversation ; la gaieté gagne, et, peu à peu, envahit le général. – Notre héros pousse à l’anecdote, et il en sait de bonnes. – Un accès de gros rire s’empare du général et ne le quitte plus, sauf un instant où la noble Julienne déclare les faits racontés déplorables, et non risibles. – Tchitchikof est retenu pour le dîner. – Il assiste à la toilette du général. – Il profite du moment de favorable disposition et de longues ablutions à très grande eau de Bétrichef pour le prier de lui vendre ses âmes mortes, en lui improvisant une histoire d’oncle riche et fantasque, qui le fera son héritier dans le cas où, d’abord, il saura s’enrichir vite lui-même. – Bétrichef est si heureux de s’égayer sur l’ânerie de cet oncle imaginaire, qu’il donne pour rien toutes ses âmes mortes, mâles et femelles. – On passe à la salle à manger.
    • CHANT XIV
    • Lacune et hypothèse
      • Ce chant manque en entier dans les manuscrits connus de l’auteur quoiqu’on puisse inférer de quelques indications écrites au crayon en rapide sommaire que Gogol se proposait de raconter ici comme quoi Téntëtnikof le boudeur, à la pressante sollicitation du héros de cette odyssée steppienne, vient faire une grande visite de cérémonie du général Bétrichef ; comme quoi, dans l’une des visites qui s’ensuivirent, il s’enhardit à demander au général la main de Mlle Oulianka. Le général, suivant quelques notes, se réserve un mois de réflexion ; mais il ne tarde pas à se montrer tout à fait favorable à cette alliance. Bétrichef, ayant enfin donné de très bonne grâce son consentement, envoie Tchitchikof annoncer de sa part cette résolution à quelques membres de sa famille, et entre autres au colonel Kochkarëf, personnage frappé d’une idée fixe persistante qui le fait passer pour fou.
      • Nous procédons encore par induction dans la version que nous substituons ici pour remplir cette regrettable lacune. Ces légères variantes qu’on peut d’ailleurs comparer avec la version qui vient d’être indiquée, sont motivées toujours par les actions déjà connues des personnages, et ont pour but de mettre d’accord les détails qui précèdent avec ceux qui vont suivre.
    • CHANT XV
    • Deux originaux, chacun dans son genre.
      • Notre héros en superbe équipage est égaré par la faute de ses gens. – Scènes de pêche. – Un gentilhomme qui flotte en balise sans danger de sombrer. – Riche coup de filet qu’il semblait lui-même convoyer à fleur d’eau. – Le hobereau-balise se trouva être un fieffé viveur. – L’intérieur et les fils de ce gentilhomme ; leur perspective d’avenir. – Un convive survient. Joie de l’amphitryon. Dîner pantagruélique – Contraste : Péetoukhof qui vit trop, Platônof qui vit trop peu. – Notre héros est frappé de la disposition spleenique de ce dernier et y prend assez d’intérêt pour lui faire une gracieuse proposition. Il est convenu qu’ils vont partir ensemble et voyager de conserve. – Leur hôte les retient de force pour vingt-quatre heures encore. – Manière dont il emploie son reste de soirée dès que ses convives se sont retirés. – Emploi du jour suivant ; promenade sur l’eau, chants. – Les pêcheurs à la fin de leur journée. – Départ de Platônof en compagnie de Tchitchikof, qui consent à passer chez la soeur et le beau-frère de son compagnon. – Mme Constànjoglo est d’abord seule à la maison. Le mari rentre peu après, suivi d’un groupe de campagnards qu’il congédie. – Tchitchikof est touché de l’harmonie qui règne dans cette maison, dans ce ménage, dans ce beau domaine. – Il désire s’instruire des moyens par lesquels on aménage un bien de manière à lui faire produire le double et le triple de ce que donnent les terres voisines. Mais un devoir impérieux l’oblige à faire une excursion chez le colonel Kochkarëf.
    • CHANT XVI
    • Le fou et le sage dans les steppes.
      • Tchitchikof va faire sa visite au colonel Kochkarëf et vérifier par lui-même la justesse de l’opinion publique sur ce seigneur ; là, tout était donné à la forme et à la vaine apparence. Le colonel touche au moment de sa ruine la plus radicale ; et, plus fanatiquement que jamais, il joue aux formes administratives et gouvernementales en y employant un savoir et une patience dignes d’une meilleure application. – Notre héros se sauve de là en quelque sorte par la fuite, et, de retour chez Constànjoglo, il voit avec extase et finit par comprendre, d’après les chaudes explications de son hôte, ce que c’est pratiquement que la vraie bonne économie rurale. – Platônof n’avait pas le sens de ces choses-là ; notre héros, tout au contraire : car, retiré plus tard dans la chambre qui lui fut assignée, il ne rêva plus jusque vers minuit qu’engrais, emblavures, aménagements de bois, ordre des travaux, ménage, conserves, ratafias, bonne et jolie jeune femme et gracieux enfants… tout un paradis… et des revenus superbes.
    • CHANT XVII
    • Khlobouëf – Luxe et indigence. – Tchitchikof en veine d’acquisitions territoriales.
      • Constànjoglo prête sans intérêt une forte somme à Tchitchikof. – Il lui fait les honneurs de ses belles exploitations. – Il l’accompagne avec Platônof chez Khlobouëf. – Promenade des quatre personnages dans un domaine en complet désarroi. – Khlobouëf, sain d’esprit et de coeur, extravagant dans sa conduite. – Constànjoglo excite Tchitchikof à se rendre vite acquéreur de cette terre. – Khlobouëf attire chez lui Platônof et Tchitchikof. – Tchitchikof fait prix pour le domaine de son hôte et devient propriétaire. – Khlobouëf parle d’une vieille tante millionnaire qu’il a à la ville et qu’il néglige. – Tchitchikof est scandalisé de ce mépris des millions. – Énigme indéchiffrable de l’existence dispendieuse de certaines gens sans pain. – Platônof part avec Tchitchikof, qu’il présente bientôt à son frère Basile. – Difficulté qu’éprouve Tchitchikof à gagner la confiance de ce dernier. – Un voisin, nommé Lénitsyne, a usurpé sur les frères Platônof un terrain auquel ils tiennent beaucoup. – Tchitchikof se charge d’aller amadouer et mettre à la raison ce fier voisin. – Tchitchikof chez Lénitsyne. – Son heureux succès dans cette maison dû à l’effet qu’il sait y produire, et surtout à une circonstance grotesque. –Tchitchikof gagne l’affection dévouée des deux Platônof. – Il part pour la ville. – Il est présenté chez la vieille dame aux millions. – M. de Lénitsyne, nommé gouverneur civil, est bientôt légataire universel de la vieille. – Mauvais bruits de ville – Tchitchikof un moment compromis. – Menaces et apaisement du gouverneur général militaire. – Khlobouëf au convoi funèbre de la tante qui l’a déshérité. – Tchitchikof a engagé presque toutes ses âmes mortes, et on croit qu’il a revendu sous main sa propriété. – Il a beaucoup, beaucoup d’argent.
    • CHANT XVIII
    • Deux testaments. – Une foire. – Un avocat. – Un saint homme.
      • Tchitchikof devrait partir. – Il est retenu par l’attrait de la grande foire locale. – Il fait des emplettes chez un juif à mine de contrebandier. – M. de Lénitsyne entre et prend notre héros à part. – Il est très alarmé de la découverte d’un testament précédent. – Tchitchikof le rassure. – Peu rassuré lui-même, Tchitchikof va consulter un avocat fameux. – Celui-ci écoute, puis il se fait donner de l’argent. – Devinant la position très critique du client, il promet d’agir, de rendre les faits compliqués, monstrueux, inextricables ; et il lui recommande, quoi qu’il dise ou fasse, quoi qu’il lui arrive, le calme le plus absolu. – Tranquillisé par cet expert en chicane, il se pavane dans sa calèche. – Il va choisir du drap pour un habit complet. – Le drapier le décide pour une teinte flamme et fumée de Navarin. – Khlobouëf entre dans le magasin. – Tchitchikof se détourne. – Khlobouëf lui en fait la remarque. – En ce moment entre le riche fermier Mouràzof, homme de probité connue et de haute piété, qui n’était venu là que pour donner rendez-vous chez lui à Khlobouëf. – Propos des chalands du drapier sur la grande fortune de Mouràzof. – Khlobouëf sort et rattrape Mouràzof à sa porte. – Mouràzof sonde ce pauvre gentilhomme et trouve en lui un fonds excellent. – Il lui propose une mission qui tend à le relever comme chrétien en l’humiliant comme gentilhomme, – Ce point réglé, ils parlent confidentiellement de Tchitchikof et du récent testament de la millionnaire défunte. – Tous les deux tiennent Tchitchikof au moins pour très suspect de menées et d’intrigues ; mais ni l’un ni l’autre n’a de haine contre lui. – Mouràzof a même plutôt de la pitié pour ses erreurs que de l’antipathie pour sa personne.
    • CHANT XIX
    • Arrestation et délivrance
      • Le dernier testament de feu Mme Khanassarof est argué de faux. – Les dénonciations affluent de tous les côtés contre Tchitchikof. – Il reçoit du jurisconsulte Holdecrock un billet rassurant. – Le tailleur lui apporte un habit qui lui sied à ravir. – Tchitchikof se dispose à s’aller montrer chez quelques personnes ; mais tout à coup le général gouverneur le fait jeter sans forme de procès dans un affreux cachot. – Humilité sans bornes de notre héros. – Visite de Mouràzof au prisonnier. – Mouràzof s’engage à parler en sa faveur. – Resté seul, il se livre à de sages réflexions. – Sa rêverie est interrompue par la visite d’un employé nommé Samosvistof, qui lui apporte d’excellentes nouvelles. Moyennant une somme de 30 000 roubles, il peut recevoir : 1° sa cassette et tous ses effets dans moins d’une heure ; 2° son acquittement et, par suite, sa liberté complète quelques heures après. – Il accepte avec empressement ce marché. – Une demi-heure après, ses effets lui sont livrés. – À cette vue, il se fait servir dans son cachot un dîner fin et copieux. – Mouràzof survient, le trouve à table, calme, joyeux, couvert de bons vêtements chauds, et il devine que des gens de sac et de corde ont passé par là. – Il annonce à notre héros qu’il est libre, à la seule condition de partir au plus tard dans les vingt-quatre heures et de ne plus jamais reparaître dans la ville. – Tchitchikof, en sortant de prison, retrouve ses domestiques, à qui il donne divers ordres relatifs au départ. – La route d’hiver est bonne. – Il a fait mettre sa calèche sur patins. – Il part sans avoir pour le moment d’autre but que de s’éloigner d’un lieu si peu sûr. – Mercuriale que S. Exc. M. le général gouverneur adresse à une réunion générale de tous les fonctionnaires et employés. Elle amène la demande de démission spontanée des plus grands fauteurs de désordres et en même temps de l’honorable M. de Lénitsyne, à qui il reste plusieurs millions de fortune pour fiche de consolation. – La fortune du bon Khlobouëf est rétablie aux frais de Lénitsyne sur un meilleur pied qu’elle ne l’avait jamais été.
    • CHANT XX
    • Misères et grandeurs de Tchitchikof. – Ses opinions au sein de la fortune
      • Tchitchikof à son réveil va enlever trois caisses en dépôt chez un certain Dobriakof. – Arrivé à un repos de chasse princier, il en sort enrichi d’une somme considérable. – Il est sur le point d’épouser une belle châtelaine millionnaire. – Un ennemi du général Bétrichef, – Il donne son dernier bal. – Assassinat aux baisers. – Un hobereau maquignon. – Assassinat aux chevaux fougueux. – Vertiges auxquels les gentillâtres des deux sexes sont sujets dans les pays des steppes. – Fuite sur fuite. – Le prince anglomane. – Un partage de succession. – Tchitchikof est arrêté dans une auberge. – Un gorod-nitchii ou maire qui a des procédés. – Il sauve son prisonnier ; il sauvegarde la fortune de Tchitchikof et lui donne sa fille. – Celle-ci devient le type de la dame provinciale russe. – Tchitchikof père de famille. – Il lui naît un enfant par an. – Velléités de voyages après dix ans d’un bonheur et d’une prospérité monotones. – Un voyage interrompu. – Nouveaux rêves d’excursions. – Les élections des magistrats. – Intrigues des candidats. – Tchitchikof se croit un moment nommé maréchal de la noblesse de son district. – Il est maintenu second candidat sur les listes pour les élections triennales suivantes. – Vieillesse honorée de Tchitchikof. – Ses habitudes, ses principes, ses sentiments, ses opinions sur la question brûlante de l’abolition du servage. – "Et si omnes pro, ego contra" est sa devise. – Tchitchikof n’est peut-être pas mort. – En tout cas, Tchitchikof est immortel.
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