Résumé

Henry James, Américain du XIX ième siècle, esthète et moraliste, voyageur de l'Europe avant de s'y fixer, s'est tout au long de son oeuvre penché sur l'exemple esthétique et moral de ce Vieux Monde dont la domination amorçait son déclin au profit des valeurs montantes du Nouveau Monde. Mais c'est l'Italie, avec son poids d'histoire, de beauté, et d'art de vivre, qui toujours a été pour lui le grand lieu de référence, fascinant et achevé. Jusqu'alors inédites en français, les trois nouvelles d'Italie du présent recueil montrent des aspects divers de l'art de James. Compagnons de Voyage (1870) relate la découverte de l'Italie par un jeune Américain qui y rencontre l'amour. Ses sentiments se reflètent dans le spectacle des lieux enchantés qu'il traverse, et le récit promène le lecteur à Milan, Vérone, Vicenze, Venise, Padoue, Naples, Rome. Isella (1870) est une brillante fantaisie où l'Italie n'est encore qu'un Futur, une antithèse désirée de la Suisse, et où tout l'irrésistible génie italien s'incarne, dès le poste-frontière d'Isella, dans le saisissant personnage d'une Florentine passionnée. Retour à Florence (1879) révèle un James plus sobre, plus intérieur, plus maître, également, de sa grande technique. Il s'agit du "journal d'un homme de cinquante ans" qui, après vingt-sept années, revient à Florence et au souvenir d'un amour défunt. C'est l'histoire d'une erreur, et rarement narration aura été aussi ironiquement cruelle pour son narrateur - dans la radieuse et printanière cité toscane, à la fois diffuse et tellement présente, comme la mémoire des sentiments. Traduction et préface de Jean Pavans.