Résumé

J'ai fait un malaise dans un café. Le patron a appelé les pompiers. Ils m'ont emmenée à l'hôpital. Aux urgences, ils ont commencé à me faire chier. Mon nom. Mon âge. Mon adresse. Le téléphone de mes parents. Si j'avais des papiers sur moi. J'ai raconté n'importe quoi. Ils ont voulu me mettre dans une pièce à part je crois pour me déshabiller pour voir si j'avais reçu des coups parce que comme une conne j'ai dit que j'avais été violée. Je sais même pas pourquoi j'ai dit ça. Pour les faire chier. J'ai pas voulu me déshabiller. Les infirmiers attendaient pour me mater. Que des blacks. On m'a donné un café. Un jeune docteur avec une barbe est entré dans le box et m'a demandé combien j'avais bu d'alcool. Si je mangeais à ma faim. D'enlever mes affaires. Ça recommençait. J'ai dit qu'ils avaient pas le droit. Il m'a regardée de haut en bas. Les seins. Le ventre. Soi-disant pour savoir mon âge que je voulais pas dire. Je suis mineure. J'ai treize ans. J'ai dit que j'avais envie de vomir et en ressortant des toilettes, je me suis enfuie. Il était deux heures du matin et il fallait que je retrouve Frankie. Je suis allée chez l'arabe qui est toujours ouvert. Y'avait Tic appuyé contre une voiture devant l'épicerie qui attendait je sais pas quoi. De mourir, peut-être. Chaque fois qu'on a un problème qui nous sépare avec Frankie, on se retrouve chez l'arabe. Tic était complètement saoul. Il m'a même pas reconnue. Il avait dégueulé devant chez l'arbi et le gars gueulait, ça se comprend. Tic avait à moitié pissé dans son froc. Y'avait des mecs dans la rue qui sortaient d'un bar, complètement saouls, et qui se touchaient la bite à travers le pantalon en me gueulant après, ils me traitaient de salope, les mecs, viens nous sucer salope, suce, suce, salope, ça les faisait marrer, cinq loups. Faudrait à tous leur couper la bite à ces enfoirés de loups. Tic s'est laissé glisser le long de la bagnole et s'est écroulé sur le trottoir en rigolant comme un débile. Il a bu je sais pas combien de vodkas et de la bière. On s'est fait un binge au parc. Un binge drinking. Moi j'ai bu, mais moins qu'eux. J'ai peur que ces enfoirés me baisent quand je suis saoule. Je veux pas partir dans les vapes. Je les ai tous vus passer sur Myriam qui s'était mise dans le chaos, sauf Manu, mais les autres se sont pas gênés, Tic, Marius, Léo, Tens, Ours, ils se sont astiqués sur elle, c'était dégueulasse. Après, les fumiers, ils disent qu'ils se rappellent plus tellement ils étaient dans le rouge. Je sais plus ce que je foutais dans ce bistrot quand je suis tombée dans les pommes. Et Frankie, je sais pas du tout où il est passé. Je crois pas qu'il est chez les flics. S'il était dans la merde, je le sentirais. Peut-être qu'il est rentré chez lui, c'est tout. Je sais plus si on s'est engueulés. Je sais que Tens s'est barré avant que ça dégénère en chaos. Ses parents sont durs avec lui. C'est des chinois. Moi mon père, il bosse à France Télécom, c'est là où y'a tous les suicidés. C'est pas lui qui me fera chier. Il dit jamais rien quand je rentre tard. Il laisse faire ma mère. Ma mère ne sait plus quoi faire avec moi. N'empêche, il faut que je rentre à la maison. J'attends encore une demi-heure et j'y vais. Tic, il a qu'à se démerder.