Coup de cœur

De Grand corps malade, on connait surtout ses slams percutants, mais on sait moins que, derrière la béquille qui ne le quitte pas, se cache un dramatique accident survenu peu avant ses vingt ans. A la suite d’un plongeon trop à pic dans une piscine pas assez remplie, il est devenu tétraplégique incomplet. « Ça veut dire que je suis un tétraplégique qui commence à pouvoir bouger à nouveau quelques parties de son corps (…). Une tétraplégie incomplète sous-entend que les progrès peuvent très bien s’arrêter là ou se poursuivre jusqu’à retrouver la quasi-totalité de sa mobilité » analyse avec lucidité celui qui ne se faisait pas encore appeler Grand corps malade, mais Fabien. Dans ce récit autobiographique, il raconte avec humour et autodérision l’année qu’il a passée en centre de rééducation et qui lui a permis de retrouver peu à peu l’usage de ses jambes. Il découvre un monde où chaque geste accompli seul est une petite victoire. Comment se gratter le sourcil quand on ne peut pas bouger ses mains ? Comment prendre une douche quand on n’a pas les moyens de se lever ? Il découvre l’immobilité totale, l’absence d’intimité, la dépendance à l’égard des infirmiers et aides-soignants. Il évoque les destins brisés des autres patients et s’intéresse à la relation particulière qui se tisse entre patients et personnel soignant. Décrivant aussi bien les espoirs et les joies, que les frustrations, les doutes, les moments de désespoir et de colère, il livre un témoignage bouleversant, qui est aussi une formidable leçon d’optimisme et de courage.